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fait congédier la députation, il descendit le long du Nil, et vint prendre position à
Gyzeh, vis-à-vis le vieux Kaire, faisant mine de vouloir le traverser. Au lieu d’obtenir
là paix qu’il desiroit, Ibrâhym, se voyant contraint à combattre, se posta de manière
à lui disputer le passage du fleuve. Ils demeurèrent en présence dix-huit jours,
pendant lesquels ils échangèrent quelques coups de canon qui tuerent un homme
et un cheval, après quoi Morâd se décida a retourner à Minyeh. Cinq mois après
cette nouvelle retraite, il vit arriver une autre ambassade qu’Ibrâhym, qui se voyoit
avec peine séparé de son collègue, lui envoyoit pour Je prier de revenir. Il y consentit
en feignant de la répugnance, à condition qu’on lui livreroit ses cinq ennemis.
C e point lui ayant été accordé, il se rendit au Kaire; il apprit, chemin faisant,
que les cinq beys, qui avoient été instruits à temps, setoient évadés et jetés sur
la province de Qelyoub, d’où iis avoient l’intention de s’enfuir au Sa’yd par les
pyramides. Morâd se trouvoit alors à Gesr el-Asoued, dans les environs de ces monu-
mens, où ils devoient nécessairement passer : cependant, au lieu de les y attendre,
il y laisse seulement un gros parti d’Arabes, passe le Nil a la tete de ses Mamlouks,
va les attaquer à Râs el-Khafyg, y reçoit une blessure, et se voit contraint d’abandonner
le champ de bataille à ses rivaux, qui, se persuadant qu’ils n’avoient plus
d’ennemis à combattre, se portèrent à Gesr el-Asoued, où ils tombèrent dans 1 embuscade
qu’on leur avoit tendue. Ils furent emmenés captifs, et conduits à Morâd,
qui les exila dans les villes de Mansourah, Fâreskour et Damiette. Ils n’y demeurèrent
néanmoins pas dans l’inaction ; ils s’écrivirent, et convinrent de se réunir à un terme
fixé pour se retirer dans la haute Egypte. C ’est en opérant sa jonction avec ses
collègues que Mostafa-bey, l’un d’entre eux, qui avoit été relégué à Fâreskour,
fut surpris par un cheykh Araire à la dévotion de Morâd, saisi et envoyé dans
une des tours d’Alexandrie. Cependant, peu de temps après cet événement qui
arriva en i 19 7 , Morâd leur fit grâce, à la considération du grand cheykh de
la mosquée des Fleurs, et ils revinrent au Kaire jouir de leurs privilèges.
Trois années s’écoulèrent au sein de la concordé, pendant lesquelles Ibrâhym
et Morâd se partagèrent les revenus de l’Etat, n’en rendant compte à personne,
ou bien le faisant d’une manière si contraire aux intérêts du grand-seigneur, que
ce souverain, déjà indisposé contre eux par Jes plaintes qu’on lui adressoit tous
les jours, se décida à envoyer une armée pour réprimer leur insolence. Ce fut
le 25 de la lune de cha’bân que cette armée, sollicitée d’ailleurs par Mohammed,
alors pâchâ d’Egypte, et commandée par Hasan qapytân pâchâ en personne,
débarqua à Alexandrie, et vint porter la terreur parmi les beys. Ils se rassemblèrent
: mais la confusion qui troubla leurs délibérations, les laissa indécis sur le
parti qu’ils devoient prendre ; enfin ils se déterminèrent à prier le pâchâ d’intercéder
pour eux. Sur son refus, ils eurent recours à Ahmed el-A’rouçy, cheykh
de la mosquée des Fleurs, et à un autre docteur, qu’ils chargèrent d’aller à Rosette
pour implorer la clémence du qapytân pâchâ. Les deux cheykhs, embarqués a
Boulâq sur une riche nacelle, se rendirent à leur destination, et y furent accueillis
du général Ottoman avec la distinction due à leur caractère. Après qu’ils eurent été
introduits en sa présence, iJ leur demanda le sujet de leur mission. « Nous sommes
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» venus, dit le cheykh A ’rouçy, homme aussi fin que bon orateur (que notre
» venue soit d’un heureux augure 1), pour te prier de recommander à tes troupes
» d’épargner les Egyptiens, qui sont innocens de tout ce qui est arrivé ; car le livre
» sublime dit: Sur la tête des conquérans retombent les maux quils font aux peuples
» qu’ils soumettent. » Le pâchâ fit une répqnse analogue à ce discours, et ordonna
qu’on les conduisît au logement qu’on leur avoit assigné.
Le cheykh A ’rouçy se tut, comme on voit, entièrement sur le compte des beys.
Il eut en cela d’autant plus de raison, qu’à peine étoit-il sorti d’auprès du pâchâ,
qu’on reçut la nouvelle de l’arrivée de Morâd, à la tête de dix beys, au village de
Rahmânyeh, situé à la source du canal d’Alexandrie. Morâd, après le départ de la
députation, avoit communiqué son ardeur guerrière à tout le conseil, et s’étoit chargé
de combattre les Ottomans pendant qu’Ibrâhym tiendroit le Kaire en respect.
Rahmânyeh fut bientôt témoin du combat inégal qui s’y livra entre les Mamlouks
dépourvus d artillerie et de fantassins, et les Ottomans protégés par des canons,
des mortiers et de l’infanterie. Deux bombes qui crevèrent entre les jambes des
chevaux mamlouks, y mirent le désordre,'et assurèrent la victoire aux Ottomans.
Les dix beys, frappés de terreur, se retirèrent précipitamment, vinrent en désordre
se réunir à Ibrâhym, et opérèrent avec lui leur retraite au Sa’yd, où ils attendirent
qu’on vînt les attaquer.
Mohammed-pâchâ, après l’évacuation du Kaire, rassembla tous les Ogâqlu qui s’y
trouvoient, et se prépara à recevoir à leur tête le généralissime'des Ottomans, qui,
après avoir ruiné et dévoré les pays qu’il traversa, fit son entrée dans la capitale le y
de la lune de chaouâl, 1200 de l’hégire. Des brigands se permettent moins de
dégâts que. n’en firent les soldats Turcs; et Hasan-pâchâ ne put arrêter le désordre
qu’en fais antsur quelques-uns des exemples terribles qui firent trembler les autres.
La tranquillité rétablie aux dépens d’un grand nombre de têtes, il fit procéder à
la vente de tout ce qui âppartenoit aux beys, et même de leurs esclaves enceintes ;
ce qui attira les réclamations des docteurs de la lo i, qui lui représentèrent que le
Qorân et 1 humanité s’opposoient à ce qu’on livrât au marché des malheureuses
devenues enceintes ou mères dans les harems de leurs maîtres. «Je vais donc
» écrire à Constantinople, leur repartit-il, que vous vous êtes opposés à la vente
» des propriétés des ennemis du sublime sultan. ■> — « Tu es venu ici, lui répliqua
»-lecheykh el-Sâdât, doyen des chéryfs, pour châtier deux individus, et non pour
» contrevenir à nos us et coutumes. Ecris ce que tu voudras. » Cependant, après de
plus mûres réflexions, il exempta les esclaves enceintes de la mise en vente.
Il organisa ensuite l’administration sur le pied Ottoman, et envoya A ’bady-pâchâ
contre les beys avec une grande partie de l’armée, à laquellé se réunirent Isma’yl
et 0 tmân beys, avec le peu de Mamlouks qui leur restoient. Il y eut, incontinent
après, une affaire sanglante dans laquelle les Ottomans ayant perdu une grande
partie des leurs, et les b.eys, un nombre considérable de Mamlouks, se retirèrent,
les uns au Kaire, et les autres aux cataractes, mettant le Sa’yd à contribution. Là
se termina l’expédition de Hasan qapytân pâchâ, dont le but fut tout-à-fait manqué,
puisque, sans avoir purgé l’Egypte des beys rebelles, il se retira à Constantinople, où