coup-d’oeil, sur-tout si i’on rapproche la pièce d’une autre semblable qui soit
bien conservée.
fieux des anciens dynâr et dirhem que nous avons vus, ne nous ont point
paru avoir été ciselés sur la tranche, quoiqu’il soit possible que cette ciselure
ait été effacée par le frai ou par ceux qui font métier d’altérer les monnoies;
cependant il paroît certain que l’on a été long-temps dans l’usage, sur-tout lorsqu’on
se contentoit d’arrondir les pièces en les cisaillant, de ne point mettre d’empreinte
sur la tranche.
Les fondouklis, comme beaucoup de nos monnoies d’Europe, ont une espèce
de ciselure qui a quelque ressemblance avec celle que présente une corde ou un
cordon, et c’est de là que vient le nom de cordon donné en général à toute
espèce de ciselure ou d’empreinte que portent sur la tranche les pièces de
monnoie.
Les sequins sont cordonnés à peu près de la même manière, ou légèrement
dentelés, comme nous le verrons (1) en traitant des procédés de la fabrication.
Plusieurs pièces d’argent d’un fort poids et même celles de ¡¡$0*6t 20 médins,
et plusieurs pièces de cuivre, eussent été susceptibles de recevoir sur la tranche
un cordon figuré ou une légende; mais l’art n’étoit pas assez' perfectionne en
Egypte, pour qu’on pût adopter le procédé par lequel on grave, en Europe,
des lettres sur la tranche des monnoies, quoique ce procédé soit aussi simple
qu’ingénieux.
CHAPITRE IV.
Valeurs des Monnoies.
S- È fi
Poids.
I l ne paroît pas qu’on ait frappé habituellement en Egypte de monnoie
d’or qui excédât le poids d’une drachme et demie [ 4 gnmm“ ,6 i8 ] , ou d’un tnit/jM
actuel (2 ), ou même d’un mitqâlancien, équivalent à 1 drachme \ [4srwnmei, 398].
Tel est, en effet, à peu près le poids des dynâr que nous avons eu occasion
de vérifier.
. Ce n’est que par exception à la règle générale et dans des circonstances particulières
qu’on a quelquefois frappé des pièces d’or d’un poids plus considérable,
telles que les doubles-fondouldis et les fondouklis-et-demi d’étrennes, dont nous
avons parlé page 337.
(1) Voye^ pag. 435, alin. i.*r et sqiv. , Poids Arabes (citée note i . re de la page 323 ), pag- ->3>
(2) Voj/e^j au sujet du mitqâl, notre Notice sur les alin. 4 et suiv. ^
Les princes ou gouverneurs qui faisoient frapper les monnoies, en altérèrent
à différentes époques les poids et les titres, afin de faire un plus grand bénéfice;
mais, I altération du poids pouvant se vérifier à chaque instant et plus facilem
e n t que celle du titre, la diminution du poids fut lente et successive, pour
qu’elle devint moins sensible.
Les plus anciens fondouklis et les mieux conservés dont nous ayons constaté
le poids, n’excédoient pas , , j ,54x ]; et les demi-fondoukfis, la
moitié de ce poids [ 1 ) .
Tel devoit être aussi dans l’origine le poids des sequins zer-mahboub, comme
on peut s’en assurer par le Tableau des monnoies joint à ce Mémoire (1) : mais,
vers le commenceiftént du regne de Moûsiafsà fils Ü Ahmed, qui monta sur le trône
en 1171 de l’hégire [17-57 notre ère},|le poids en fut diminué jusqu’à
0dmcl.mc ^ 4 3 ^ • ^grammes ? e t. fixé à 0<‘radm“,842 [ 9 2 ] , au CQm.
mencement du règne de Selym fils de Moustaf'à, dont l’avénement est de
l’année 1.203 de l’hégire [1789 de l’ère vulgaire].
Les Français les maintinrent à ce poids, et la tolérance, ou remède, fut fixée,
p a r règlement du directeur général et comptable des revenus publics de l’Egypte,
en date du 25 nivôse an 9 [1 5 janvier 1801 ], à 2 drachmes en dessus et 2 drachmes
e n dessous, ce qui équivaut à ................... J 0,002375.
Cette tolérance étoir anciennement, en France, de 15 grains par
marc (2), ou -d e ... . . . . . . . . . . . • • .•............................... 0,003255.
Et, depuis la fabrication des pièces de 4° &■ et de 20 fr. (3),
bâ.T......................................... .............■ • 0,002000.
Le remède de poids accordé en Egypte étoit donc moindre que celui qui étoit
accordé en France pour les louis, et à peu près égal à celui qui est fixé pour les
pièces d’or de 4© et de 20 francs. Cependant, comme l’or étoit bien plus subdivisé
en Egypte, le remède de poids auroit dû être plus fort (4 ). Il étoit donc presque
impossible que chaque pièce séparément atteignît avec exactitude le poids fixé ;
mais,comme l’on ne tenoit pas compte à l’ouvrier de la surcharge de poids,
et qu’on ne recevoit pas les sequins, s’ils ne pesoient pas assez exactement
84 drachmes [ 258gr“mmK,628 ] le cent, il étoit intéressé à ajuster les pièces
avec une assez grande précision.
Du reste, plus les pièces présentent de surface, et plus le frai en diminue
promptemént le poids ; et en Egypte, comme dans la plupart des pays du monde,
il se trouvoit des gens dont la basse cupidité faisoit métier d’altérer le poids
des pièces d’or : les serrâf ou changeurs (5) avoient soin de les peser, lorsque le
poids en paroissoit trop affoibli.
Si les sequins, comme nous’ avons lieu de le conjecturer, ont remplacé les
anciens dynâr, dont 7 , dans l’origine, pesoient 10 drachmes; 7 sequins ne
(1) Knpeg le Tableau des monnoies ci-joint, depuis et par les décrets des 9 avril 1791 et y février 1793.
le n.°dordre 4 jusqu’au/ ri.° 30 inclusivement. (3) Loi du 7 germinal an 11 [23 mars 1803].
(2) Édit de janvier 1726. * (4) Par le motif indiqué pag. 383, alin. 6.
Les mêmes remèdes ont été conservés par les décia- (y) Knj-egpag. 343, not. 3 et 4, et pag. 4 - y , not. 2.
rations et édits des 23 mai 1774, 30 octobre tySy.