
grande quantité pour charger cinq à six cents chameaux : une charge de chameau
pèse, y qantâr de i oo rotl; ie qantâr comprend ordinairement quatre-vingt-dix
ou cent pièces de toile, dont le prix varie de 60 à 100 parats.
Us emmènent en outre environ deux cents chameaux chargés de toile de coton
de Syrie, d alâgâ et de qotny ; on peut, en général, évaluer à y ou 600 pataquès la
charge de chacun de ces chameaux.
On peut encore évaluer à 2 ou 3000 pataquès la valeur du benjoin, du musc
et de la civette, emportés par les caravanes de Maroc et de Fez.
S E C T I O N I I I .
Relations commerciales de l ’Egypte avec l'A sie .
Les Egyptiens modernes n’ont guère de relations commerciales avec l’Asie
que par les caravanes qui vont à la Mecque et qui en reviennent ; voilà pourquoi
ces relations se réduisent à celles qui se sont établies directement entre les deux
contrées limitrophes de l’Ëgypte, la Syrie et l’Arabie. Si quelques objets de ce
commerce sont transportés par mer, ce sont ordinairement des vaisseaux Européens
qui effectuent ce transport sur la Méditerranée, ou des vaisseaux Arabes
sur la mer Rouge.
S- I."
Commerce avec la Syrie.
IM P O R T A T I O N S .
L a Syrie fournit à l’Egypte, outre quelques produits de son sol et de l’industrie
de ses habitans, différens articles de l’Inde, qui viennent à Damas par Bagdad
et Bassora, ou qui y sont apportés par la caravane de la Mecque.
Les places de Jafîà, de Gaza, de Naplouse, d’Acre et de Jérusalem, envoient
en Égypte du savon, de l’huile d’olive, du coton en laine, dès graines d’indigo
et de sésame, de la toile de coton de Naplouse, de la noix de galle, et une
petite quantité de cire.
Une partie de ces marchandises est embarquée à Acre et à Jafik, et vient à
Damiette ; une autre partie est transportée par de petites caravanes d’Arabes
des tribus voisines du Kaire et d’el-Arych.
On importe, année commune, par ces différentes voies, de mille à douze cents
sacs de savon ; chacun de ces sacs pèse 7 à 800 rotl de i44 drachmes : 11 rotl 7
ne comptent que pour 10, à cause de la tare. Le savon coûte en Syrie 9y médins
le rotl ; mais ce rotl est sextuple de celui du Kaire.
L ’huile d’olive est transportée dans de grandes jarres de terre qui en contiennent
chacune 3 qantâr 4 ou 4 qantâr de 100 rotl. La consommation annuelle
de cette denrée montoit de cent à trois cents jarres. Le prix d’un rotl de
cette huile, dans les marchés du Kaire, étoit communément de 10 à 12 médins.
L ’importation du coton de Syrie varioit suivant que l’Égypte en avoit produit
une plus ou moins grande quantité : lorsque l’année n’avoit point été favorable,
cette importation s’élevoit à deux ou trois mille balles du poids de 3 qantâr 4,
de i2y rotl chacun. Le qantâr de coton se vendoit à Saint-Jean-d’Acre de 140
à 200 piastres de 4o médins,unité de monnoie de compte généralement employée
dans le commerce qui se fait entre la Syrie et l’Égypte ; le qantâr d’Acre est une
unité de poids qui équivaut à 4 qantâr du Kaire.
La mesure de graine d indigo, de ~ d ardrb, se vendoit au prix moyen de
8 pataquès : les environs de Naplouse produisent la plus estimée. On en apporte
en Égypte, année commune, environ six cents ardeb de Syrie, qui sont à ceux
du Kaire dans le rapport de 1 3 à 12. Au surplus, le prix de cette graine varie
à raison des demandes qu’on en fait.
On tire aussi de la Syrie de la graine de sésame : il en vient annuellement deux
mille couffes, chacune d’un demi-ardeb; cette mesure se vend au Kaire environ
4 pataquès.
La toile de coton que l’on fabrique à Naplouse se nomme atki’; on en importe
environ six cents balles, dont l’une contient quatre-vingt-dix ou cent pièces de
dix-huit pyk de longueur chacune, et du prix de 180 médins.
La noix de galle d’AIep, qui est employée en Égypte pour teindre en noir,
est un objet d’importation assez considérable ; il en vient environ une centaine
de sacs, du poids de 3 à 4 qantâr de 1 30 rotl.
La cire de la Palestine n’est importée en Égypte qu’en très-petite quantité,
comme nous avons déjà eu occasion de le dire.
La ville de Damas fait avec l’Égypte un commerce particulier : on en tire des
étoffes de soie de l’espèce appelée qotny, provenant des fabriques de cette ville :
on en tire aussi des étoffes de soie et coton de deux qualités, l’une appelée alâgâ
Châmy, et l’autre, alâgâ Hendy ; de la toile de coton appelée atki' Châmy ; des
abricots secs, et de là pâte d’abricots appelée qamar el-dyn ; enfin une teinture
rouge nommée foueh Châmy eh.
Il vient de plus par Damas des châles de cachemire de cinq qualités différentes,
sous autant de dénominations; de la mousseline des Indes, et des toiles
de coton plus grossières tirées du même pays ; une drogue nommée moghât, des
châles de laine, de la soie de Perse, de l’argent et des perles. Ces divers objets sont
apportés de Bagdad à Damas par des caravanes qui y arrivent annuellement au
nombre de trois ou quatre, chacune de deux ou trois mille chameaux ; mais il
faut observer qu’une très-petite quantité des marchandises qu’elles apportent est
destinée pour 1 Égypte ; elles sont presque en totalité consommées dans les autres
parties de l’empire Ottoman.
É importation annuelle des étoffes de soie appelées qotny monte à dix mille