
 
        
         
		Les  hommes  qui  fabriquent  les  tresses,  s’appellent  el-habbâhyn.  On  noms»  
 cheryt  les  cordonnets  ronds  ou  plats  tressés  en  laine  ou  en  coton. 
 Fie.  3.  LE  FABRICANT  D ’ÉTOFFES  DE  LAINE,  j 
 L e   m é t i e r ,   g r o s s i è r e m e n t   f a i t ,   e s t   c o n s t r u i t   e n   b o i s   b r u t , a t t a c h é   a v e c   d e s   c l o u s  a   
 d e s   f i c e l l e s .   O n   t r a v a i l l e   s u r   c e   m é t i e r   u n e   é t o f f e   d e   l a i n e   q u i   e s t   l e   d r a p   d u   pays, 
 L ’ouvrier,  assis sur une pierre, tient  la navette de  la main droite,  ayant  la main  
 gauche  appuyée  sur  le  métier,  et  pose  les  pieds  sur  les  deux  marches  qui  fon|  
 mouvoir  les  peignes. 
 Les  étoffes de  laine  brunes,  c’est-à-dire,  avec  la  couleur  naturelle  de  la  laine!  
 s’appellent  bicht.  On  les  teint  souvent  en  noir,  et  on  les  mélange  de quelques ü||  
 d’un  jaune doré  formant diftèrens dessins.  Celles-ci s’appellent abayeh ; on les venl  
 30  parats  Je  pyk  :  la  largeur  est  d’un  pyk  et  demi  [trois  quarts  d’aune].  Il  en faj  
 dix  pyks  pour  une  robe  d’homme, et ces  robes  se vendent  300  parats;  les  autres!  
 se  vendent  3  pataquès.  Ces  étoffes  sont  grosses  et  épaisses ;  elles  forment  le plj  
 ordinaire  et presque  l’unique  vêtement  des  gens  du  peuple,  hommes  et  enfans.I 
 Fig.  4.  LE  CEINTURONNIER. 
 L ’o u v r i e r   qui  fait  les ceintures  et les  ceinturons,  travaille  debout. La  largeul  
 de  ces  ceintures  est  variable  depuis  quatre  jusqu’à  six  et  huit  doigts.  Comme uni  
 partie du métier est cachée, il faut supposer que les  fils de  la chaîne sont séparés el  
 deux  parties,  au moyen des  licerons  et des  lames,  lesquelles  sont mises en mouvtl  
 ment  par les marches qui sont censées sous  les pieds  de  la  figure.  Le  ceinturonniel  
 tient de  la main  gauche  la  navette et  la trême ;  à chaque  fois  que  la  trame a passé!  
 il serre son ouvrage au moyen  d’un  large  couteau  plat en bois.  A   l’extrémité droite  
 du métier  est  le rouleau sur  lequel  sont  les  fils  de  la  chaîne,  et  à l’autre,  celuisui  
 lequel  se  roule  la  ceinture  à mesure  quelle  est  fabriquée. La corde  qui  retientlel  
 fils  est passée  autour d’une  cheville, et un poids  y est suspendu. 
 On  nomme kamar les différentes  espèces  de  ceintures. O11  les  fabrique  en soie!  
 en  coton  ou  en  laine,  avec  des  fils  diversement  colorés  et  qui  ont  une  certain!  
 variété  de  dessins  et  d’arrangement ;  elles sont  assez  longues  pour  faire d eu x  fo il  
 le  tour du  corps,  et se ferment  avec  des  boucles.  Les  Egyptiens y renfermentdei  
 papiers, de  l’argent, y  placent leur  pipe  et  en  font  divers  autres  usages.  T o u s  lest  
 habitans  en  portent,  sans  exception :  aussi  rien  n’est  plus  varié  que  la  com p o l  
 sition  des  ceintures,  depuis  celles  en  cachemire  et  celles  qui  sont  en  soie  tissu*  
 d’or  et  qui  se  vendent  jusqu’à  90  pataquès,  jusqu’aux  ceintures  en  laine  qui !■  
 font  pour  le  peuple. 
 Les  ceinturonniers  font  encore  des  sangles  pour  les  chevaux,  les mulets,te  
 chameaux  et  les  ânes.  Elles  sont  larges  comme  la main,  tressées  en  laine  et  en  
 coton, et  très-solides ; on  les appelle liazâm :  elles se  ferment au moyen  d’un anneai*  
 qui est à un bout,  et d’une courroie  qui est à l’autre. 
 E.  J o m a r d . 
 P L ANCHE   XV. 
 F ig.  1.  L’ARÇONNEUR  DE  COTON. 
 C e t t e   figure  représente l’arçonneur qui prépare  du  coton  avec  Garçon  ou  grand  
 archet, qu’il  tient de sa main  gauche. La corde  tendue d’un bout à l’autre de  l’arçon  
 est destinée  à  vibrer  chaque  fois  que  l’ouvrier  la  frappe  avec  la coche  ou  espèce  
 de maillet  qu’il  tient  de  sa  main  droite. 
 Les  filamens  du  coton  s’entortillent  sur  la  corde  qui  divise  les  flocons.  Elle  
 se charge  de  ces  filamens  lorsque  l’arçon  est abaissé,  et  elle  s’en  dégage  lorsqu’il  
 est  relevé.  L ’habileté  de  l’ouvrier  consiste  à  mouvoir  son  arçon  à  propos,  et  à  
 frapper sur  la  corde  de  manière  à  y  faire  attacher  le coton, ou  à  le  faire  quitter. 
 Un  enfant,  près de  l’arçonneur,  met  sur  un  rouleau  de  bois du coton  préparé. 
 Les Égyptiens  emploient  un  arçon  plus petit que celui des ouvriers Européens.  
 Ces  derniers  sont  obligés,  en  se  servant  d’un  arçon  très-grand, de  le suspendre  à  
 une corde verticale,  afin de  le  faire mouvoir en  le  balançant  :  ils proportionnent,  
 en se tenant debout,  leurs mouvemens à  la dimension  de  l’instrument.  Les  Égyptiens  
 travaillent  assis,  et  manient avec  adresse  un  arçon  plus petit ;  ils vont  dans  
 les maisons  pour  rebattre  le  coton  des  coussins  et  des  matelas  ,  que  l’on  n’est  
 pas  dans  l’usage  de  carder.  Us  préparent  aussi  la  laine  dans  les  manufactures  
 de feutre. 
 F i g .  2 .   LE  FILEUR  DE  LAINE. 
 L e   fileur  de  laine  se  sert  d’un  simple  fuseau;  il  tire  une  portion  de  fil  à   sa  
 droite  hors  du  paquet  de  laine  qu’il  tient  de  la main  gauche.  Son  fuseau  est suspendu  
 au  fil  et  s’amincit  par  le  bas, afin  qu’il  puisse  être  tourné  avec  les  doigts.  
 Un  crochet  retient  en  haut  du  fuseau  le  fil  qui  doit  être  tordu.  Le  fileur garnit  
 successivement  son  fuseau  de  toutes  les  portions  de  fil  qu’il  tord.  La  laine  filée  
 sen pour diverses  étoffes;  les  Arabes  du  désert en  font  les  toiles  de  leurs  tentes. 
 F i g .  3 .   LA  D É V IDEUS E   DE  LAINE. 
 L a   dévideuse  pose  un  de  ses  pieds  sur  le  châssis  d’un  dévidoir,  à  l’une  des  
 extrémités  duquel  elle  a  monté  sur  le  côté  un  fuseau.  Elle  tourne  la  roue,  ou  le  
 tambour,  qui  est  la  pièce  principale  du  dévidoir.  Plusieurs  fils croisés  entre  deux  
 cercles de planches  forment  la  circonférence du  tambour, d’où une anse  de corde  
 se prolonge  sur  une  bobine  qui  tourne.  On  peut,  avec  ce  dévidoir,  garnir  une  
 b o b i n e   ou  un  fuseau  de  p l u s i e u r s   fils  à-la-fois,  sans  y  passer  beaucoup  de  temps.