
La charrue des anciens Égyptiens présente le même degré de simplicité que
celle que nous venons de décrire et qui a été dessinée par M. Conté; elle-paroît
même, à certains égards, d’un emploi plus simple et plus commode. [Voyei le
Mémoire sur les grottes d’£/fr/iyia, par M. Costaz.)
F ig. 2. MACHINE A BATTRE LES GRAINS.
C e t t e figure représente la machine a battre les grains, appelée noreg ( i ) en
arabe. On la voit ici en action. Sur le premier plan, sont des gerbes de grain
encore liées; d’autres sont étendues sur l’aire où la machine est mise en mouvement.
Le fond du paysage est un village d’Égypte environné de sycomores et de
palmiers.
La machine consiste en un châssis horizontal (2], a-peu-pres carre, forme de
deux pièces de bois d’un mètre soixante-treize centimètres (3) de long, et de dix-sept
centimètres et demi (4 ) d’épaisseur, réunies par deux traverses horizontales qui y
sont assemblées à tenons et à mortaises. Trois essieux en bois, dont les axes sont
distans entre eux de trente-deux centimètres ( 5 ) , sont poses en travers de ce châssis,
et assemblés dans les deux pièces les plus longues du chariot. Les deux essieux
extrêmes sont armés de quatre roues de fer de trente-sept centimètres et demi .()\
de diamètre, et de neuf à dix millimètres (7) d’épaisseur : l’essieu du milieu n’en
a que trois. Tout le châssis est mobile sur les roues de fer, dont la disposition
est telle, que celles fixées sur le même essieu correspondent au milieu de l ’espace
compris entre les roues fixées sur l’essieu suivant. Ce cbâssis est surmonté d’un
siège en menuiserie, où se place le conducteur des boeufs qui font mouvoir cette
sorte de chaise roulante. Un anneau en fe r, fixé dans la traverse antérieure du
châssis, sert à attacher, au moyen d’une corde, un timon, à l’extrémité duquel
est une barre transversale ou joug qui est posé sur le cou des boeufs, et qui y est
retenu par des cordes de feuilles de palmier.
Quand on veut faire usage de cette machine, on étend sur une aire bien
dressée, des gerbes de grain qu’on a déliées. Le conducteur de la machine la fait
promener circulairemem autant de temps qu’il est nécessaire pour que le grain
ait pu être détaché. Un homme est occupé à repousser avec une fourche sous la
machine les pailles et grains qu’elle écarte. Quelquefois le conducteur fait promener
la machine en tout sens sur l’aire couverte de paille. Cette opération terminée,
on sépare avec des fourches le grain de la paille hachée, et 1 on achevé de
le nettoyer en le projetant en l’air. Le vent emporte les parties les plus légères
et laisse le grain. Quelquefois cette opération du vannage se fait en transportant
le grain sur les terrasses des maisons.
Cette machine s’emploie pour toute sorte de grains ; mais le r iz , après cette
g ; (4) Six pouces six lignes.
(2) Voye^ les dessins géométraux de la machine, (5) Un pied.
flanche IX. (6) Quatorze pouces.
(3) Cinq pieds quatre pouces. (7) Quatre ou cinq lignes.
opération, a besoin d etre soumis à l’action d’une_ machine qui sera décrite en
son lieu (1), pour être blanchi et séparé de sa balle.
La paille hachée qui résulte de l’opération que nous venons de décrire, sert
de nourriture aux chevaux et à tous les animaux employés à l’agriculture.
(1) Voye^ les dessins géométraux de cette machine, planche IX,
P ." J O L L O IS .