
SUR LES MONNOIES D’EGYPTE. 3 2 3
Orientaux ; ce qui auroit pu donner quelque intérêt à ce su je t, s’il eût été traité
par une main plus habile. «
Nous ne négligerons pas non plus les occasions de faire connoftre les usages
particuliers au pays, lorsqu’ils auront quelque rapport avec notre sujet ; non pas
tant pour le rendre moins aride, que pour remplir un des principaux buts que se
sont proposés les membres de la Commission des sciences et des arts d’Égypte,
celui de donner une idée exacte des moeurs et des coutumes des Égyptiens.
Auteurs qui ont écrit sur les Monnoies Arabes.
L es Arabes, sous leurs khalyfes, jouent un rôle brillant dans l’histoire : ils
soumirent à leurs armes une grande partie du monde; ils cultivèrent avec succès
les arts et les sciences ; plusieurs de leurs auteurs ont encore conservé parmi
nous une grande réputation ; il est peu de questions de législation , de morale
et de politique, qu’ils n’aient traitées ; ils ont transmis ce goût des sciences
à leurs desceiidans, particulièrement aux écrivains d’Égypte : mais, l’instruction
et la civilisation étant tombées depuis lors en décadence, les productions de
leurs auteurs modernes ne sont plus guère que des compilations ou des commentaires
des ouvrages anciens.
Les Arabes ont, sur les monnoies et sur les poids et mesures, des traités anciens
et modernes. Le plus connu est celui de Maqtyzy (i), auteur estimé, qui a écrit
sur plusieurs objets relatifs à l’administration, au gouvernement et à l’histoire.
M. Silvestre de Sacy, célèbre par son érudition dans les langues Orientales, en
a donné une traduction (2).
Cet ouvrage commence, comme tout ce qu’écrivent les Arabes, par l’invocation,
Au nom du Dieu clément et miséricordieux ( 3 ), ire. Cette formule consacrée évite
aux auteurs le soin de chercher un début; c’est par elle que commencent leurs
ouvrages de science et de littérature, aussi-bien que ceux de morale et de religion.
Ils la placent en tête des livres les plus abstraits, comme en tête des écrits
les plus futiles et les plus licencieux.
Vient ensuite la citation d’un passage du Qorân (4 ), qui a un rapport plus
ou moins direct, et souvent très-éloigné, avec le sujet du livre; après quoi l’auteur
ne manque pas de faire remonter la science dont il traite jusqu’à Adam (5).
Les Arabes sont sur-tout curieux detymologies, de traditions et d’anecdotes.
man, et dont le règne remonte à l’an 700 de l’hégire
[1301 de notre ère]. De là viennent aussi le nom d'Os-
manl'is par lequel on désigne les sujets de la Porte, et
celui A'ottomane qu’on donne à une espèce de sofa.
(1) Voye^, pour les noms et les ouvrages de cet auteur,
le Mémoire de M. Marcel sur le Meqyâs de l’Ile de
Roiidah,^<7g. /¡.o.
Pour ce qui concerne l’orthographe des noms Arabes,
vcyeZ la note qui est à la fin de notre Notice sur les
Poids Arabes, ci-d-.'ssus, pag. 248.
(2) Traité des Monnoies Musulmanes, traduit de
Ê. m : TOME II.
l’arabe de Makrizi, par A. I. Silvestre de Sacy. (A Paris,
chez Fuchs, rue des Mathurins. 1797.)
(3) Btsm Allah el-rahman el-rahym, &c.
(4)El-Qorân[ (jtjüii] signifie la lecture. Racine, qarâ
[>[>•], il a Tu.
(5) « Aboubecr Ben-Abi-Schaiba rapporte dans son
»ouvrage intitulé M o sa n n a fsur l’autorité de Kiab,
»que l’origine de la monnoie remonte à Adam, qui
S s a