de son volume de cendres provenant des fourneaux où l’on opère la cuisson de
ces vases; on corroie ce mélange pendant plusieurs heures, et l’on en forme des
pains plus ou moins volumineux que l’on remanie encore un à un pendant une
heure.
On détache ensuite de ces masses des mottes plus petites, que l’on porte sur
le tour pour leur donner la forme et la capacité convenables.
Les procédés de l’art du potier étant restés en Egypte dans leur première simplicité
, et n’éprouvant que de légères modifications d’un lieu à un autre, nous
renverrons à la description qui a été donnée par M. Boudet de la planche XX'II,
Ê. m . vol. I I , laquelle représente l’intérieur de l’atelier du fabricant de poteries,
et à celle de la planche I I du même volume, où sont représentés le tour et le four
du potier; e t, sans nous arrêter à répéter ce que ces descriptions contiennent,
nous passerons aux détails qui s’appliquent spécialement à la confection des
bardaques.
L ’ouvrier qui prépare le mélange de terre et de cendres, peut en un jour en
préparer suffisamment pour la fabrication de deux cents de ces vases ; le prix de
sa journée est de 8 parats. Les pains d’argile passent en sortant de ses mains
dans celles d’un mouleur, qui la travaille sur le tour : celui-ci est en quelque sorte
le chef de l’atelier; les autres ouvriers travaillent pour son compte : il peut mouler
de cinquante à soixante-quinze bardaques par joui-. (Voyez, pour les formes varices
de ces vases, la planche FF, vol. I l , É. m . )
Aussitôt qu’un de ces vases a été façonné, il est porté sur une aire où il sèche
au soleil pendant deux jours : il n’y a point à craindre qu’il s’y gerce, quand la terre
a été convenablement préparée.
Chaque mouleur est servi par un enfant ou un jeune garçon auquel il donne
3 médins par jour.
Lorsque les bardaques ont acquis sur faire le degré de sécheresse nécessaire,
le mouleur lui-même les relève et les dispose dans le four où elles doivent recevoir
leur cuisson. C ’est un autre ouvrier qui entreprend cette dernière opération:
il fournit les tiges de dourah qui servent de combustible, et veille à l’entretien
du feu, moyennant 90 parats par mille de bardaques ; c’est le nombre dont se
compose ordinairement une fournée.
Ces vases, après avoir été retirés du four parles mouleurs, sont vendus, a
raison de 500 parats le millier, à des marchands de Qené qui en tiennent des dépôts,
ou à des patrons de barque du Nil qui viennent en acheter des chargemens
complets ou des portions de chargement pour les transporter à Syout, à Minyeh,
à Beny-Soueyf, au Kaire, et dans la basse Egypte. Le prix du millier de bardaques
prises dans les magasins de Qené est de yyo à y60 parats.
Il n’y a ordinairement qu’un seul fourneau et deux tours dans chaque fabrique:
ainsi elle n’exige pour son exploitation que deux mouleurs et leurs aides.
On met le feu au.fourneau tous les dix jours ; mais la fabrication des bardaques
n’a lieu tous les ans que pendant huit mois, durant lesquels il sort des ateliers
de Qené, de deux cent cinquante à trois cent mille bardaques. Ces vases sy
vendent
vendent en détail un parat chacun ; ils coûtent 2 et 3 parats dans les autres villes
de 1 Egypte, suivant que la longueur et les chances du transport en ont augmenté
le prix.
On retrouve a Meylaouy et à Manfalout, villes de l’Egypte moyenne, des fabriques
de grandes jarres et de terrines- semblables à celles que l’on tire d’Edfùû,
pour servir à la préparation de l’indigo et du sucre, et pour être employées par
les teinturiers, les tanneurs, &c. Quoique ces vases aient une grande épaisseur,
cependant ce n’est qu’après avoir déjà servi pendant quelque temps qu’ils deviennent
imperméables à l’eau.
Les cruches appelées ballas (fig . a r, planche EE, vol. I I , É. m . ) , destinées à
contenir de l’huile et du beurre fondu, ont une forme particulière et reçoivent un
degré de cuisson plus considérable; on les fabrique principalement dans un village
dont elles ont pris le nom.
Les vases dont il se fait la plus grande consommation chaque année dans
toutes les parties de l’Egypte, sont les pots de terre qui garnissent les chapelets
ou cordes sans fin que l’on met en mouvement à l’aide de manèges pour élever
des puits ou des canaux l’eau employée aux arrosemens ( fig .y , y , 20, planche E E ,
vol. II, É. M .). 11 y a par-tout des fabriques de ces vases, et leurs tessons accumulés
forment en grande partie les monticules de décombres que l’on remarque
autour des villes et des lieux les plus habités.
C e n’est qu’au Kaire que l’on exécute une sorte de fiùènce grossière dont on
fait des pots à confitures, ou des tasses à café. A u surplus, cette branche d’industrie
ne mérité guere detre citee, tant a cause de son imperfection que par
la petite quantité de ses produits.
Quelques-unes des poteries qu on fabrique a Aïenouf ou dans les environs, se
font remarquer par une couverte bleue. Cette couverte est composée de natron,
de muiiate de soude et doxide de cuivre. C e t oxide, appelé toubân, se retire
des marmites que 1 on etame; ce sont les petites écailles qui s’en détachent quand
on les plonge dans l’êau après les avoir fait chauffer fortement.
Presque tous les édifices particuliers de l’Egypte sont bâtis en briques cuites
ou en briques crues : 1 usage des premières né s étend guère au-dehors des villes ;
les briques sechees au soleil sont les seuls matériaux dont les habitations des
cultivateurs soient bâties, quand elles ne se réduisent pas à de simples cabanes
en terre, couveites cîe roseâux ou de tiges de dourn.li.
Le limon du N il, après avoir reçu les mêmes préparations que les terres argileuses
reçoivent en Europe pour la fabrication des briques, est employé au
meme usage en Egypte. Les briques qu on en fait ont environ 2 décimètres de
long sur un décimètre de large, et y centimètres d’épaisseur. Celles qui doivent
etre employées crues restent à secher au soleil pendant quatre ou cinq jours avant
dette mises en oeuvre; elles se vendent dans cet état 1 y à 2 y parats le millier.
Le fourneau destiné a la cuisson des briques en contient ordinairement quatre
à cinq mille; on y entretient le feu pendant vingt-quatre heures avec des tiges
sèches de dourah, de fèves, de colza, &c. Dans la basse Egypte, on substitue la
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