
Les terres de cette partie de l’Egypte qui sont ensemencées el-chetaouy, ne
sont point arrosées avec les machines à pots ou sâqyeli, comme cela se pratique
à Éléphantine, mais seulement avec le dclou.
Le séjour du cheykh Hammâm à Farchout, et la sagesse de son administration
, ayant rendu les habitans de ce canton plus aisés que ceux du reste de la
contrée, ils peuvent entreprendre les cultures les plus dispendieuses et tirer le
meilleur parti des terrains susceptibles d’être arrosés.
Les cultures el-bayâdy de i oo feddân sont distribuées à peu près dans cette
proportion :
Froment................................................. 4 rj f ,ddl'n'
Fèves...................................................... ao.
Lentilles................................................. 15.
Orge....................................................... 6.
Gesse ..................................... 9.
Trèfle...................................................... 3.
On voit qu’ici la culture du b lé , qui est généralement la plus avantageuse,
occupe la moitié environ des terrains arrosés naturellement.
Quant aux exploitations el-nabâry et el-keydy, qui forment à peu près la dixième
partie de celles el-bayâdy, on peut compter que sur dix feddân six sont cultivés en
cannes à sucre, et quatre en dourah : ces dernières cultures exigent l’emploi de trois
sâqyeli et de huit boeufs, indication qui suffit ici pour donner une idéè générale
de l’aménagement des terres de ce canton.
Mieux les irrigations sont entendues, moins on s’occupe des travaux pénibles de
la culture d’été ; toutes les opérations de l’agriculture se concentrent alors dans les
deux autres époques de l’année : c’est du moins ce qui se pratique au-dessous de
Farchout, à Girgeh et à Tahtah.
Dans cette partie de la province de Girgeh, on cultive el-nabâry, pendant l’automne,
le dourah, les pastèques et quelques légumes.
On cultive el-chetaouy, pendant l’hiver, à l’aide d’arrosemens artificiels, quelques
champs d’orge et de blé.
Enfin les cultures el-bayâdy comprennent celles du blé, de l’o rge, des fèves,
des lentilles, des pois chiches, du trèfle, de la gesse, du fenugrec et du car-
thame. Voici la proportion de ces cultures sur 73 feddân :
B lé............................................................ 30> “ "
Fèves................................ | ................... 15.
Lentilles.................. , ............................. i o.
Trèfle.............................................................. 10.
°rge........................................... î-
Gesse........................................................ g 1/2.
Fenugrec................................................. // 1/2.
73-
A Girgeh .d’aménagement est à peu près lé même, si ce n’est que la culture
du
du trèfle couvre une plus grande superficie de terrain : cela vient de ce qu’on
élève dans ce canton plus de chevaux que dans les autres parties de la haute
Egypte, la plupart des villages appartenant à des cheykhs Arabes; il y a tel de ces
villages, de io o o à i zoo feddân d’étendue, dansJequel on peut lever quarante ou
cinquante cavaliers. D ’un autre côté, les cultures el-nabâry, se'faisant à l’aide de
roues à pots, exigent aussi une plus grande quantité de boeufs pour leur manoeuvre.
On est assez dans l’usage de faire alterner les cultures et d’ensemencer en blé
les mêmes terres, de deux années l’une : les terres où ce grain a été récolté la première
année, sont ensemencées l’année suivante en trèfle, en fèves et lentilles, &c.
Le sucre et le dourah que l’on cultive el-nabâry dans les environs d’Akhmym,
occupent environ la septième partie du territoire.
Au surplus, la culture en grand de la canne à sucre cesse sur la rive gauche du
Nil, à peu près à la hauteur de Girgeh, et n’est reprise sur la rive opposée que dans
la province d’Atfyeh. Elle est remplacée, aux environs de Tahtah, par celles du
carthame et du lin.
Cette dernière culture est regardée comme une des plus avantageuses aux
environs de Syout; les terres qui lui conviennent le mieux, sont celles qui
restent le plus long-temps sous les eaux pendant le débordement.
Les mêmes terres situées sur les rives des canaux d’irrigation sont toujours
propres aux mêmes cultures el-bayâdy; il paroît seulement que, dans les environs
de Syout, où un séjour prolongé m’a permis de prendre des renseignemens plus
détaillés, on alterne les cultures dans l’ordre suivant :
La première année, la terre est ensemencée en trèfle, dont la seconde coupe
est mangée sur pied par les bestiaux; l’engrais qu’ils y laissent rend la terre plus
propre à recevoir le froment qui doit y être semé l’année suivante.
La seconde et la troisième année, cette terre est cultivée en blé.
La quatrième année, elle est ensemencée en fèves et en lentilles.
La cinquième et la sixième, elle est ensemencée en blé.
La septième , on reprend la culture du trèfle, et ainsi de suite.
C’est aussi sur des terres où le trèfle vient d’être récolté que l’on sème la
graine de lin ; on fait suivre la culture de cette dernière plante par celle des
fèves ou des lentilles, puis par celle du blé : reviennent ensuite la culture du
trèfle, celle du lin, &c. en continuant ainsi par une espèce de rotation régulière.
Les fellàh, accoutumés à cet aménagement des terres, n’en rendent pas d’autre
raison que son usage immémorial. Voici deux exemples d’aménagement pris dans
la province de Syout : le premier porte sur une exploitation de i 14 feddân.
Froment.................................................
Fèves ..................................... 24.
Lentilles................................................. 22.
Trèfle...................................................... 10.
Pois chiches.......................................... 6 .