
 
        
         
		gner  par  des  noms  de  nombre,  comme  nous  faisons  pour  nos  rois,  François  I.",  
 Henri  IV ,  Louis  XIII;  et  quand'nous  disons  Amurath  II,  Amurath  III,  Mahomet  
 II,  Mustapha  I I I ,  Sélim  II I,  c’est  pour  nous  conformer  à  un  usage  
 adopté  dans  toute  l’Europe. 
 On  lit  donc  sur  diverses  pièces  de  monnoie  de  Turquie  (i)  : 
 Aiourâd  ( que  nous  appelons Amurath )  fils de Mahamed  ; 
 Aiourâd fils dé Selyni ; 
 /Mahamed  fils de Aiourâd ; 
 Moustafà  fils cT Ahmed ; 
 Selym fils de Moustafà. 
 La manière  de  s’exprimer  des  Européens  a  l’avantage  d’indiquer  l’ordre  dans  
 lequel  les  princes  de  même  nom  ont  régné;  tandis  que  celle  des  Arabes,  non-  
 seulement  ne  nous  l’apprend  pas  positivement,  mais  laisse  encore  de  l’incertitude'* 
  quand  il  arrive  que  les  noms  du  fils  et  du  père  sont  les  mêmes  pour  
 plusieurs  sultans.  Ainsi  il  y  a  deux  Mahamed  fils  de  Mourâd,  Mahomet  II  et  
 Mahomet  III;  deux  Ahmed  fils  de  Mahamed,  Achmet  I."   et  Achmet  III;  deux  
 Moustafà  fils  de  Mahamed,  Mustapha  I.cr  et  Mustapha  II. 
 Il  existe  une  espèce  de  sequins  zer-mahboüb  sur  lesquels  les  noms  sont  ainsi  
 écrits en. tou tes  lettres  (a), et  qu’on  a continué à frapper même  depuis  que l’usage  
 s’est  assez  généralement  introduit  de  figurer  le  nom  du  sultan  dans  une  espèce  
 de  paraphe. 
 Cet usage  vient  de Constantinople ; on appelle  toughrâ  (3)  le  chiffre! ou paraphe  |  
 du  sultan. 
 Les  fondouklis  (4),  ainsi que  les  pièces  de  4°   et  de  20 médins  (y),  les  quarts  
 de  sequin  (6 ), les  médins  (7),  et  quelquefois même  les gedyd (8), ne présentent,  
 sur  faire  A ,   que ce  chiffre, qui occupe  la  surface de  la pièce,  ou  seul,  ou accompagné  
 de  quelques  fleurons  qui  servent d’ornement. 
 Sur  l’espèce  des  sequins  où  le  nom  du  prince  est  écrit  en  forme  de  paraphe,  
 son  chiffre  occupe  la  partie  supérieure  de  faire  A ,  comme  on  peut  le  voir  sur  
 les  sequins  que  nous  avons  fait  graver  sous  les  n.°s  10,  1  1  et  13  (9). 
 Ce  chiffre  ou  paraphe,  suivant  ce  que  rapporte  M.  Tychsen,  ne  représente  
 pas  seulement  le  nom  du  sultan  entrelacé  dans  des  traits  ;  il  figure  encore,  si  
 on  le  regarde  de  cô té ,  un  cavalier  qui  court  à  toute  bride  :  ce  qui  paroît  aux  
 Musulmans  une  invention  ingénieuse  et  qui  convient  parfaitement  au  génie belliqueux  
 des  Turks,  qui  jadis  combattoient  de  préférence  à  cheval  (10). 
 donne pour  I’étymologie de ce  nom du paraphe du sultan. 
 (4)  Voyez, la  planche,  fig.  i ,  2 ,  3 ,  4 »  5 *  6  it 7. 
 (5)  Koyrç  la  planche,  fig.  16,  17 ,  18 et  19. 
 (6)  Idem, fig.  15. 
 (7)  Idem,  fig. 20,  2 1 ,  22, 23  et 24. 
 (8)  Idem,  fig.  26. 
 (9)  Voye^Xo,  planche. 
 (10)  Pag.  61  du  premier  Supplément à  l’Iintroduction  
 à  la  Numismatiqué  des  Mahométans.  Voyez  pag’  373» 
 (0  o— ^ 
 —A—1-  ü* IIP 
 f|yg*  o—j  
 o* 
 u*  A-k- 
 (2)  Voyez  la  planche  des  monnoiés,  fig. 8 ,9   et  14;  
 et,  sur  le  Tableau  des  mqpnôies,  les  pièces  d’or  sôus 
 les  n.°*  d’ordre  de 27 à 3 1 ,  39,  et  de  41  &  44* 
 (3)  Toughrâ [[>ih]. Ce mot est Turk ,  et différent du  
 mot</oi/gArû[^xji>],qui signifie vérité, etqüe M .Tychsen 
 11  est vrai que lès Arabes, comme  autrefois  les Grecs, dans  le  temps  de  la  décadence  
 du bon goût,  et comme ceux de nos écrivains qui  ont  plus  d’adresse dans  la  
 main  que  de  jugement,  attachent  du  prix  au  jeu  puéril  de figurer avec déS  lettrés  
 et  des  traits  de plume  divers  oiseaux  ou  animaux,  &c. ;  mais.l’idée  de  faire  res“  
 sembler  le  paraphe  du  sultan  à  un  homme  à cheval,  nous  semble  tirée  de  bien  
 loin,  et  paroît aussi recherchée  et aussi  forcée  que  la plupart de  ieurs  étymologies. 
 Ce  quil  y  a  de  certain,  cest  que  dans  ces  chiffres,  outre  divers  traits  qui  ne  
 servent souvent que  d’ornement,  on  distingue  les,lettres  du  nom  du  sultan  entrelacées  
 avec  plus  ou  moins  d’art  ou  de  confusion,  mais  de manière  à  présenter  
 toujours à peu près  la même  forme  de paraphe. On y remarque  quelquefois aussi  le  
 nom du pere du  sultan, et  toujours  le  titre de khan  |ij, qui signifie  empereur. 
 M. Tychsen, dans son Introduction a la Numismatique des Mahométans, donne,  
 pag.  19  et  su*v.,  la  série  des premiers  khalyfes,  des  khalyfes  Ommyades  (2),  et des  
 khalyfes A ’bbassydes, de l’empire desquels a dépendu long  temps i’Égypte ; pag.  114,  
 lasérie  des  Fâtémytes  (3),  dont  quelques-uns  régnèrent  sur  l’Égypte;  pag.  23,  la  
 série  des  khalyfes  A ’bbassydes  créés  par  les  sultans  d’Égypte,  après  la  mort  d’el-  
 Mostu sem  Billah;  pag.  28,  la  série  des  Ayoubytes  (4),  qui  prirent  en  Égypte  le  
 titre  de  malek  ou  roi.  Pour  celle  des Mamlouks,  il  renvoie aux  tables  de  M.  de  
 Guignes. Enfin  il  donne,  pag.  173,  la  série  des  sultans  de  Constantinople,  à  laquelle  
 il fau| ajouter aujourd’hui les noms de Moustafà fils  A’A ’bd-el-Hamyd[y')  ou  
 Mustapha  IV,  avènement  de  1222  de  l’hégire [2 7  février  1808],  et  de  Mahmoud  
 (ils SA 'bd-ePHamyd  ( y “'•)  ou'Mahmoud  II  ou  Mahomet  VI,  avènement  de  1223  
 de l’hégire  [1 1   août  1808]. 
 Les  princes  ont  toujours  joint  divers  surnoms  ou  titres  à  leurs  noms. 
 Ordinairement  ces  titres  etoient  religieux,  tels  que  A  ‘bd-Allah ( 6 J, serviteur de  
 Dieu ; Dâher Bi-amr-Allah  (7), élevé ou  triomphant par  le pouvoir de Dieu; cl-Nâscr  
 h-dyn-Allah  (8),  vainqueur  pour  la  religion  de  Dieu  ;  el-Mansour  Billah  (9),  cl-  
 Mostanser Billah  (10),  vainqueur ou  victorieux par  Dieu.  Cette  terminaison  Billah  
 a été adoptée  successivement  par  presque  tous  les  princes  A ’bbassydes,  et  jointe  
 par eux à  leurs  surnoms,  depuis  el-Mo’tasem Billah,  fils  de  Haroun  el-Rachyd  (1  1),  
 qui commença  à régner en  218  [83 3  de notre  ère], jusqu’à el-Mosta’sem  Billah  ( 12),  
 le dernier  des khalyfes  A ’bbassydes  résidant à Bagdad, qui fut tué en  6y 6  [1258  de  
 notre ère],  lors  de  la  prise de  cette  ville  par  les  troupes de  l’empereur  du Mogol,  
 Mankou-lhân  (13 ), sous  la  conduite de Houlâkou  (14). 
 Les  khalyfes  de  la  race  des  A  bbassydes,  que  les  sultans  d’Égypte  créèrent  ou  
 reconnurent  après  la  mort  d el-Mosta’sem  Billah,  en  leur  laissant  une  ombre  de 
 (1)  (jU..  On  dit le grand khùh de Tartarie.  (10)  Voyez  note 12. 
 (2)  Beny Ommyah  [ <çÇ»l viv].  (* ')  uj-26  ^   celui  qui  succéda 
 (3)  y°yei Pag-  355 , not.  5  ,  et pag. 339, hot.  4-  *  cl-Mâmoun,  khalyfe  pour  la  seconde  fols.  Voye^ 
 (4)  Voyez pag., 358,  alin.  4.  pag. 360, Slin. 2. 
 (5)  1,0  —  2.4  iv.c. ^   1)+^  ( ’ -)  Èl-Aiôsiâ'sëiA Billah Abou-Ahnièd A ‘bd-atlàh el- 
 (6)  Voye^ note  12.  Mostanser Billah  oiSM j-jI  àuU 
 (7)  *»l  AXll  )  ]• 
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