
pour les médins, excepté qu’ils étoient beaucoup plus forts, et que le levier ou I
balancier étoit à deux têtes garnies de plomb.
§. IV.
Ajustage.
O n pesoit les pièces une à une; et comme on avoit eu soin de les tenir e n l
général d’un poids un peu plus fort, si elles excédoient 4 drachmes pour c e l l e s !
de 4o médins, et 2 drachmes pour celles de 2 0 médins, on les ajustoit e n l e s !
limant un peu autour de la tranche, si le découpoir y avoit laissé un peu d e l
bavures, ou sur la surface. On ne faisoit point recuire les pièces, comme c e l a !
se pratique en France, dans quelques monnoies, avant l’ajustage (1), q u o i q u e l a !
matière dût être moins ductile que celle qui sert à la fabrication de n o s m o n - ■
noies. Ainsi l’on épargnoit ce recuit et celui du laminage (2) ; ce qui d i m i n u o i t !
la dépense et le temps nécessaires à la fabrication.
§• V.
Décapage ou Blanchiment.
P o u r décaper ou blanchir les pièces, on les faisoit bouillir, comme les mé-B
dins, dans une lessive de tartre, d’alun et de sel marin; on les faisoit ensuite■
rougir au four, et on y projetoit du salpêtre et de l’ammoniaque pilés ; après quoifl
on les lavoit et on les séchoit, en les frottant avec du son.
La surface prenoit une apparence argentée, comme nous l’avons dit en par-B
iant du décapage des médins.
§. VI.
Empreinte.
O n f r a p p o i t l e s p i è c e s à u n f o r t b a l a n c i e r c o n s t r u i t s u r l e s m ê m e s p r i n c i p e s !
q u e c e u x q u i s e r v o i e n t à l a f a b r i c a t i o n d e l ’ o r e t d e s m é d i n s ( 3 ) .
(1) Le recuit des pièces avant l’ajustage n’a pas pouvoit le supprimer sans inconvénient,
toujours lieu dans les divers hôtels monétaires de (2) Voye^ pag. 427, alin. 6.
France : il avoit été constamment pratiqué dans celui (3) Voye^ pag. 425> alin. 2 ; et pag. 436, alin. 3.
de la Rochelle; l’expérience nous a convaincus qu’on
CHAPITRE III.
Fabrication de l ’Or.
§. m .
Fonte.
II.étoit de règle que l’or, fourni par les Juifs, fût livré à la monnoie, réduit
en lingot, et au titre exigé pour la fabrication des sequins. Les particuliers ne
fournissoient point d or au change, et les Juifs achetoient ordinairement pour
leur compte la poudre d’or qu’apportoient les caravanes; de sorte qu’habituellement
il n’y avoit point de fonte d’or à la monnoie. Celui qui s’en chargeoit, au
besoin, étoit l’essayeur d’or, qui fondoit au soufflet à double courant (i) dans des
creusets de plombagine, dont il avoit conservé une petite quantité (2).
La poudre dor contenoit toujours quelques corps étrangers, et avoit besoin
d’être fondue avec soin, à deux reprises au moins, et d’être en quelque sorte
purifiée pour former des lingots d’un métal homogène, ductile et maniable.
La poudre d'or exigeoit un beaucoup plus haut degré-de chaleur pour se fondre^
et une plus grande quantité de borax (3), que l’or déjà purifié. Le déchet en
matière volatilisée ou qui formoit scorie avec le borax, s elevoit jusqu’à 0 , 0 2 8 ;
et, lorsqu’on refondoit cet or avec l’alliage, le déchet n’étoit plus que de 0 , 0 0 i
Plusieurs essais faits à la monnoie de Paris, sous les yeux de MM. Darcet,
inspecteur, et'Bréant, vérificateur des essais, par MM. Chévillot et Chaudet,
essayeursr'Snt donné, pour un même sequin du Kaire, 963, 964, 965. 966 et
967; et pour un autre sequin, 939, 94 t , 944 et 94 y (4). Ces variations’, que ne
présentent presque jamais les essais d’une pièce, ne peuvent être attribuées qu’à la
fusion imparfaite de la poudre d’or qui aura servi à fabriquer les pièces anciennes
dont il s’agit.
§. II.
A lliaee.
T o u t l ’ o r o u v r é o u m o n n o y é e n É g y p t e s ’ a l l i o i t a v e c d e l ’a r g e n t .
Cet alliage lui donne une couleur pâle, citrine, légèrement verdâtre; et il se
rapproche de l’apparence du cuivre jaune ou cuivre- allié de zinc.
Il n y a guère plus d un siècle que le même usage existoit en France. Le:
guinées en Angleterre s’allient encore aujourd’hui avec l’argent.
On aura sans doute préféré assez généralement le cuivre en Europe, parc<
L! Hü I”8 a ''n".S’ , (4) l 'V î I e T a b l e .n i des monnoies, pièces n.“ d'ordr
' i Le déchet a la fonte etoit évalué à 0,002 ou r/—. 4 et 8.
(3) Borate de soude. Voyez pag. 4 ' 1 » art. 12 et not. 13.