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offrirait absolument la même signification; car ce mot seroit dérivé, suivant les
formes grammaticales de la racine a saq [inonder, submerger].
Je me bornerai ici à offrir ces trois conjectures, sans vouloir faire adopter
plus irrévocablement l’une que l'autre, et je ne pousserai pas plus loin mes
raisonnemens à ce sujet.
En langue Amharique, "dialecte de l’éthiopien moderne , le nom du Nil est
f i l f •. Abaoui ( 1 ) , qu’on écrit et qu’on prononce vulgairement Abay (2) et
que les auteurs Arabes ont écrit <3! Abay.
Les Ethiopiens dérivent ces deux noms d’ababi, hflfi, : flots , grandes vagues,
fe meme que 1 arabe e_>M ebàb, mais qui, en éthiopien, s'emploie plus particulièrement
pour désigner les flots de la mer et la mer elle-même (3).
Cette dénomination du Nil paroîtra entièrement juste en lisant les détails sui-
vans qui m’ont été fournis par l’évêque de la ville de Gouandar'flSRC. : (4) que nous
connoissons sous le nom de Gondar. Je vais transcrire ici ses propres paroles:
.«L’Abây vient de l’ouest se jeter dans le lac Tsana Rfi : et après l’avoir traversé
» dans sa longueur, en sort a 1 est et remonte au nord pour se rendre en Egypte :
» ses eaux sont limpides, et on les distingue facilement de celles du lac, qui sont
» noires, et avec lesquelles elles ne se confondent point. L’endroit du lac que
» traverse le N il, est extrêmement rapide et dangereux pour les bâtimens qui y
» passent. »
C e mot (Abaoui) nous fournit l’étymologie d’un autre nom que les historiens
Grecs et Latins nous apprennent avoir été donné aussi anciennement au Nil par les
Ethiopiens de Méroe,celui d ’Açivriiç et d’Astapus. En effet, Strabon (y) rapporte
quauprès de Méroé le Nil est divisé en deux branches, dont l’une portoit le nom
d ’Açé vrai ou d A&mGai, tandis que l’autre étoit appelée 'AcytQaeyr, ; Pline (6) donne
aussi au Nil dans 1 Ethiopie le nom à!Astapus, et nomme ses deux branches Astusapes I
et Astabores.
J observerai d abord que maintenant encore , en langue Éthiopienne, les mots
(1) Voyez ci-après les textes rapportés dans la sixième
partie de ce Mémoire.
(-) Je dois cette orthographe nouvelle du nom du
Nil à {’évêque de Gondar, qui venoit souvent me voir
au Kaire, et qui ma fourni un grand nombre de rensei-
gnemens précieux sur ce qui concerne son pays.
(3) Voyeile Dictionnaire de Ludolf, p a g .j j j et354.
(4) Cette orthographe est celle de l’évêque de Gondar
lui-même. Ludolf écrit ce nom 7 : Gouendr.
Au reste, le nom de Gondar est, suivant l’évêque déjà
cite, plus proprement le nom d’un territoire que celui
d ’une ville, et il donne à la capitale de ce territoire le
nom de Yl’t '(7Ÿ : Katamâ.
II ajoute « que Katama est située entre deux rivières :
» l’une, qui coule à l’orient de cette ville, s’appelle An-
» garab t iY l¿ .'i l : {Angrab de Ludolf) ; l’autre, qui coule
» à l’occident, se nomme Qaha <Prh: Ces deux rivières
»se réunissent au nord delà ville, et se confondent en
»une seule qui porte le nom de Maganania :
» A une heure de chemin , au nord de cette jonction,
» le Maganania reçoit le torrent Magatch :
» qui vient de l’Orient ; et à une journée de là , toujours
» au nord, il se jette dans le lac Tsana. Le palais du roi
» est au centre de la ville; ce prince habite aussi pendant
» une portion de l’année une maison de campagne
»accompagnée de jardins considérables, sur les bords
» du Qaha, à peu de distance de Katamâ. » Cette explication
justifie pleinement Ludolf d’avoir nié que
Gondar fut la capitale de {’Abyssinie; mais il. a été induit
en erreur en expliquant le mot : Katamâ,
par ceux de castra regia.
(5) Voyei les textes Grecs rapportés dans la sixième
partie de ce Mémoire.
(6) Voyei les textes Latins rapportés dans la sixième
partie de ce Mémoire.
JlR Ï : hn t
rhR'F-.hnt : Hanat-Abaoui ou Hatsat-Abaoui signifient séparation du N il (i ), diminution
du N il, ou même encore,/« N il inférieur, le petit N il (2)/
Mais je crois devoir préférer à cette première explication, qui m’avoit paru
d’abord devoir suffire, une hypothèse bien plus satisfaisante, et qui a sur tout l’avantage
de nous présenter à - la - fois l’étymologie complète de tous les noms donnés
par les; géographes Grecs et Latins, soit au N il, soit à ses divers affluens avec lesquels
ils l’ont continuellement confondu.
Cette étymologie est fondée sur la signification du mot Éthiopien Aotiha^a
hiD'hU: qui signifie dans.cette langue, couler, répandre ses eaux comme un torrent
ou un fleuve, et de la racine duquel est formé le mot ouhii (Drh.ll ■. au pluriel,
ouahai^t Wrh’b'li't' : eau, fleuve , torrent ( 3).
Cette racine nous fournit l’explication naturelle de la première partie des
mots A.2T«/7ro4 de Diodore, ’A X T a / a r s r s , , ’ÆTeuriGa; et de
Strabon, ASa.cmÇa.i d’Héliodore, ASTapus, ASTabores et ASTusapes de Pline
de son abréviateur Sôlin et de Pomponius Mêla.
Le mot Ethiopien que nous venons de voir, a pu se prononcer dans l’ancienne
langue Allait ou Â/iyt.; et cette conjecture ne trouvera aucun obstacle auprès" des
orientalistes, spr-tout. en considérant que, dans la langue Éthiopienne, les mots qui
commencent-par (D ou perdent-,cette lettre très-communément, soit dans leurs
dérivés, soit dans leurs inflexions grammaticales: ainsi l”Aça7r»s,'Âça7ro5, ou Astapus,
auquel ces géographes assignent la même position que les modernes donnent à
l’Abaoui, ne seroit. autre chose, en retranchant la terminaison propre à leur
langue, ajoutée par les Grecs et les Latins, que Ahit-Abou [le fleuve Abaoui],
Diodore, en parlant de,ce fleuve, interprète son nom par la phrase ¿x. rS oxstvs
■vSup ,'' eau sortant dçs ,ténèbres. Nous avons vu ci-dessus que par les ténèbres les
anciens entendojent le paysfles Noirs ; d’après cette interprétation, l’expression de
Diodore signifierait donc seulement que l’Astapus est l’affluent du Nil le plus
voisin de cette contrée.
(t)- Les Arabes appellent encore maintenant ifterâqel- ¡/.¿ementufn , Je Iunà. t r h H : h (D 'A : - f l iH i : Ont.
Neyleyn ¿fcLOJir [ la séparation des deux Nils},’la Ject. i.
division des deuxprincipales branches du Nilquise trouve
en Ethiopie.
(a) diR'R : imminui, dccrescere. Org. 2 , parvurn, minimum
esse.
h fh f t ii : minuit, imminuit, ut 2 CoivVI 11, 15 ; et seq.
præp. n P ° : ' minorem.alio reddid.it. Ps. VIII, 6.
rhR-K : parvus j exiguus, tenuis. Matth. V,' 19* seq.
}. P ° : minor, in/mot. Org. Jet t. t. pl. rhR.Rl : rxigui ••
ut/îiR.R}: xiguâ fideprxditi. Matth. VI,
30. rhURi : etiam vocantur libri Bibliorum vulgo Parali-
pomena, ob minus recti intellectam vocentGræcam.
fh ïï‘%'^' : levius ponderis, de regno Baîthasaris. Org.
: tenuitas , exiguitas. rhRü : :
Matth. x v i 1^ 20.
M Î : imminutio , diminutio. Contrar. est
Ê . M . T O M E II.
( Jòbi Ludolfi Lexicon vFt/iiopico-latinum , editum curd
J. M . Vansìebi, col. 48 et 49.)
(3) ® thH : Matth. XXVII, 4.$,fluxitj cu.m compositis,
defluxit fiumen. Ps. XLV, 4, subj. def. (D r ib 'll : et
fiìiant aromata mea. Cant. IV, 16. Interfluere,prceterfluere,
(D 'f h j l :f i uxio seu impetusfluminis. Apoc. XII, 1 j.
Item torrens. Ps.'CDP, 8.-1 *
Aiodo rapiditatem , modo ipsam fluvii aquam significai.
PI. (Dfh9* Tl't’ : Torreives. Matth. VII, 23.
De rìvis siepe accipiebat Gregorius ut et de magnis
fiuminibus.
rifZTV/lH : Ps. LXXVII, 19. Fluereficit, eduxir, ejffudit
aquam, ira utfiueret. Ps. c i V, 39. '
d i 'm U T : fiuxus. Lue. v n r , 44*
ffOxAiìl : fossa seu alveus fluminis. Ps. 1 ,3 .
(Jòbi Ludolfi Lexicon vFthiopìco-latiiium , in-fbl.
col. 417.)
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