D É N O M IN A T IO N S M O D E R N E S E T A N C IE N N E S
DES L A C S .
SURFACES
EN HECTARES.
T o t a l .,
6.° Sebâkhah Bardouaï ............................. Sïrbonis lacus. .
7 .“ Lacs des Deux-Mers ...................................................Lacus amari. .
* Birket Q erou n.............................................................Lacus Moeridis..
* Sebâkhah Natroun Lacs de N a tro u n .. . N i tri fodinoe. . .
On voit que si, de cette surface de quatre cent quarante-trois mille cent vingt!
hectares, on venoit, à l’imitation des peuples de la Hollande, pays dont le sol!
généralement plus bas de trois à quatre mètres que le niveau de l’Océan, offre!
un exemple admirable de l’industrie humaine, à en rendre la moitié ou le tiers!
seulement à l’agriculture par le dessèchement de toutes ces lagunes infectes!
source de toute espèce de maladies épidémiques et endémiques dans les pays chauds!
l’Egypte, en augmentant et assainissant tout-à-la-fois le territoire de ses provinces!
maritimes, décupleroit bientôt les intérêts des avances qu’elle pourrait faire à des!
compagnies de commerce et d’agriculture qui rechercheraient les travaux de|
cette grande entreprise.
De tous les travaux qu’un Gouvernement sage et éclairé puisse faire pour le plus!
grand avantage de cette contrée, ceux qui auront pour but son irrigation et sonj
dessèchement, doivent fixer ses premiers regards et faire constamment l’objet]
de toute sa sollicitude : car, sans les canaux et leurs digues, l’Egypte, cessant]
d’être vivifiée dans toutes ses parties, n’est plus qu’un corps que la masse des]
(i) La surface calculée partiellement pour les lacs On n'a pas cru devoir donner les surfaces des lacs sa-j
n.*‘ i , 2, 3 ,4 et 5, a été relevée sur la nouvelle carte lins n.°* 6, 7, 8 et 9, parce qu'on n’en connoît pas assez
de l'Egypte, dressée au Dépôt delà guerre, à l’échelle d’un les dimensions, et que le sol n’est d'ailleurs pas suscep-
décimètre pour dix mille mètres, ou 0,0001 de la nature, tibie d’être mis en culture par son dessèchement.
eaux!
TA B LE AU SOMMAIRE
D E S S U R F A C E S C O M P A R É E S
DES LACS DE L’ÉGYPTE INFÉRIEURE (i).
81,784.
1 3,831.
" 33,771-
I I 2 ,8 6 o . 183,844.
I 3 ,0 2 8 .
i .° Boheyreh Maryout.
2.0 i ------- Ma’dyeh.
3 / --------- E dkou. . .
4 à* --------- BoroIIos.
5.“ --------- Menzaleh
Birket el - Balah. . ..
. . .L a c Maréotis
. . . . Lac Ma’dyeh
, . . .L a c d’Edkou.
. . . . Lac Bourlos.
. . . .L a c Menzaleh..........
. . . .Etang des Dattes. .
Afareotis lacus
eaux de son fleuve inonde avec surabondance et fait périr de plénitude. L ’entretien
annuel des digues et des canaux est donc la base fondamentale de l’existence
physique de cette contrée. Si 1 histoire Égyptienne ne nous parloit pas avec
admiration, je ne dirai pas de ces travaux gigantesques qui semblent, accuser
encore de nos jours 1 orgueil de quelques-uns de ses princes, mais de ces immenses
et utiles travaux qui ne tendoient qu’à l’agrandissement, à l’assainissement
comme à la prospérité de cette terre antique et sacrée, on en retrouveroit encore
quelques souvenirs écrits à la surface de son sol. Quelque foibles que soient
ces souvenirs, ils attestent que l’Égypte peut redevenir ce qu’elle fut sous les
règnes de ces princes bienfaisans. En effet, quand on parcourt la basse Egypte,
dont le sol est incontestablement un don du fleuve, suivant l’expression propre
d’Hérodote, on cherche en vain le cours de ces deux branches principales du fleuve
qui formoient les côtés de son ancien Delta. Au lieu de ces anciennes plaines cultivées
et fertiles, on ne trouve plus çà et là que des canaux comblés ou entrecoupés,
et dont les nombreuses ramifications qui se croisent en tout sens, n’offrent plus que
les traces à peine reconnoissables d’un Système d’irrigation ; au lieu de ces bourgades
et de ces villes populeuses qui y existoient, on n’aperçoit plus que des hauteurs de
décombres nues et arides, restes d’anciennes habitations réduites en cendres; on n’y
trouve plus enfin que des lagunes fangeuses et infectes, ou que des sables stériles qui
s’étendent et envahissent sans cesse une terre que l’industrie des hommes avoit conquise
sur des déserts et sur la mer. Que l’on jette les yeux sur la nouvelle carte de
l’Egypte, et l’on n’aura qu’une foible idée de la situation affligeante de cette malheureuse
contrée. C’est pour en juger avec plus de précision que nous terminons ce
tableau par le parallèle des surfaces de l’ancien et du nouveau Delta.
Hérodote nous a donné la base maritime de l’ancien Delta, qu’il établit du lac
Sirbonide près le Casius mons, jusqu’à Taposiris, à l’ouest, sur le golfe Piinthinites ;
il porte cette base à trois mille six cents stades, équivalens à trois cent cinquante-
trois mille six cent vingt-huit mètres, au petit stade Égyptien de quatre-vingt-dix-huit
mètres vingt-trois centimètres,(ij. Mais, réduisant cette base à celle qui est comprise
entre les .ruines de Péluse et la Tour des Arabes, on trouve encore cette
distance, mesurée suivant la courbure de la côte, sur la carte annexée au Mémoire
sur le canal des Deux-Mers, de trois cent cinquante mille mètres environ.
Quant aux deux autres côtés du Delta, nous prendrons la distance directe du
Meqyâs ou Nilomètre situé à la pointe sud de l’île de Roudah, dont le site répond à
la Fostât des Arabes ou à la Bahylone d’Égypte, jusqu’aux ruines de Péluse à l’est, et
alaTourdes Arabes al ouest, pour Jegrand Delta. Nous reporterons ces côtés,pour
le petit Delta, aux deux villes maritimes des deux grandes branches du Nil, celles
de Damiette et de Rosette; et, considérant ces deux surfaces triangulaires comme
appartenant au secteur d un merne cercle dont les deux côtés, dans l’une et l’autre,
(i) Le stade désigné par Hérodote yst de soixante Égyptien à quatre-vingt-dix-huit mètres vingt-trois cen-
>u schoene, mesure usitée chez les Égyptiens , ainsi timètres [cinquante toises deux pieds quatre pouces neuf
que ledit cet historien, et qui équivaut à deux parasangcs. lignes]. Voir la traduction d’Hérodote par M. Larcher,
Or le schoene, qui égale quatre milles Romains, est de liv .i l, S. d et g.