de nombreuses inscriptions qui sont, pour la plupart, des passages du Qorân.
Toutes celles qui sont anciennes sont Koufiques; il y en a de plus modernes
qui sont encore en partie dans ce genre d’écriture ou en caractères qui s’en rapprochent.
Il en est de même de quelques-unes des inscriptions qui décorent souvent
l’intérieur des appartemens, et qui sont extraites ou du Qorân, ou de divers
auteurs et poètes Arabes.
Les lettres Arabes, indépendamment des différentes formes qui leur sont affectées
selon qu’elles se trouvent au commencement, au milieu ou à la fin d’un
mot, n’ont pas toujours, comme nos lettres majuscules et nos lettres gravées ou
imprimées, une forme constante et rigoureusement déterminée; elles v a r ie n t sensiblement,
comme celles de notre écriture à la main, au gré de celui qui écrit
ou qui grave : mais, malgré les nuances fort nombreuses qu’on peut rem arq u er
dans les diverses écritures des manuscrits et des inscriptions, on peut ce p e n d an t
distinguer un certain nombre de genres principaux d’écritures, auxquels on a assigne
des noms particuliers, et dont on donne des exemples qui servent de p ro to ty p e I
pour y comparer et rapporter les différentes écritures qui rentrent dans le même
genre (1). Nous ne pouvons mieux faire, pour en donner une idée, que de ren-1
voyer aux mémoires publiés par M. Marcel et qui font partie de la Description de I
l’Egypte ; savoir, celui sur les inscriptions du Meqyâs (a) de l’île de Roudah, et celui I
sur les inscriptions Koufiques recueillies en Egypte ( 3 ). L ’art de l’imprimerie n ’étant I
pas répandu en Orient (4 ) , on y attache à l’habileté des écrivains beaucoup plus I
de prix qu’en Europe. La profession d’écrivain fait vivre une classe n om b re u se , I
qui est considérée et qui jouit d’une'existence assez heureuse. On met un très-1
grand luxe dansJes manuscrits, sur-tout ceux du Qorân. Le Voyage en Egypte!
contient plusieurs modèles de calligraphie dans différens genres d’écritures, et l’onI
a rapporté en France plusieurs manuscrits Arabes admirables par la beauté et'la j
netteté de l’écriture.
Quoique l’art de graver en lettres n’ait pas été aussi pratiqué et poussé aussi!
loin que celui d’écrire, cependant, pour peu qu’on soit habitué à voir de lé a i-J
ture Arabe, on peut distinguer aisément, aux proportions des lettres, à leur dis-J
position, à la fermeté et à la netteté des traits, qu’il y a une différence sensible!
entre les talens des graveurs qui ont exécuté tel ou tel coin. Ainsi, sur les trois!
pièces d’or n.°s 9, 11 et i 4 que nous avons publiées, et dont faire B o f f r e exac-l
tement la même légende, on peut remarquer trois caractères d’écriture f o r t diffé-j
rens; et l’on peut voir facilement que l’écriture du sequin n.° i4 est plus correcte
et plus élégante que celle des deux autres médailles.
Les légendes, sur-tout lorsqu’elles consistoient en passages du Qorân, étant
mètre construit par les Egyptiens modernes, dans une!
île du Nil, appelée Geçyret el-Roudah\*~*jjJ' I
à peu de distance du Kaire.
(3) É . M . tom. I . ,T, p . j 2 f .
(4) L’art de l’imprimerie n’a été pratiqué dans l’Orient
que rarement, par des Européens, et ne s’y est pas répandu.
Les Français avoient établi au Kaire une imprimerie Française
et Arabe, dont M. Marcel étoit directeur.
assez |
(1) On peut comparer cette distinction de différens
genres d’écritures auxquels on donne différens noms, à
celle qui est établie chez nous et qui nous fait donner
à nos diverses sortes d’écritures les noms de coulée, ronde,
bâtarde, &c. L’écriture Arabe varie aussi dans les différens
pays, à peu prés comme l’écriture Européenne, qui
diffère en France, en Italie, en Angleterre, &c.
(2) E. A l. tom. H , pag. 2g. Le Meqyâs est un niloa
s s e z longues, on remarque sur les dynqr e.t dirhem anciens que l’écriture est
d’un caractère petit et fort serré; qu’outre l’exergue, qui comprend ordinairem
e n t trois ou quatre lignes droites et parallèles, il règne autour de la pièce
une et quelquefois deux lignes circulaires d’écriture (i). Nous avons une pièce
de cuivre, rapportée d’Egypte, d’un petit module (2 ) , mais fort épaisse pour
son diamètre, sur laquelle on lit seulement, en trois lignes droites et en caractères
assez gros, d’un côté, la première partie, e t, de l’autre, la seconde partie du
symbol#(3).
Lorsque l’usage s’introduisit de ne plus mettre sur les sequins des passages du
Qorân, 1 écriture, moins serrée, fut disposée par lignes droites ; mais l’habitude de
transposer plusieurs* lettres et quelquefois des mots entiers, ou de les placer au-
dessus des autres, fkisoit que la disposition de l’écriture étoit assez irrégulière ,
ou que les lignes n etoient pas parfaitement droites, comme on peut le voir
sur les pièces gravées sous les n.os 8 et 9 (4).
Depuis assez long-temps, pour donner plus de régularité à l’écriture, on a
imaginé de tracer des lignes droites, également distantes, qui divisent la surface B
de la pièce en quatre parties et servent d’encadrement à chaque ligne d’écriture.
Ces lignes sont réunies aux deux extrémités par des portions de cercle qui se
rapprofhefct beaucoup de la ligne circulaire qui sépare le grenetis du champ de
la pièce (y).
» ’ | IX.
Ornemens.
On peut regarder les lignes dont nous venons de parier, comme faisant partie
des ornemens de la piece. Nous pensons cependant que cet usage, qui n’est pas
très-ancien, n’indique pas beaucoup d’habileté de la part des graveurs. C ’est
comme si l’on rayoit le papier pour diriger les lignes de l’écriture. Il seroit plus
élégant et plus correct d’avoir une écriture bien alignée, sans qu’on eût besoin
de régler la surface du métal sur lequel on grave.
Les autres ornemens, en général fort simples et peu recherchés, qu’on remarque
sur les pièces de monnoie modernes, sont,
1.' Les fleurons,
2.° Le grenetis,
3.° Le cordon sur tranche.
Le chiffre ou paraphe du sultan pourroit être regardé comme un ornement ;
0 ) Tel est le dynâr que nous avons décrit, pag. 353, Aire B v ^
dern. atin. *
(a) 14 millimètres de diamètre et 3 millimètres 4 d’épais*
Jeur. «u I
(î) Ces legendes sont ainsi disposées : (4) Voye^ la planche jointe à. ce Mémoire.
Aire A, <11V (j) Voye^ ibid. les pièces n.°* 10, 13 et i 4>
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