
 
		en Europe  :  il a passé à Marseille, dans  certaines années,  jusqu’à vingt  chargemens  
 de  riz,  AnnueUement  l’exportation  du  riz  d’Égypte  pour  la  France  montoit  
 à  , OOO  ardeb. 
 Les  blés  destinés  pour  Marseille  étoient  d’abord  emmagasinés  à Rosette, d’où  
 on  les  expédioit  par  des  djermes  à Abouqyr  et  à  Alexandrie.  C’étoit  là  qu’on  les  
 èmbarquoit  sur  des  vaisseaux  qui  faisoient  la  caravane  dans  le  Levant.  L ’exportation  
 du  blé,  comme  celle  du  riz,  étoit  singulièrement  variable.  Les  bâtimens  
 Grecs  des  différentes  îles  de  l’Archipel  ont  été  particulièrement  employés  à  ce  
 transport  pendant  la  disette  qu’éprouvèrent  l’Italie  et  les  provinces méridionales  
 de  la  France  à  la  fin  du  siècle  dernier  :  on  évalue  à 800,oûo  ardeb  la  quantité  
 de blé  qui  a été  exportée pendant les  trois  années que cette  disette s’est fait sentir.  
 Mourâd-bey,  qui  jouissoit  du  produit  de  la  douane de  Rosette,  avoit  imposé  un  
 droit  de  sortie  de  180  médins  par  ardeb  de  blé. 
 On  exportoit,  année  commune,  pour  Marseille,  trois  à  quatre  cents  qafas  
 de  safranon,  du  poids  de  8  à  9  qantâr chacun  ;  le  prix  du  qantâr  varioit de  1 o à  
 18 pataquès.  Le  safranon  le plus  recherché par les marchands  Français  étoit celui  
 des  environs  du Kaire. 
 La  quantité de sel  ammoniac  envoyée  en  France montoit annuellement  à  cent  
 iqafas,  du  poids  de  y  à  6  quintaux  de  Marseille  :  ce  sel  provenoit  presque  en  
 totalité des  fabriques  de  l ’intérieur du Delta; chaque qantâr de  2yo  rotlse  vendoit  
 de  65  à  80  pataquès. 
 Le  natron,  dont  nous  avons  déjà  dît  que  le  commerce  étoit  l’objet  d’un  
 monopole,  ne  trouvoit  de  débouché  en  France  que  depuis  environ  dix  ans  :  
 on  peut  évaluer  à  1 y ,000  quintaux  de Marseille  ce  qui  s’en  est  expédié  chaque  
 année.  L ’oke  de  natron  rendue  à  bord  des  bâtimens  se  vendoit  de  3  médins  p  
 à  4 médins. 
 Les  soudes  d’Egypte,  ou  cendres d ’Alexandrie,  étoient  fournies par les Arabes  
 des  environs  de  cette  ville ;  elles  provenoient  de  la  combustion  de  quelques  
 plantes  qui  croissent sur  le bord  de la mer.  La France ne  demandoit  cette espèce  
 de  soude  qu’à  défaut  de  celle  d’Alicante  :  il  en  est  passé  quelquefois  douze  ou  
 quinze  chargemens de  3  à 4ooo  quintaux  l’un  ;  mais  on  étoit  quelquefois  dix ans  
 sans en exporter.  Le prix moyen  de cette  soude étoit de  2 médins  j  l’oke. 
 On  tiroit  le  coton  filé  d’Alexandrie,  de  Rosette,  de  Mehallet  el-Kebyr  et  du  
 Kaire;  il  étoit  employé  en  Provence.  Le  prix  en  varioit de  20  à 30 médins  le  rotl  
 de  i44 drachmes, suivant  la  qualité  du  fil  :  l’exportation  annuelle  en  varioit  aussi  
 de  cinquante  à  cent  cinquante  balles  du  poids  de  9  à  10  quintaux  chacune. 
 Les  toiles de coton  se divisoient  suivant leurs qualités,  i.°  en a’gatny,  fabriquées  
 au  Kaire  et  dans  les  environs  ;  2.”  en  amân,  toiles  qui  ne  différoient  des  précédentes  
 que par une plus  grande  largeur;  3.0  en mehallàouy,fabriquées  à Mehallet  
 el-Kebyr ;  4-°  en  toiles  à  l’imitation  des  guinées  et  toiles  des  Indes  ;  y."  enfin  
 en  toiles  de Rosette  appelées  dimittes.  On  exportoit  six à huit  cents  balles  de  ces  
 différentes  qualités  de  toiles ; la  balle,  qui  en  contenoit  de  cent  vingt  à  cent cinquante  
 pièces,  coûtoit  de  4 ° °   à  yoo  piastres  de  4o médins. 
 Les  toiles  de  lin  que  l’on  désignoit  sous  les  noms  de menoufy,  cliybyny, fadleh,  
 bainony,  maghrébines  et  syouty,  étaient  fabriquées  dans  le  Delta  :  on  en  exportoit, 
   année  commune,  trois  à  quatre  cents  balles,  valant  chacune  4yo   piastres de  
 4o médins. 
 On  exportoit pour la France environ  yoo  quintaux de séné, poids de Marseille :  
 chaque  quintal  se  vendoit  au  Kaire  4o  ou  yo  pataquès; 
 Les  dix  bâtimens  qui  venoient  tous  les  ans  de Marseille  à  Alexandrie,  y  pre-  
 noient  chacun  un  millier  de  cuirs  de  bufïïe  ;  ils  emportoient  aussi  quelques  
 autres  cuirs,  dont  le. prix  moyen  pouvoit  être  de  4  à  6  pataquès  l’un. 
 Voici  maintenant  rémunération  des  objets  étrangers  à  l’Egypte  que  l’on  expédioit  
 de  ses  ports  pour  la  France  ; 
 Trois  cents  qafas  de  gomme Arabique sont  apportés  au Kaire par les  caravanes  
 de  Dârfour  et  de  Sennaar ;  le  qafas,  du  poids  de  1 o  à  11  qantâr,  se  vend  
 y 00  piastres  de  40 médins. 
 L e   tamar Hendy,  ou  pains de  tamarin, apporté  par  les  mêmes  caravanes,  étoit  
 aussi  exporté  en  qafas  de  8  à  9  qantâr ;  on  en  expédioit  annuellement  de  vingt-  
 cinq  à  trente  qafas. 
 Les  dents  d’éléphant  se  vendoient,  suivant la  qualité  de  l’ivoire,  à  raison  de  
 4o  ou  yo  fondouklis  le  qantâr ;  il  n’en  passoit  ordinairement  que  huit  ou  neuf  
 balles  de  4  ou  y  qantâr  l’une. 
 On  expédioit huit  ou dix  qafas  de  plumes  d’autruche  blanches et  noires, dont  
 le  prix  varioit  selon  les  demandes  qui  en  étoient  faites. 
 Quant  à  la  poudre  d’o r,  la  très-petite  quantité  qu’on  en  envoyoit  en  France  
 ne  mérite  pas  d’être  notée. 
 L ’exportation  du  café moka  s’élevoit  annuellement  à  cent  balles,  chacune  de  
 deux  fardes ;  la  farde  est,  comme  on  sait,  de  3  qantâr ~  environ,  dont  l’un  coûte  
 au  Kaire  2 y  ou  30  piastres  d’Espagne. 
 Celle  de  la  gomme  copal  étoit  de  quarante  ou  cinquante  qafas,  du  poids  
 de 7   à  8  qantâr  et  du  prix  de  7 yo   piastres  de  4o médins. 
 On  exportoit  aussi  environ  cent  cinquante  qafas  de  gomme  de  Geddah  ;  
 et  cinquante  de  gomme  d’Yanbo’,  chacun  pesant  8  à  10  qantâr:  le  qantâr  de  la  
 première espèce de  gomme  Arabique  se  vendoit  12  à  i 4  fondouklis;  le qantâr de  
 la  seconde  se  vendoit  un  peu moins, 
 A   ces  deux  qualités  de  gomme  il  faut  ajouter  quarante  ou  cinquante  qafas  
 de  celle  qui  est  recueillie  et  apportée  au  Kaire  par  les  Arabes  de  T o r ;  le  qafas  
 coûte  environ  4 co  piastres  de  40  médins. 
 La  quantité  A’assa foetida  expédiée  annuellement  pour  Marseille  étoit  de  dix  
 à  quinze  balles,  chacune  du  poids  de  6  à  7   qantâr  et  du  prix  de  yoo  piastres  
 T  urques. 
 Quant  à  l’exportation  de  l’encens,  elle  dépendoit  de  l’état  de  paix  ou  dé  
 guerre  entre  la  Russie  et  la  Porte  Ottomane.  En  temps  de  guerre,  la  Russie  
 tiroit  de  la  France une  partie  de  l’encens  nécessaire  à  sa  consommation  ;  on  en  
 chargeoit  alors  pour Marseille  jusqu’à cinq cents qafas de 8  à  9  qantâr de  100  rotl