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 Il  sert aux femmes dans  leur ménage,  et aux  tisserands  dans leurs manufactures, s j   
 construction, au moyen  des  fils  du  tambour, est  simple  et  remarquable. 
 F i g .   4.   LE  TOURNEUR  EN  BOIS. 
 L e   tourneur  se  sert  de  la main  et  du pied  pour  tenir  son  ciseau.  Il  est  assis!  
 et  courbé;  il  travaille  à  l’archet.  Son  tour  est  très-imparfait,  et consiste en deux!  
 poupées  posées  sur  un  plancher,  1 une  fixée  a  gauche,  et  1 autre  mobile.  Cettel  
 dernière s’écarte ou se rapproche pour serrer entre deux pointes les objets a tournai  
 Ni  l’une  ni  l’autre  des  pointes  n'est  à  vis.  Une  longue  traverse  de  fer  supporte!  
 le  ciseau  du  tourneur,  et  pèse  assez  sur  les  poupées  pour  assujettir  celle  qui estl  
 mobile.  Cette  traverse  reçoit plus  de  poids  par  1 addition  d un  cylindre  de  pierreI  
 à  l’une  de  ses  extrémités.  L ’ouvrier  supplée  par  l’adresse  à  l’imperfection  de ses!  
 instrumens.  II sait tirer le  plus  grand  parti de  son  tour  à pointes ;  il  n’est  presque!  
 point  d’ouvrages  qu’il  ne  puisse  exécuter. 
 Les  tourneurs,  occupés  en  Egypte  à  des  travaux  grossiers  ou  délicats, nesJ  
 servent  que  de  tours  à  archet,  construits  comme  celui  qui  vient  d’être  décrit!  
 Us  s'entraident  pour  tourner des  mortiers  pesans :  ils  corrigent  ensuite  hors dJ  
 tour  les  défauts  qu’ils  n’ont  pu  éviter.  D ’autres  ouvriers mettent  beaucoup  d’ail  
 à  tourner  de  l’ambre  ou  de  l’ivoire  pour  faire  des  bouts  de  tuyaux  de  pipe. Ilsl  
 .travaillent  tous  dans  la  même  attitude  que  Je  tourneur  en  bois. 
 F i g .  5.  LE  SERRURIER  EN  BOIS. 
 L e   serrurier  en  bois  travaille  assis  sur  le  plancher  de  sa boutique,  comme i l   
 plupart  des  ouvriers  Égyptiens.  Il  tient  un morceau de  bois  entre  ses  pieds, et i l   
 ■dresse  avec  an  rabot.  Ses  outils  sont  la  plupart  autour  de  lui.  Il  fabrique dJ  
 serrures  neuves,  et  il  en  raccommode  de  vieilles.  Il  ajuste  les  pièces  quonltl  
 demandé;  et  il  leur donne  à  toutes  une  proportion  telle,  qu’une  serrure  ne peu!  
 s’ouvrir  qu’avec aine  clef faite  exprès. 
 Souvent  on  appelle  un  serrurier  pour  ouvrir une serrure difficile.  II  tâche alors  
 d’en  faire glisser  le pêne en  le mouillant, et  il  1 ébranlé pour  faire  jouer les  fiche!  
 qui  le  ferment.  Il  introduit  une  plaque  de  tôle  au-dessus  du  pêne,  quand uni  
 clef est  perdue;  il  frappe  sous  la  serrure, et  fait remonter,  par  des  secousses, tel  
 fiches  sur  la  plaque.  Le  pêne  peut  ensuite  être  ouvert.  Mais  une  telle méthodl  
 est  impraticable  quand  une  serrure  est  bien faite ;  le  pêne  doit  assez  bien  joindra  
 Je  montant  où  il  est  enchâssé, pour  ne  point  laisser  d’intervalle.  Il  faut  ordinal  
 rement  se  résoudre  à ôter  une  serrure  avec  des  tenailles,  quand  on  en  a perd™  
 la  clef.  (Voyez  la  description  de  la  serrure  Égyptienne,  pl. xxx.) 
 A.  D e l i l e . 
 ART S   ET  MÉTIERS. 
 P L A N C H E   X V I . 
 F ig.  i .  LE  TEINTURIER. 
 C e t t e   planche  représente  l’intérieur  d’un  atelier  de  teinturier en  indigo. 
 Le  massif  de  maçonnerie  placé  sur  la  gauche  renferme  de  grands  vases  en  
 terre, dans  lesquels  on  introduit  le mélange  destiné  à  former  la  cuve.  On  voit  
 un ouvrier  occupé  à  agiter  ce  mélange. 
 Sur  le  devant  sont  des  vases  en  terre  cuite,  fabriqués  avec  la  terre  végétale  
 ou  limon  du Nil,  et  qui  servent à délayer l’indigo  après  qu’il  a  été  écrasé,  avant  
 de  l’introduire  dans  des  vases  scellés  dans  la maçonnerie. 
 F i g .   2.  LE  CORDIER. 
 L a  planche  représente un atelier de corderie.  On aperçoit facilement,  en  l’examinant, 
   combien  est  simple  l’appareil  que  les  Égyptiens  emploient  pour  faire  la  
 corde. 
 Sur  une poupée  portée  à  hauteur  d’homme  par  deux  pieds  grossièrement  travaillés, 
  et  tenus  debout  par une  corde dont  l’autre  bout  tient à une  pièce  plantée  
 en  terre,  sont  fixées  par  leur  axe  quatre  bobines  portant  des  crochets. 
 Ces  bobines, dont  l’axe  est mobile dans  la  poupée,  sont  mises  en mouvement  
 au moyen  d’une  corde  sans  fin  qui  les  enveloppe  deux  fois  et  leur  communique  
 un mouvement  égal.  C ’est  à  tirer  cette  corde  que  sont  employés  deux  hommes  
 que  l’on  voit  debout  près  de  la  poupée. 
 Un  autre,  placé  en  avant,  tient  quatre  cordons, et,  sans  employer  le  cône  à  
 rainures  dont  se  servent  nos«cordiers,  il  les  dispose  avec  les  doigts  de  manière  
 à  former  une  corde  égale. 
 La  matière  employée  par  les  Égyptiens  leur  est  fournie  par  le  palmier.  Cet  
 arbre, comme  toutes  les  plantes  à  un  seul  cotylédon, porte  des  feuilles qui,  à  sa  
 naissance,  enveloppent la tige tout autour,  et dont  le pétiole,  s’ouvrant à quelques  
 centimètres plus  haut,  s’épanouit  en  éventail.  La  partie  de  ces  feuilles  qui  enveloppe  
 la  tige,  étant  développée  et  privée  de  son  parchemin  par  la  macération,  
 laisse à nu un reseau dont  les fils se  croisent  en  losange et offrent un  tissu  régulier. 
 Les Égyptiens  apprêtent  ces  feuilles  convenablement et  en  effilent  le-tissu.  Us  
 donnent  le  nom  de  lif à  cette matière  ainsi  préparée. 
 Le lif qui  provient  des feuilles plus vieilles,  est grossier, et  sert  à faire  les grosses  
 cordes  communes.  Celui  que  produisent  les  plus  jeunes  est  fin,  d’un  jaune  de  
 paille brillant,  et  procure  des  ouvrages  très  agréables. 
 Note fournie par M. Hu MB LOT, gendre  de fou M.  Conté.