
 
        
         
		ont  soin de  séparer  les rnédins  défectueux.  Ils  remettent  les  médins  ainsi  comptés  
 par  500  au serrâf en  chef,  qui les  pèse ;  si  le  poids n’en  diffère pas de  ^6dr,ch”'«i  
 il  réunit  deux  demi-milliers  dans  un  cornet,  le  ferme,  et  écrit  dessus  le  nom du I  
 compteur. 
 Si  les  demi-milliers  sont  les  uns  un  peu  trop  forts,  les  autres  un  peu  trop  
 foibles  de  poids,  le  maître  compteur  mêle  500  médins  de  la  première  espèce]  
 avec  500 autres  de  la  seconde,  et parvient, avec  ces précautions ou  tâtonnemens, I  
 à  former  des  milliers  de  médins  d’un  poids  égal,  à  très-peu  de  chose  près. 
 A   la  fin  de  la  journée,  on  compte  les cornets ;  on  en  pèse  la  totalité,  en  dé-1  
 cluisant  la  tare  du  papier,  afin  de  savoir  si  les  serrâf ont  rendu  exactement  le]  
 poids  qui  leur  a  été  remis. 
 Ces  cornets  de  mille  médins  sont  versés,  en  cet  état,  dans  la  circulation. 
 Si  la  personne  qui  en  donne  un  en  paiement  est  connue,  et  que  le  nom du]  
 serrâf soit  écrit  dessus,  on  ne  le  compte  ni  on  ne  le  pèse;  quelquefois  on  sel  
 contente  de  le  peser. 
 Parmi  les  médins  défectueux  triés  par  le  serrâf,  on  choisissoit  autrefois  ceux1  
 qui  l’étoient  le  moins;  et  quoiqu’ils  fussent  ou  trop  foibles,  ou  déchirés,  ou mal]  
 décapés, ou même échancrés, pourvu qu’ils présentassent une partie de l’empreinte,I  
 on  s’en  servoit  pour  payer  les  ouvriers.  Nous  nous  opposâmes  à  cet  abus,  qui r  
 tendoit  à  mettre  en  circulation  une  assez  grande  quantité  de  très-mauvaise«  
 monnoie. 
 CHAPITRE  II. 
 Fabrication  des  Pièces  de  4.0  et  de  20  Médins. 
 §•  I." 
 A lliage  et  Fonte. 
 C e  qui  a  rapport  à  l’alliage  et  à  la  fonte  de  la  matière  des  pièces  de  40  et  
 de  20  médins,  se  pratiquoit  de  la  même  manière  que  pour  les  médins  (1) 1  
 seulement,  au  lieu  de  couler  l’argent  en  lingots,  on  le  couloit  en  lames. 
 On emploie en France,  pour couler  l’argent ou  l’or en  lames,  des lingotières qui  
 consistent  en  une  grande  et  forte  tenaille  de plus  de  2  mètres  de  long,  appuyée!  
 sur un  chevalet  en  fer,  dont  l’extrémité  des  leviers se  rapproche et  se  serre poutj  
 faire appliquer hermétiquement les mâchoires l’une  contre  l’autre,  au moyen d uni  
 crochet  en  fer  brisé  et  à  levier.  Les  deux  mâchoires  sont  des  masses  de  fonte  
 oblongues,  dans la surface intérieure d’une desquelles  est creusée  la rainure qui doit  
 servir démoulé  à la lame  d’argent qu’on  y coule. Ces machines, difficiles à exécuter  
 et  qui  demandent  beaucoup  de  précision,  coûtent  jusqu’à  500  francs  pièce. 
 Le  procédé  suivi  en  Egypte  étoit  extrêmement  simple  et  économique. 
 Le  fondeur avoit une  ou  plusieurs  caisses  oblongues  pleines  de  sable  à mouler.1 
 (1}  Voyez  pag.  4 14  >  aHn.  -   et  *uiv. 
 Avec une règle en fer,  emmanchée dans une  poignée  de  bois  (i<), et  qu’il  enfon-  
 çoit dans  le  sable  et  retiroit  avec  précaution,  il  formoit  les  moules  destinés  à  
 y couler les  lames. 
 En  inclinant  son  creuset,  il  versoit  le  métal  en  fusion  dans  les  vides  ainsi  
 pratiqués  à  une  certaine  distance  les  uns  des.  autrês,  et  tâchoit  d’éviter  de  
 former,  à  la  partie  supérieure,  des  têtes  qu’il  auroit  fallu  casser  et  refondre.  
 Chaque  lame  avoit environ  4 5  centimètres  de  longueur,  sur  4  de  largeur  pour  
 les  pièces  de  4.0  médins  et  sur  p0ur  celles  de  20  médins.- 
 Comme  les  lames  soxidoient  un  peu  à  la  surface  par  le  contact  du 'sable  
 en  décomposant  une  partie  de  1 humidité  dont  il  étoit  imprégné,  et  qu’un peu  
 de  sable  auroit  pu  adhérer  à  la  surface  du  métal,  ce  qui  auroit  promptement  
 détérioré  les  cylindres  du  laminoir,  on  lavoit  les  lames  dans  une  eau  acidulée  
 et on  les  essuyoit  avec  soin. 
 §.  II. 
 Laminoirs. 
 Les  deux  cylindres  ou  rouleaux  des  laminoirs,  revêtus  en  acier,  étoient assujettis  
 dans  un châssis  de cuivre  ou bronze (z). La partie supérieure des coussinets  
 aussi  en  cuivre,  étoit  mobile,  pour  qu’on  pût  rapprocher  plus  ou  moins  les  
 cylindres, au  moyen  de  cales  et  de  vis  de pression. 
 L’axe  du  cylindre  supérieur  étoit  garni  d’une  lanterne  dans  laquelle  engre-  
 noit  une  grande  roue  horizontale. 
 Cette  grande  roue  étoit  mue  par  un  levier  passé  dans  son  axe  vertical,  fixé  
 à la  cil-conférence,  et dépassant  assez  le  diamètre  de  la  roue  pour  que  les  boeufs  
 pussent  tourner autour  et  en dehors  des  cylindres. 
 En  passant  trois  ou  quatre  fois  au  plus  la  totalité  des  lames  entre les cylindres,  
 qu’on  rapprochoit  successivement autant  de fois,  on  réduisoit  les  lames  à  l’épaisseur  
 requise ;  ce  dont  6n  s’assuroit  en  les  passant  dans  une  rainure  ou  fente  
 pratiquée  dans  une  règle  d’acier  qu’on  appelle  calibre.  Comme  les  lames  étoient  
 coulees a peu  de  chose près  à  l’épaisseur  que  devoient avoir les pièces,  on  n’étoit  
 pas  obligé  de  les  faire  recuire,  comme  cela  se  pratique  en  France,  après  qu'on  
 les  a  fait  passer au  laminoir  de  dégrossïment. 
 §.  III. 
 Découpoirs. 
 On  ne  découpoit  qu’une  pièce  dans  la  largeur  des  lames. 
 Les  découpoirs  étoient  construits  dans  les mêmes  formes  à  peu  près  que  ceux 
 (1)  Cet  outil  ressembloit  assez  à  un  sabre  droit.  dins.  Les  corps  du  grand balancier,  du  laminoir et  des 
 (a) Nous avions fait  exécuter par les ouvriers du pays,  découpoirs,  avoient  été  fondus  avec  des  bombes  en  
 Mués  de  tome  expérience,  les  diverses  machines  né-  bronze que  nous  avoit  remises  l’artillerie. 
 «Maires  a  la  fabrication  des  pièces de 40  et  de 20 meÊ 
 .  M .  T O M E   II.  H h h l