ARTS ET MÉTIERS.
P L A N C H E X V I I .
Fig. I. LE B R O D EU R AU TAMBOUR.
Il C e t t e planche représente l’intérieur d’un atelier de broderie; on y voit plu-
| sieurs apprentis occupés à broder les fleurs qui ont été dessinées par le maître.
L’art de la broderie est fort cultivé chez les Égyptiens. On brode sur presque
I toutes les étoffes; sur le drap et les étoffes de soie, pour.faire des coussins et des
I tapis de divan ; sur la mousseline, pour les ceintures et les mouchoirs que l’on
est dans l’habitude de donner en présent lorsqu’on fait des visites. Le genre de
[ cette broderie, qui est souvent entremêlée de parties lamées, est remarquable en ce
I qu’elle n’a point d’envers, et que le dessin est entièrement semblable des deux
I côtés.
On brode encore sur cuir avec une grande perfection. Ce genre de broderie
I n’est point fait, comme en Europe, avec un fil de soie sur lequel on roule une
I lame d’argent, mais au moyen de fils ronds en argent doré et très-fins; ce qui
I rend ces broderies plus éclatantes et plus durables. Pour leur donner du relief,
I on trace les dessins avec du cuir jaune découpé, que l’on colle sur l’étoflè. On
■ appelle qoubourgyeli les brodeurs sur peaux et maroquins et aussi sur velours,
I tant en or qu’en argent. Ces ouvriers sont regardés comme les plus adroits de
I tous ceux de la ville du Kaire.
F i g . 2 . LE F A BR IC AN T DE FEUTRES.
C e t t e figure représente l’intérieur d’une boutique de fabricant de feutres:
I le maître et deux apprentis sont occupés à feutrer une pièce de laine, en roulant
I et déroulant sans cesse l’étoffe sur elle-même au moyen des pieds, avec un mou-
I vement régulier et alternatif Cette manière de fouler a peut-être quelques
I avantages sur la méthode commune, et c’est un exemple de plus de l’emploi que
I les Egyptiens font de leurs pieds pour les ouvrages que nous exécutons avec la
I main. La matière que l’on feutre, est de la laine de mouton et d’agneau, ou du
I poil de chameau. Pour donner à cette matière toute la consistance qu’elle doit
I prendre, l’ouvrier la baigne dans une dissolution de savon vert chauffée suffisam-
| ment; on ignore quelle espèce de colle, ou même si la colle entre dans l’opé-
I ration. A mesure que l’étoffe se façonne et se feutre, elle se roule par un bout
[ autour d un bâton, et l’on continue de la fouler par l’autre. Par cette opération,
I la pièce diminue considérablement d’étendue et gagne en épaisseur. Ce travail se
[ fait assez promptement. Comme les feutres sont d’un usage très - répandu, on
I rencontre au Kaire beaucoup de boutiques de cette espèce. La rue principale
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