
En marge, en une ligne circulaire, ce passage extrait en partie du Qorân (i);
Mahomet est le' légat de Dieu qu’il ’{ Dieu ) a envoyé avec la vraie direction et religion,
pour qu’il l'éievât au dessus de toutes les religions (a).
Sur l’aire B , en trois lignes, ce passage du chapitre e x il du Qorân (3) :
Dieu (est) un. Dieu
(est) éternel. H n’engendre point,
et il n’est point engendré.
En marge, en une ligne circulaire (4) »
Au nom de Dieu (a été} frappé ce dynâr, l ’an quatre-vingt-dix-sept [ 716 de notre ère],
M. Tychsen a fait graver un dynâr semblable ( planche 1 .rt, n.” 1 ) a la suite de
son Introduction à la Numismatique des Mahométans (1 1).
On n’a indiqué, comme on le voit, sur ces dynar, ni le lieu ou ils ont etc I
fabriqués, ni le nom du prince régnant. On sait qu’ils ont été frappés à Damas,
Des dirhem de la même époque portent, outre des légendes semblables, le nom !
de la ville de Damas (5 ). L ’Égypte, depuis qu’elle fut conquise, jusqu’au commencement
du m.' siècle-de lhcgire [le x .c de notre e re ], fut toujours la résidence I
d’un émyr, et son type monétaire fut celui des khalyfes. Les dirhem mo'ezzy (6),\
frappés au Kaire l’an 35.8 [969 de notre ère], offrent, au rapport de Maqyz^ I
les mêmes passages du Qorân.
Ces citations ont été plus ou moins étendues, selon que la piece avoit plusI
ou moins de surface, ou qu’on en a remplace une partie par le nom et les titres I
du khalyfe ou de ses lieutenans, et par îe nom de la ville; mais les mots (¡11 oui
remarque le plus souvent et qui ont subsisté le plus long-temps sur les diverses!
monnoies, sont ceux du symbole ou de la profession de foi des Musulmans . Il ny a I
de Dieu que Dieu (7) ; Mahomet est son prophète (8) (ou son envoyé). Nous les avons!
retrouvés sur les monnoies du vu .' siècle de I hégire [le xni.c de notre ère] (9).I
On peut consulter, pour connoître ces diverses sentences, le traité de Me-1
qryzy, les divers ouvrages publiés sur les monnoies Musulmanes, particulièrementI
le M u s é um Cnficum d’Adler (10), l’ouvrage de M. Tychsen (1 1), et les médailles
Koufiques et Arabes publiées par M. Marcel (12).
L ’usage d’inscrire des sentences religieuses sur les monnoies fut critique, dans
le temps, par les qâry (13) ou lecteurs du Qorân, qui furent scandalises de voir!
(5) Bi-Damachq [ ] , à Damas. 3^5»I
alin. | et not. 7.
(6) Voyez pag. 327, alin. avant-dern., et 366, alin. J.l
(7) « IV IJ IV
(8) *»l
(o) Et notamment sur celle de Bybats que nous avons
citée,pag. 352, alin. 5. Voyez aussi le Tableau des mon- j
noies, pièce n.° d’ordre 54 » Pag- 4V^ et not. 4-
(10) Voyez ci-dessus, pag. 352, not. 11.
(11) Voyez pag. 324, not. 1.
(12) Description de l’Egypte.
(13) Qâry [cüjU ] , de qarâ ] , il a lu. Vo)^
pag. 323, not. 4.
(1) Su rat. IX, vers. 33, édit. deHinckelmann. La citation
commence au mot arsaleh ]. V
(2) Mohamed resoul Allah arsaleh b-elhedy oudyn el-haq
l-ydaheret a*la ed-dyn houleh [ ¿mI J j—j
J * ¿ a ^ j ] . S u r .c x ii,v . I -e tsu iv .
(3) «il Ç ^ | u i Allah ahed. Allah
oJL» £ iVfr-oJ I el-semed* Lam yaled,
$ \j j f j ou lam youlad.
(4) Besm Allah drob hadâ el-dynâr senet saba * ou tes-
ta’yn Iôæ ***! ]•
L’a [ | ] manque dans le mot dynâr [ ]. Voyez
oaz. 52c . not. 3.
qu’on lût en langue vulgaire (i) les noms,de Dieu et du Prophète, et des
passages du Qorân, sur des monnoies susceptibles d’être maniées par les Juifs,
les Chrétiens, les infidèles, les hommes en état d’impureté et les femmes dans
le temps de leurs souillures. Quelques-qns de ces docteurs Musulmans firent
difficulté de s'en servir, lorsqu’ils étoient en état d’impureté légale. Cependant
plusieurs autres docteurs ne furent pas du même avis, et l’cmyr des fidèles Ben A 'bd-
il-A'zyz (2), à qui l’on proposoit de supprimer les sentences, fit cette réponse
remarquable : « Voulez-vous que les nations nous soupçonnent d’avoir changé
» notre croyance en un seul Dieu et en notre prophète î » Cependant, long-temps
après, l’opinion qui regardoit cette coutume comme profane; finit par prévaloir,,
et l’on ne mit plus sur les monnoies que le nom du prince et ses titres, la date
de son avènement et celle de la fabrication, et le lieu où la monnoie avoit été
frappée»
§. III.
Noms t t Titres des Princes,
Les anciennes monnoies, outre les sentences religieuses, portaient quelquefois
le noiii du khalyfe ou prince régnant ( 3 ).
Abou-Ga'far el-Mansour (4 ), qui commença à régner l’an 136 de l’hégire [754
de notre ère], paroît être le premier des khalyfes A ’bbassydes (y) qui ait fait
mettre son <nom sur les monnoies; mais on remarque que ce ne fut que depuis
153 [770 de notre ère]. Les monnoies des années antérieures de son règne
ne présentent que des passages du Qorân.
L'émyr Abou-l-A’bbâs Ahmedben-Touloun (6), s’étant rendu absolu dans son gouvernement,
comme nous l’avons déjà dit page 327 (7 ) , fit frapper des dynâr sur
lesquels il paroît qu’il fit mettre son nom.
Nous ne savons pas précisément quand on cessa par la suite d’inscrire des
sentences religieuses sur les monnoies d’Égypte, pour n’y mettre que les noms
et les titres du prince régnant. Ce dernier usage doit être rapporté aux sultans
de Constantinople, et nous croyons qu’il a commencé sous Mourâd, fils d’Aour-
khân (8), qui monta sur le trône en 761 [ 1360 de notre ère].
Le nom du prince s’écrivoit en toutes lettres, et non en forme de chiffre
ou paraphe, et il étoit suivi de celui de son père, selon l’usage constant des
Arabes.
Cest en relatant ainsi le nom que portoit le père, qu’on distingue ceux des
sultans qui portent le même nom. Les Arabes n’ont pas l’habitude de les dési-
(1) On s’étoit d’abord servi de la langue Persane. (5) Abbassydes ou A’bbassydes, du nom
VoyezPag. 352, alin. i.cr, et pag. 375, alin. 1 ." que portoit le premier des khalyfes de cette dynastie,
(2) i>ab q j Abou-l-A’bbâs el-Safâh ^ lÿ J Î jjI ] .
(3) Voyez pag. 352, lign. i.rc (6) Voyez pag. 327, alin,. 4 et note 7.
(4) El-Mansour [jj-eAii ]. Son nom entier est A bon- (7) Voyez ibid.
Ga’far el-Mansour Mahmed ben-A’bd-A lla h y l (8^ qU. j j l j * ; vulgairement, Amurath fils
Qyi ^ aàII ]. d’Orkan, ou Amurath I.cr