P L A N C H E X.
F ig . i . LE MEUNIER.
L es Égyptiens n’ont ni moulins à eau ni moulins à ventpoiir préparer la farine
de leurs Més. Ceux dont ils se servent sont rarement banaux; chaque particulier
un peu aisé a le sien, placé dans son cellier. Il est mu par un cheval ou par un
Ane, ou même par un homme.
Ce moulin est, comme on le voit dans la gravure, de la plus grande simplicité
I un cheval attelé fort mesquinement à une branche d’arbre qu’on a choisie
courbe, mais qu’on ne s’est pas amusé à équarrir, le fait aller en parcourant, à
pas précipités, une ligne circulaire autour de deux meules en pierre de lave placées
l’une sur l’autre, et dont la supérieure, plus petite, est mobile comme dans tous
les moulins d’Europe.
La caisse en bois, placée au-dessus des meules, est une trémie qui contient le
blé et le laisse couler entre les deux meules, pour y être écrasé ; une couffe, espèce
de panier faite de feuilles de palmier, placée au-dessous, reçoit la farine : on en
aperçoit deux autres dans lesquelles se trouve ou du blé qu’on va moudre, ou
de la farine qu’on doit emporter.
Un domestique debout, et tenant un fouet à la main, fait marcher le cheval
à son gré et dirige toute l’opération.
F ig . 2. LE BOULANGER.
Il existe en Égypte beaucoup de fours banaux où chacun va faire cuire son pain
ordinairement deux fois par jour, et un instant avant les repas. Ce pain, dans
la composition duquel entre pour levain un morceau de pâte du dernier fabriqué,
ressemble à une galette ; il n’a guère que l’épaisseur du pouce et la grandeur
du fond d’une assiette. Il est cuit en moins de cinq minutes dans les fours banaux
d’une grande capacité, dont la moitié est occupée par des matières combustibles
qui y entretiennent la chaleur convenable. Ces fours sont ordinairement placés
dans des boutiques, ainsi qu’on le voit dans la gravure. Le maître du four y
introduit et y arrange les pains à mesure que les gens les lui apportent, et les
leur rend tout cuits; une femme et un enfant sont là pour l’aider dans ses
fonctions.
Ces pains, quoique souvent peu levés et peu cuits, et par conséquent un peu
indigestes, ont cependant assez bon goût, grâce à l’excellence du froment qui
a fourni la farine dont ils sont composés. C ’est dans ces mêmes fours à pain qu’on
fait torréfier le blé de Turquie.