pots étant entre eux comme les nombres i^ z et' 717, c’est-à-dire, à très-peu près
comme 1 à 5 , il s’ensuivroit qu’en Egypte cinq hommes seulement feroient |e
même travail qu un boeuf.
A mesure que l’eau s’élève ou s’abaisse dans les puisards sur lesquels les
manèges des machines à pots sont établis, on rapproche ou l’on éloigne les uns
des autres les vases qui contiennent l’eau, afin que les boeufs qui mettent ces machines
en mouvement, aient toujours a peu près la meme action à exercer.
Tous les jardins enclos de murs qui sont aux environs des villes, et qui
appartiennent aux particuliers les plus aisés, sont toujours arrosés au moyen
de machines à pots.
SECTION II.
De la Charrue. — D u Noreg. — Des autres lnstrumens de /’Agriculture.
— Des Animaux qui y sont employés.
L es instrumens aratoires des Égyptiens sont aussi simples qu’il est possible de I
les concevoir; et, s’il faut en juger par le peu de dispositions naturelles de ce peuple I
à perfectionner, ces instrumens doivent remonter à la plus haute antiquité.
Leur charrue, qui a été décrite (Arts et Métiers, planche V III), est com- I
posée de deux pièces de bois réunies à leurs extrémités sous un angle de cin- I
quante à soixante degrés, dont on fait varier l’ouverture au moyen d’une che-
ville fixée sur la pièce inférieure ou traînante, et qui passe dans un trou pratiqué I
à travers la pièce supérieure. On arrête cette cheville dans la position conve- I
nable, au moyen d’une clavette en fer. L ’angle' que forment les deux pièces prin- I
cipales de la charrue, se trouve ainsi plus ou ihoins ouvert, selon que l’on veut I
donner plus ou moins de profondeur au labour. La pièce la plus longue, qui I
s’incline au-dessus de l’horizon, sert de timon et porte transversalement le joug I
auquel les boeufs sont attachés : la branche la plus courte, destinée à pénétrer
le sol, est armée d’un soc de fer en forme de bêche, lequel, en traçant le sillon, I
reporte les terres également de chaque côté.
C ’est à cette pièce inférieure que sont assemblés deux montans verticaux, qui, I
s’élevant à un peu plus d’un mètre de hauteur, sont liés l’un à l’autre, à un décimètre I
au-dessous de leur sommet, par une chevilje transversale que le laboureur tient |
d’une main, tandis que de l’autre il conduit les boeufs attelés à la charrue. Ces boeufs I
sont attachés au joug avec des cordes de feuilles de dattier. L insertion du joug sur I
le timon est à environ deux mètres et demi du sommet de l’angle formé par ce I
timon et la pièce tramante qui porte le soc. Le joug a deux mètres de longueur
environ. La planche VIII, que nous venons de citer, rend superflus de plus grands
détails sur les dimensions des diverses pièces dont la charrue est composée. Nous
dirons seulement que celle qui est représentée sur la planche, est particulièrement
en usage dans la basse Egypte et aux environs du Kaire : celle de la partie méridio- j
nale du Sa’yd est beaucoup plus légère et beaucoup plus grossièrement travaillée.
Pour se former une idée de cette dernière, il suffit de concevoir deux pièces
de bois d un mètre de haut, coudées naturellement à leur extrémité inférieure
sous un angle de cent degrés environ. Ces deux pièces, parfaitement semblables,
sont retenues fixement, à un décimètre de distance l’une de l’autre, par
deux chevilles; lune a quatre décimètres et l’autre à un mètre au-dessus du
même coude. Cette dernière cheville les traverse toutes deux, et présente extérieurement
deux poignées par lesquelles on peut la saisir.
Dans I intervalle que ces deux pièces laissent entre elles, passe d’abord le timon,
qui est mobile verticalement sur une cheville horizontale qui le traverse, ainsi que
les montans qui l’embrassent. Cette cheville est placée au coude de ces montans.
Entre leurs parties traînantes, et suivant leur prolongement, est encastrée solidement
la pièce de bois qui porte le soc. Celle qui forme le timon étant mobile
autour d’une cheville horizontale, 011 fait varier à volonté l’angle qu’elle forme
avec la première, afin de rendre le labour plus ou moins profond. On maintient
les côtes de cet angle dans une position déterminée par une espèce de tenon de
bois vertical, qui, fixé sur la pièce du soc, traverse une mortaise pratiquée dans
le timon, et y est retenu par une clavette.
Le soc est un simple fer de bêche, de vingt centimètres de long sur treize de
large; le timon est une simple perche de deux mètres de longueur, à l’extrémité
de laquelle est chevillée une rallonge d’un mètre de long. C ’est au milieu de cette
pièce de rapport que le joug est attaché transversalement : ainsi il se trouve à
un mètre et demi du coude que forment les deux montans. La longueur de ce joug
est de trois métrés, f Voyez la figure M M de la collection des meubles et instrumens. )
Le laboureur dirige cette charrue en tenant des deux mains, ou d’une seule, la
cheville supérieure qui traverse les deux montans du bras de la charrue. C ’est
particulièrement celle que nous venons de décrire, que l’on voit sculptée sur les
monumens de la haute Égypte.
Les Égyptiens ne connoissent point l’usage de la herse. Quand les terres ont
¿te labourées et quil faut en aplanir la surface, ils font passer dessus un tronc de
palmier, qui est traîne transversalement par un ou deux boeufs. Cette pièce de
bois est attachée a ses deux extrémités par une corde lâche dont les deux moitiés
forment, quand elle est tendue, un angle plus ou moins aigu. Au sommet de
cet angle est attachée une autre corde à laquelle les boeufs sont attelés. Quelquefois,
pour rendre plus pesant ce tronc de palmier et briser les mottes de terre
dont le sol est couvert, l’homme qui conduit les boeufs s’assied sur cette espèce
de rouleau.
Quand il s agit de diviser en carreaux un terrain qui doit être arrosé artifi
ciellement, ou quand il faut en aplanir la surface, on emploie une espèce de rabot
appelé massouga.il : c’est une planche de huit décimètres de longueur, qui porte
dun côte, un manche de 1 m,/j de long; de l’autre côté, une corde de dattier,
que tirent un ou deux hommes, tandis que la machine est dirigée de l’autre côté
par celui qui en tient le manche.
On se sert de ces divers instrumens avant les semailles ; une fois qu’elles sont