
pour y parvènir, les harceler continuellement, leur enlever par surprise leurs
bestiaux et sur-tout leurs chevaux : privés des moyens de fuir par des marches
rapides, et d’exercer par-là leurs incursions, leurs rapines et leur brigandage,
ils seront bientôt réduits à se fixer et à cultiver. Il faut, pour les y contraindre,
se saisir, avant le temps de la moisson, des grains qu’ils recueillent dans quelques
cantons où les eaux pluviales entretiennent la végétation : enfin, privés de toute
ressource, le poids de la misère les forcera de recourir à la protection du Gouvernement.
Ces moyens, que nous indiquons comme pouvant être exercés contre
quelques-unes de ces tribus, conviennent en général au genre de guerre à soutenir
contre toutes les autres tribus qui infestent et désolent les frontières de 1 Egypte,
et dont la réunion, si l’intérêt ne les divisoit entre elles et ne les entretenoit
dans un état de guerre perpétuel, séleveroit, ainsi que le dit le general Reynier
dans sa Situation de l ’Égypte, au nombre de trente a quarante mille cavaliers.
La tribu des Oualad-A’ly présentera toujours plus de difficultés que les autres,
si l’on veut préserver l’Égypte de ses incursions. Ces Arabes viennent tous les
ans des environs de Deme, passer quelques mois sur les frontières occidentales
de ce pays. Ils sont continuellement en guerre avec les autres tribus. L ’habitude
qu’ils ont des grands voyages, les ressources quils trouvent dans le long trajet
du désert qui s’étend des côtes de l’Égypte jusqu’à celles de Derne, et celles qu’ils
ont dans leurs bestiaux et dans leurs forces, les rendront toujours redoutables aux
provinces occidentales de l’Égypte. C’est toujours vers 1 epoque annuelle de la
moisson qu’ils s’en approchent, pour y exercer leurs rapines et y porter la désolation
: c’est donc vers ce temps qu’il convient de faire agir des forces mobiles
comme les leurs, pour les en éloigner. Le corps des dromadaires etoit une ins-
titution qui, créée par le premier Général en chef de 1 armée Française en Égypte,
seroit parvenue à ce but si désirable, et qui doit faire l’objet constant de la sollicitude
d’un Gouvernement paternel dans cette ancienne et malheureuse contrée.
NO T I C E
S U R
LA PRÉPARATION DES PEAUX
EN É GY P T E ;
P a r M. B O U D E T ,
P h a r m a c i e n e n c h e f d ’a r m é e e n É g y p t e , m e m b r e d e l ’I n s t i t u t d ’É g y p t e
E T DE LA L ÎG IO N D ’H O N N E U R ,
O n sait que l'art de préparer les peaux remonte à la plus haute antiquité- que
par-tout, avant de songer à filer le lin, le coton, le chanvre, le poil des’ animaux
pour en fàire des tissus, les hommes se sont servis de peaux pour se vêtir
et pour les mettre a une infinité d’autres usages que le besoin leur indiquoit. '
On sait que, du temps de Moïse, on teignoit déjà les peaux en rouge et en
violet; que, du temps d’Eumènes, la bibliothèque de Pergame se remplissoit de
livres écrits sur le parchemin, et que par conséquent, à ces époques, l’art
qui soccupoit du travail des peaux, étoit avancé au point de fournir l’utile et
1 agréable.
Mais, depuis que l’Égypte est passée sous la domination des Mahométans cet
art est retombé dans l'enfance; il est réduit maintenant à quelques procédés
qui ont été conservés par tradition, qu’on exécute assez grossièrement, et qui
cependant sont, pour la plupart, basés sur les mêmes principes que ceux qui
sont usités et bien améliorés en Europe, comme on pourra le reconnoître en
passant en revue les procédés des Egyptiens et les nôtres (î).
A R T D U T A N N E U R .
T a n n e r les peaux, c’est, pour les Égyptiens comme pour les Européens, 1«
saturer d un principe qu’on nomme tannin, et qui existe dans les végétaux (dits
astrmgens); cest combiner ce principe avec les fibres qui forment le tissu de
ces peaux, et auxquelles l’on a fait prendre un état à demi gélatineux, de manière
aussf bien Æ ¿ 2 .eau, doit, dans g
savûient aussi bien que nous a uW r e le n mau* î memes cas , recevoir en grande partie une nouvelle
dont elle est intbue elle est’eomnos'-e d d & * y' T modlficaIiànt ê,re ce que nous appelons débrûlée, rac-
distinctes, don, iW , unitptenten? gélatineuTe! d” * * * * ’ f 5 “ K
extraite dans plusieurs cas, et dont l’autre, qui est un tissti