el-Maqryzy (i), dont j’ai rapporté d’Égypte un très-bel exemplaire manuscrit;
A ’bd-el-latyf (2), el-Soyouty (3), Bcn-Ayâs (4 ), et quelques autres historiens ou
traduction Latine» porte le même titre Latin, et a été
imprimée la même année dans la même ville»
Pierre Vattier, conseiller et médecin du duc d’Orléans,
en a publié, environ trente ans après, une traduction
Française, .qu’il à intitulée; L'Histoire Mahomttane, ou
les quarante-neuf Chalijês du Macine, contenant un abrégé
chronologique de l'histoire Mussulmane en général, depuis
Mahomet jusques au régne des François en la Terre-saincte,
Paris, 1658.
Le style de cette traduction est barbare, et souvent
inintelligible ; les noms des *khalyfes y sont défigurés de
la manière la plus étrange et la plus éloignée de la prononciation.
(1) Le nom entier de .cet historien célèbre est Taqy
ed-dyn Ahmed, benA'ly, ben A'bdel-Qâder, ben Mohammed,
Qi jàUJI C-AÆ 0---J tNÎ-l yyJcvlf Ju ;
mais il est plus connu parmi nous et a été plus souvent
cité sous le surnom d’el-Maqryçy .Ç e surnom lui
auroit été donné, suivant.d’Herbelot et quelques autres
savans, parte qu’il étoit originaire d’un quartier delà ville
de Ba'lbek cîUUj , en Syrie, nommé Maqiyz ,
Cependant son vrai surnom, ainsi qu'on peut s’en convaincre
par son propre témoignage consigné dans la préface
de son ouvrage, étoit ebn el-Maqiyzy ^ 1
[fils du Maqryzv] : en effet c'étoit son père, et non lui,
qui étoit natif de Maqryz. Notre auteur naquit au Kaire,
l’an 769 de l’hégire [1367 de I’ère Chrétienne], et mourut
l’an 840[1436 de Père Chrétienne]; quelques-uns, cependant,
reculent sa mort jusqu’à l’an 845 de l’hégire [ 144*
de I’ère Chrétienne].
Nous avons de lui plusieurs ouvrages justement estimés ;
mais il s’est occupé plus particulièrement de l’histoire
de PÉgypte. Le plus important des ouvrages qu’il a publiés
à ce sujet, est intitulé, Kitâb el-mouâe\ ou el-
i'tibâr Jÿ zekr el-hhotat ou el-atâr min teouârykh Mesr
j f j ». X f c V j j Ix - - - g j j XI c_)l X Art
j — * i o— • 31 — ’ É s ■k— L J
[Le livre des avis et des sujets de réflexion sur l’histoire
des divisions territoriales et des vestiges, tiré des annules
de l’Egypte].
11 existe un grand nombre de manuscrits de cet ouvrage
de Maqryzy à la Bibliothèque impériale (Mss.
Arabes, n.°* 673 A , 673 C , 680, 682» 693, 789, 797,
798, 799). La bibliothèque de l’abbaye Saint-Germain-
des-Prés en possédoit également un exemplaire, qui se
trouve maintenant ¿ la Bibliothèque impériale (n.° 106,
Mss. Or. S. G. ).
(2) Le nom entier de cet écrivain est Mouafeq ed-dyn
A'bd-el-latyf — LUI t ty-ï.à-— Il ^ .
11 fut surnommé el-Baghdâdy , parce qu’il
étoit natif de la ville de Baghdâd ¿ Îjâ j, où il exerçoit
la médecine : il a aussi beaucoup travaillé sur l’histoire
d’Egypte, et l’on a de lui un ouvrage à ce sujet, cité sous
le nom de Mokhtesar akhbâr Mesr jL à . I
[Abrégé de l’histoire d’Egypte], mais dont le titre entier
est Kitâb el - efâdet ou el - i'tibâr Jÿ el - oumour elr
mchâhedet ou el-.haouâdit el-ma'âynet b-ard Masr
y y - ^ \ j j ¿¿l__sVI
»!—* jA '*—--d—•—il oit,—â ,
[Considérations utiles et instructives tirées des choses
que Pauteur a vues, et des événemens dont il à été'
témoin en Egypte].
Le texte Arabe de cet auteur, rempli de détails curieux
concernant l’histoire d’Egypte, a été publié pour la première
fois en Allemagne, il y a environ vingt-quatre
ans, sous le titre suivant :
Abdollatiphi Compendium memorabilium Ægypti, ara-
bici, e codice MS,° Bodleiano edi dit D . Joseph White ,
proebendarius Glocestriensis, Arab. linguoe prof. Laudia-
nus, et collegii Wadhamensis, quod Oxonii est, sàcius, Prce•*
fatus est Henricus Eberh. Gottlob Paulus, A . M , lingg.
Orientalium in academia Ienensi professor pub. designatus.
Tubingæ, 1789.
Le même orientaliste en a fait imprimer depuis à ses
frais, en Angleterre, une seconde édition Arabe et Latine:
une partie de la traduction est due au jeune Richard
Poçocke. Cette édition porte le titre suivant :
Abdollatiphi Historiée Ægypti Compendium, arabicl
et latine, partim ipse vertit, partim à Pocockio versum
edendum eu ravit, notisque illustravit, J. White, S. T. P.
ecclesioe Glocestriensis proebendarius, et lingute Arabie ce
in academia Oxoniensi professor, Oxonii, typis académie
is, 1800.
M. Silvestre de Sacy en a donné ensuite une. traduction
Française, qu’il a enrichie de notes précieuses et
d’appendix fort importans, relatifs à l’Egypte. Voye^,
ci-après, la note 4 de la page 4 1*
(3) Le nom entier de cet auteur célèbre est Abou
el-Fadl A*bd - el - rahman Gelâl ed-dyn Mohammed
o-tdi —a. nÿlppl iX** j j I . il a été surnommé
el-Soyouty a— parce qu’il étoit natif
de la ville de Syout , ou A s y o u t , en Egypte;
et c’est sous ce surnom qu’il est plus généralement connu.
Soyouty a écrit un grand nombre d’püvrages qui se
trouvent à la Bibliothèque impériale ; mais les plus impor-
tans sont ceux qu’il a composés sur l’histoire d’Egypte.
Le plus considérable et le plus riche en détails est intitulé
Housn el-mohâderat Jÿ akhbâr Mesr ou el - Qâhirat
’Jj)' ¿y Ê> UJ [j J-Æ» jl A—». ! Q ■■ 1
[Les beautés de la conversation sur les histoires de l’Egypte
et du Kaire]. J’en ai rapporté d’Egypte plusieurs manuscrits
d’une très-belle conservation.
(4) Le nom entier de cet écrivain est Mohammed ben
Ahmed ben Ayâs o ^ l • II a reçu aussi
les deux surnoms d’e l- Hanefÿ et de/- Gerhçsy
(£*£=>jM : le premier, parce qu’il étoit de la secte orthodoxe
d’Abou-Hanifah ûùa j j ! ; et le second, parce qu’il
.étoit natif de Circassie. Son ouvrage est intitulé JVechq
el-afjiâr Jÿ a'gâyb el-aqtâr jLki'VI o o l i j
[L ’odeur des fleurs dans les merveilles de l’univers]; et
Ben-Ayâs nous apprend lui-même qu’il le termina le
vendredi 14 du mois de cha’bân de l’an 922 de
l’hégire [12 septembre de l’an 1516 de l’ère Chrétienne].
Cet ouvrage se trouve à la Bibliothèque impériale.
géographes
géographes, qui jouissent, à juste titre, de la plus grande réputation, non-seulement
dans l’Orient, mais encore parmi nous.
L ’ouvrage d'el-Maqryzy sur-tout, pour me servir des expressions du savant et
modeste M. Langlès ¡g), dont je me glorifierai toujours d’avoir été 1 elève (2), « est
» incontestablement le plus complet, le plus ample et le plus exact qui existe sur
» l’Égypte (3).».
Soyouty me semble avoir droit aux mêmes éloges, et ses écrits sont du nombre
de ceux qui ont été le plus souvent cités par les orientalistes et les historiens qui
se sont occupés de l’Egypte. Je dois lui rendre ici le témoignage qu’on trouve
dans son recueil un répertoire aussi volumineux qu’utile et instructif sur tout ce
qui concerne cette contrée.
Le livre d’A ’bd el-latyf, moins étendu que les deux précédens, n’en renferme'
pas moins des détails'très-importans sur l’histoire et la topographie de l’Égypte;
' et il suffirait, pour en faire l’éloge, de dire que M. le baron Silvestre de Sacy (4), à
Les deux exemplaires qu’elle en possède forment porte tout ce.qu’il avoit appris de plus extraordinaire et
le n.° 595 des manuscrits Arabes de l’ancien'fonds ce qu’il avoit vu de plus merveilleux dans I’Égypte et dans
de j a Bibliothèque, et le n.° 111 des manuscrits de ses cantons , et ce que les sages y ont fait de plus admi-
D sîjaiiterayes,; neveu et élève de Fourmont pour la rable. « II donne, ajoute-t-il, un extrait de la vie des an-
’ langue Chinoise, et ancien professeur d’arabe au Collège » ciens rois de cette contrée, des détails" sur'le Nil et sur
rcfyal de France. J’en possède moi-même un très-bel » les Pyramides, et commence par un petit traité'du sysexemplaire,
qui forme le n.° 56 de la précieuse collection . ■*> téme céleste et de l’astronomie. »
de manuscrits Orientaux^que j’ai rapportés d’Egypte. • L’ouvrage de Ben-Ayâs a été consulté par plusieurs
> L’exemplaire de la Bibliothèque du Roi a été copié savans orientalistes. Éd. Pococke en possé Joit un exeml’an
1115 de l’hégire [ 1703 de l’ère Chrétienne ] ; il est plaire qui a passé dans la bibliothèque Bodleyenne d’Oxd’une
main Européenne, et à-la?fois inexact et mal écrit, ford, où il est encore sous le n.° 914. Petis de la Croix
L’exemplaire acquis par cette même bibliothèque à la le père a consulté aussi cet ouvrage pour sa vie de
ventedes livres de Deshauterayes èst infiniment supérieur. Genghiscan, et en a fait l’objet d’un article très-court-dans
par la netteté de so^n, écriture et par son exactitude: la ’ Y Abrégé de l'histoire des auteurs de Genghiscan, page 544
copie.en a été terminée au commencement du mois de de cet ouvrage.
rabf , 1-aou'l J jM l'an de l’hégire 1044[septembre (1) Membre d e .I ’Insmnt de France, conservateur
( ■ ■ ■ 1 des manuscrits. Orientaux de la Bibliothèque du Roi,
J*eimPlaire « • pi"' ancien que les deux de la administrateur et professeur en langues Persane eiMalayé
Bibliothèque du Roi, puisqu'il a été terminé le 19 du mois de l’école spéciale des langues Orientales vivantes et d’une
de regeb 1 an de I hégire 1019 [août 1610 de l’ére utilité reconnue pour la politique et le commerce, établie
Chrétienne.]. . . ^ près la Bibliothèque du Roi, chevalier de l’ordre dé Saint-
Ce manuscrit est très-soigneusement copié ; et M. Lan- Wladimir de Russie, &c. .
glès, a qui je me suis fait un devoir de le communiquer (a) Je ne puis résister au besoin de consacrer ici les
pnurl’intéressanienoticedela Cosmographie de Ben-Ayâs témoignages de ma tendre reconnoissance pour lès bontés
qu il a publiée dans la i\" partie dii tòme V i l i des No- et l’affection véritablement paternelle dont M. Lanelés
tices et Extraits des manuscrits de la Bibliothèque du Roi, n’a cessé de m’honorer, ainsi’que pour l’obligeance vrailui
rend témoignage que, dans la révision de son travail, ment particulière avec laquelle il a mis à ma 'disposition
.1 J-a puise des leçons fort utiles et fort exactes. pour mon travail, les mannscritîque renfermela collec-'
Je ne dois pas passer sous silence ici que cette notice tion inappréciable si justement confiée à ses soins,
ee-meme ma eie infiniment utile pour mon travail, dont (3) Voyez, pag, j l o , le tome VI des Notices et
elle a beaucoup facilite les recherches. Extraits des manuscrits de la Bibliothèque du Roi et
Le snence qu ont garde les biographes Orientaux sur autres bibliothèques, publiés par l’Institut de France
notre auteur,-ne nous permet pas de fixer d’une manière (4) Membre de l’Institut de France et de la Légion
tout-a-fait prec.se 1 epoque de sa naissance et celle de sa d'honneur, professeur de langue Persane au Collège royal
mort. Nous ne pouvons déterminer le temps où il floris- de France, et de langue Arabe vulgaire et littérale à l’école
soit que par ce qu .1 nous apprend,lui-même; comme je spéciale des langues Orientales 1 ¡vantes, associò de la so-
'* r,n!t5° n ° " - ciété royale de Gotti ngue, de l’académie royale des sciences
vrage. Haggy Khallah ln.-meme n en donneque des détails de Copenhague ,-et de l’institut royal de Hollande, associé
p u étendus et peu satisfaisans ; ,1 nous apprend seulement ordinaire de l'académie Italienne, membre honoraire du
s artic e qu en a pu ie . Langlès, que Ben-Ayâs muséum de Francfort, et correspondant de la société
0uvra8e des anc,cnnK « q“ ’II y tap- d’émulation de Cambrai et de'celle d’Abbeville.
Ê . M . T O M E I I . F