j 6 4 M É M O I R E S U R L’ A G R I C U L T U R E ,
tances ne permettent point cette exportation, on remplace cette culture par
celle du trèfle, afin de pouvoir nourrir une plus grande quantité de bétail.
Sur too feddân, on en cultive ordinairement
En trèfle.. ............................................................. 2 5 l,m
En blé......................................................................... 30.
En orge...................................................................... 10.
En froment et orge mêlés ensemble.................... 35.
100.
L ’orge seule sert à la nourriture des chevaux ; l’orge et le blé mêlés ensemble
sont moulus et réduits en farine pour faire le pain des fellah.
De ces too feddân, 25 seulement sont cultivés en été :
En blé de Turquie.................................................
En sésame................................................................. 6 .
En coton.................................................................... 6 .
2i-
On répand sur toutes les terres destinées aux cultures d’é té , avant de les
ensemencer, l’espèce d’engrais appelé sebakh, qui est, comme on sait, composé
de cendre et de fumier provenant des villages. On l’emploie aussi sur les terres
destinées à la culture du lin, et généralement sur toutes celles qui ne reçoivent
point de dépôts du Nil, et que, par cette raison, on appelle terres maigres.
L ’exploitation de 100 feddân. aménagés dans le Delta, ainsi que nous venons
de l’indiquer, exige l’emploi de vingt boeufs ou vaches pour les labours, les
arrosemens, et le battage des grains; de six buffles, dont le lait sert, sous diverses
préparations, à former une partie de la nourriture des cultivateurs ; de quatre
chameaux, qui servent au transport des denrées. On nourrit peu de moutons
dans les campagnes; on en entretient une cinquantaine sur une superficie de
cent feddân.
Vingt-cinq de ces mesures de terre que l’on cultive pendant l’é té , exigent
l’emploi de deux sâqyeh.
Quant au nombre de journaliers et de valets que cette exploitation nécess
ite , il se compose dun chamelier, d’un bouvier pour soigner les buffles, de
deux autres pour les boeufs et les vaches, de deux hommes pour l’entretien et
la surveillance des machines à arroser, enfin de quatre laboureurs.
Dans la province de Mansourah, les cultures sont encore moins variées. Voici
l’aménagement de 100 feddân :
Froment...................................................................... p|
T rè fle ............................. ||||
O r g e .......................................................................... , 23.
L in .............................................................................. 11.
100.
l ’ i n d u s t r i e e t l e c o m m e r c e d e l ’ é g y p t e .
La culture du coton est la seule qui se fasse pendant l’été dans la même province.
Il nous reste a parler des rizières des provinces de Damiette et de Rosette.
Ces terres, les plus septentrionales et les plus basses d e l’Égypte, produisent deux
fois par an. Les semailles du riz se faisant au commencement du mois d’avril,
la culture de cette céréale peut être mise au rang des cultures d’été : immédiatement
après sa récolte, qui a lieu après le débordement, on ensemence la même
terre en trefle ou en ble ; les terres les plus élevées sont réservées pour la culture
de 1 orge. On y cultive aussi pendant l’été une petite quantité de maïs.
S E C T I O N V I I I .
Des Bénéfices de l ’Agriculture et du meilleur Em ploi de la terre en Egypte.
E n déc rivant les différentes cultures propres à l ’É g yp te , nous avons indiqué
les frais qu elles o ccasionn ent e t les produits qu’on en retire : on re tro u v e ro it d onc
dans chacun des paragraphes de n o tre v . c section les données nécessaires p ou r
apprécier les avantages d e chacune d e ces cultures. Mais nous faciliterons les
recherches que l’on v o u d ro it entreprendre sur ce t ob je t, en présentant sous la
forme d e tableaux les dépenses e t les revenus des exploitations agricoles qui
occupent ordinairement le plus grand nombre d e bras ; e t , com me il con v ien t
d’apprécier la richesse du sol de l’Êgypte dans toutes les saisons de l’a n n é e , nous
prendrons successivement les exemples que nous allons d onne r parmi les cultures
el-bayâdy, el-nabâry et el-chetaoiey.
Ainsi nous choisirons entre les premières, celles du blé, des fèves, du trèfle
et du carthame, dans la province de Syout ;
E n tre les se con d es , celles du dourah e t de l’ind igo ;
Entre les troisièmes, celle du blé dans la province de Thèbes, et celle du lin
dans le Fayoum et le Delta.
Enfin nous détaillerons les frais d’exploitation et les produits des rizières qui
bordent la partie septentrionale de la basse Egypte.
Les résultats qui vont être exposés s’appliquent à une superficie de 10 feddân,
chacun de 592.9 mètres superficiels; par conséquent, les 10 feddân équivalent
à 5 hectare? c’est-à-dire, à 6 hectares à très-peu près.
§. I ."
Culture du B lé el-bayâdy..
L es terres de la p ro v in ce de S you t, qui sont inondées natu re llem ent, ne
sont po in t labourées avant l’ensemencement.