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H f l S l tR S iR H S
5 0 2 O B S E R V A T I O N S S U R L A T O P O G R A P H I E
plusieurs parlent ensemble et font beaucoup dé bruit; s’ils ne s’accordent pas,
ie cheykh prononce, et leur rend léurs armes ; le bruit est apaisé dans l’instant : ils
se retirent.
Les crimes, tels que l’homicide, sont vengés par le sang, ou rachetés pour une
forte somme. . ..
Une blessure est rachetée en raison de sa grandeur, mesuree avec dés grains de
blé..
Si un homme aisé se bat avec un homme pauvre, on fait pencher la balance du
côté du pauvre. * ^
Les troupeaux étant mêlés et les tentes ouvertes, les Arabes ont besoin d inspirer
une grande horreur pour le vol entre eux. Ils citent et vantent la justice d un pere
auquel sa fille avoit volé une chèvre : ce père suivit la coupable dans la montagne,
et la trouva qui faisoit rôtir un morceau de la chevre ; il lui lia les pieds et les
mains, et la jeta dans le feu. Une femme infidèle et la fille qui perd Ion honneur,
sont punies de la même manière. Les exécutions ne sont pas publiques tjjé père,
avec plusieurs parens, conduit le coupable dans la montagne.
Les Arabes ne font rien par écrit ; aucun ne saff lire ni écrire | ils ont des lois
et des réglemens transmis par tradition, et qu ils apprennent par 1 usage.
Une fille est obligée d’épouser le mari que ses parens lui donnent;, .il n’en esj
pas de même d’un garçon ; généralement les Arabes aiment a se marier dans iedr
famille.
On peut épouser le fils ou la fille de son oncle, mais on ne peut pas 'épouser
sa belle-soeur ni la soeur de son père. Ori donne, en se mariant, dix pataquès au
moins de quatre-vingt-dix pârats [environ trente-deux francs] aux parens de la fille;
on ne donne rien à la fille : mais si le mari divorce-, il lui remet cent pièces de
trente pârats [cent six francs environ]; si c’est elle qui divorce, elle ne peut rien
exiger.
Si un père, en mourant, laisse un fils et une fille, le fils’prendJes trois quarts
des troupeaux"; s’il laisse un fils et plusieurs filles, le fils ne retire que la moitié.
Si le père laisse une femme sans enfans, ses parens les plus proches ont à soit
héritage les mêmes droits qu’auroient eus ses enfans ; les armes, qui appartiennent à
l’aîné, passent au frère, neveu ou cousin.
S’il laisse une seconde femme sans enfans, avec des enfans de la première, la
seconde ne peut exiger que ce qu’il lui donne par testament devant très témoins. '
Un parent, un homme aisé, se charge des orphelins, ainsi que des troupeaux,
dont il rend compte quand les enfans sont grands. ., ^
Si les enfans sont sans troupeau, Dieu en a soin : celui qui a, leur donne.
Les Arabes ont fort peu de maladies, quoique la plupart soient couchés presque
nus ; cependant j’ai remarqué qu’à la fin de novembre un assez grand nombre
toussoit, et que plusieurs enfans avoient une espèce de coqueluche.
Ils appliquent le feu dans plusieurs circonstances, et quelques-uns rapportent
du Kaire des remèdes que leur vendent à bon marché des charlatans. Ils boivent
de l’eau bouillie sur du crottin d ane, pour les maux de tete.
P O P U L A T I O N .
La population des Arabes de T o r est de neuf cents à mille hommes en état de
jjbrtfrr les armes, en comptant les habftans de T o r et les religieux.
Quelques-uns ont plusieurs femmes qui habitent sous des tentes séparées. Les
deux' tiers "au moins sont mariés.
Ils habitent la montagne dans l’ordre suivant :
NOMBRE D’HOMMES
NOMS. . D E S T R IB U S . ,
en état de porter les armes.
. E k L e g â t ; ....................... . 150.
Âouârmé . . . . . 120.
Gararêhé . . .......................................... . . . xoo.
AoulâclSa’yd.......................... .. .......................... 1 30.
M e ze yn .. Mgj ...................... Y£Î . . . , . • 250.
Il y si, en outre, cinq petites tribus ou familles dépendantes de celles-là, et qui
sont comprises dans la'population ci-dessus; savoir, les Rezedât, les Eteymé, les
1Gerczyât, les Drarmê, lés Hamtidé.
1 Enfin les Gebeleyeh, autrefois domestiques du couvent de Sainte-Catherine, dont
ils'sOTt voisins, forment aussi cinq petites tribus ou familles qui ont chacune
Ain cheykhi Il paroît qu’ils étoient autrefois Chrétiens et qu’ils entroient dans le
couvent: depuis qu’ils sé sont faits Musulmans, ou qu’ils ont été remplacés par des
Arabes,,ils n’y entrent plus, ne servent pas mieux les religieux que les autres tribus,
et sont plus pauvres. Voici leurs noms :
T R I B U S. - • ‘ N OM B R E .
Aoulâd S e ly n .. ..............................,....................................................................... 30.
Aoulâd Abou-Hammed.. . . . . . . . ............................................................... 20.
Aoulâd Abouhebât. . ............ *. . . . . . . ......................................... 15.
Aoulâd Gi n d y . . . . . . . . .................................................................................... 30.
Aoulâd Rezyn, . . . . . . . ' . . . . . . . : .:. - 40.
mm ' >135-
Récapitulation.
Les habitant de T o r . . . .......................... £6.
L e s re lig ieu x.................................................. 30.
Les grandes tribus........................................ 750.
Les Gebeleyeh....................................... 135.
T o t a l .................... 961
Le temps et les circqnstances ne nous ayant pas permis de lever la carte et de
tracer une route, j’ai pris une note exacte de tous les points de passage; j’ai mesuré
les distances par le temps que nous avons employé pour aller d’un point à
un autre, en évaluant à deux milles par heure l’espace parcouru par des chameaux
chargés, marchant en caravane sans être pressés par les conducteurs, et j’ai trouvé
que pour aller du Kaire à l’extrémité de la presqu’île, en passant du côté de la mer
par les points où l’on trouve de l’eau, et en revenant à travers les montagnes, nous
avions employé deux cent trente-six heures ; qu’ainsi l’on pouvoit supposer que