La scie est presque semblable à la nôtre. La majeure partie du bois de charpente
du pays est de tiabq; on se sert aussi du lebbakh. Le bois se vend à la cîiarge I
qu’on appelle hamleh. Chaque hamleh de bois non débité, pesant 160 rôties]
se vend i j o parats, et de bois débité, 2 0 0 à 2 2 0 parats.
F ig . 2. LE MENUISIER.
L e m e n u i s i e r n ’ a p o i n t d e t a b l i , i l t r a v a i l l e à g e n o u x o u a s s i s ; i l s e s e r t d ’u J
r a b o t s e m b l a b l e a u n ô t r e , e t c o m m u n é m e n t d ’ u n g u i l l a u m e , p o u r d r e s s e r l e J
p l a n c h e s . I l n e c o n n o î t p a s l a V a r l o p e . I l f a i t a u s s i u s a g e d ’ u n e h e r m i n e t t c , m a i s
■ p l u s p e t i t e q u e c e l l e d u c h a r p e n t i e r , e t a p p e l é e qaddoum.
L e P è r e , Architecte.
P L A N C H E X X .
F ig. 1. LE FAISEUR DE NATTES.
I l n’y a point’ en Égypte d’usage plus répandu que celui des nattes. Celle qui
est ici sur le métier est d’une grande dimension, mais de l’espèce communé.
Rien de plus simple que le métier à nattes, et en même temps de mieux approprié
à la pratique ordinaire des ouvriers Egyptiens de travailler à terre. A un
rouleau plus ou moins long, élevé d’un pied de terre environ, est attaché un
filet de fortes ficelles, distantes de plusieurs doigts. Sur ce châssis, on applique
les tiges de jonc, de souchet ou de roseaii, en les passant alternativement dessus
et dessous les fils; à chaque rangée faite, l’ouvrier frappe avec un battant de bois
qu’il ramène à lui, pour serrer les tiges l’une contre l’autre. Ce battant est supporté
par les fils qui passent au travers. Le nattier est soutenu sur la natte par une banquette
qu’on avance pat-dessous à fur et mesure du travail.
Quand la pièce doit être d’une grande étendue, deux, trois ou quatre ouvriers
travaillent de front et de concert, de façon à saisir le battant tous à-la-fois.
Les nattes les plus communes faites au métier se fabriquent avec les tiges de
deux espèces de souchets que M. Delile a reconnues pour être le cyperus alope-
aroïdes et le cypenis divts ; on fend ces tiges longitudinalement en deux ou trois
lanières.
Les joncs employés aux nattes d’appartement s’appellent samar, et ces sortes
denattes, hosr samar. Il y a deux espèces de joncs : les uns viennent de Terrâneh,
les autres dElouan près de T o r ; les premiers sont les plus estimés. On reçoit
ceux-ci des Arabes Gcouâby, qui les tirent des environs des lacs de Natroun et
dun endroit éloigné de trois grandes journées de Balir-belâ-mâ; ils les apportent
a Terrâneh sur le Nil. Cest le juncus spinosus. Le mamleh de joncs, ce qui est
une charge de chameau, se paye 10, 12, 14 piastres. Avant d'employer ces joncs,
on les fait sécher au soleil pendant un ou deux mois ; puis on les fait digérer
pendant vingt jours dans le safranum ou dans les autres teintures; après quoi, ils
sont lisses et flexibles. On les teint en jaune, en noir, en rouge, &c. et on les
emploie encore mous. Une natte ordinaire de neuf pieds sur trois et demi se
vend cinq pataquès de 90 parats, à raison de 1 y parats le pyk environ, et la
natte double, dix pataquès. Il y en a qui sont composées de jolis dessins, de
losanges noires et jaunes, &c.
Le quartier des marchands de nattes au Kaire, s’appelle el-Hosatyeh. On y vend
beaucoup de nattes fabriquées dans le Fayoum.
E. J o m a r d .
E- M . PL. XX.