ils sont très-bien cuits et très-peu perméables. On les fait avec une terre argileuse
qui n’a pas besoin de l’addition d’une autre terre.
L e vase représenté^. 2 1 est particulièrement employé par les habitans dc
campagnes et par les ouvriers des villes, pour aller chercher de l’eau au Nil. Les
femmes le portent avec beaucoup de grâce sur leur tête ( voyez pl. A , u I
vol. I I ) ; il sert, ainsi que les vases fig . / , d , 7 , 2 3 , à contenir du miel, dela|
mélasse, du vinaigre, &c.
Quant au vase fig. 2 2 , c’est le chapiteau de l’alambic Égyptien : le trou qu’on I
aperçoit près la pointe du cône, est fait pour recevoir un tuyau de canne qui en I
doit former le bec ( voyez ci-dessus l’explication de la pl. x i , fig . 2 ) . C’est par-1
ticulièrement de la fabrique de Qené que sort cette multitude de petits vases I
qui servent à rafraîchir l’eau, et qui sont représentés dans la planche F F (è m f
vol. IIJ.
Le nom générique de ces vases est bardaque, mot tiré du turc; mais, daprès
quelque différence dans leur forme, ou les accessoires qu’on leur donne, ilsI
prennent différens noms. Ainsi les pots simples terminés comme le haut d’un
entonnoir, portent le nom de qoulleh ; ceux qui ont un orifice étroit, le goulot]
et la forme dune bouteille, ont celui de doraq; ceux enfin qui ont des anses et]
un bec, sont appelés ebryq.
Toutes ces bardaques ont plus ou moins la grandeur des pots à eau de faïenct |
«u de grès usités dans nos ménages : leur couleur est grise ; elles sont très-1
minces, très-légères et très-perméables à l’eau, d’où vient leur propriété réiri-1
gérante ( voyez les Mémoires d’antiquités, vol. I , p . y y f i Les bardaques de Qenc
ont cela de particulier, qu’elles exilaient une odeur agréable lorsqu’on y met de |
l ’eau ; ce qui n’a pas lieu pour les bardaques fabriquées ailleurs, et ce qui fournit
un moyen de reconnoître celles-ci.
Quant aux poteries les plus communes, telles que les terrines, les marmites
e t autres vases de ménage, les pots pour les roues à chapelet, ceux à nicher les |
pigeons, les vases dans lesquels les portiers et les siys font du feu et devant
lesquels ils se chauffent accroupis, les cônes percés à leur pointe, qui servent
pour le sucre, les jarres qu on place sur un châssis porté par quatre pieds pour
recevoir et contenir l’eau apportée du Nil dans des'outres, et qui, à raison de
leur perméabilité, ont au-dessous un autre vase pour retenir l’eau qui découle (1);
tous ces vases, auxquels on peut encore joindre les briques crues et cuites qui I
servent à bâtir, et qui, comme eux, peuvent être fabriquées avec le seul limon
•du Nil, se font généralement dans toute l’Égypte, et sur-tout au vieux Kaire, à I
■Gyzeh et à Rosette : mais aucun n’est vernissé.
Ce nest que dans quelques ateliers du Kaire qu’on fabrique d’autres espèces
de poteries ayant une couverte, soit en verre de plomb coloré diversement, I
soit en émail de différentes couleurs. Les principales de ces poteries sont les
pots a contenir des confitures, du tabae, & c ., et sur-tout les tasses à café, si généralement
usitées, qui sont d’une faïence commune, blanche et à fleurs, et qu’on
( 0 Voyez cet appareil, É M. ytanche EE.Jig. u .
appelle fingân belady, et aussi ces carreaux d’appartement, appelés qeychâny, avec
lesquels les Égyptiens modernes remplacent les carreaux beaucoup mieux faits
par leurs ancêtres, et qu’on se procure en détruisant, dans les anciens monu-
mens Arabes, les murailles qui en étoient garnies et ornées.
La terre qui sert aux potiers du Kaire pour leurs ouvrages les plus délicats,
et sur-tout pour les fourneaux de pipes, se nomme tyneh : on la tire de Basatyn
et de Deyr el-Tyn, à un myriamètre du Kaire.
Les jarres prennent différens noms, suivant les usages divers auxquels on les
applique dans les arts et dans l’économie domestique. On nomme les jarres de
l’indigotier, denn el-vyleh; celles de l’huilier, denn el-zeyt; celles du tanneur, denn
tl-madbaglryn. Celles qui renferment les provisions d’eau, en prennent deux : le
premier de ces noms est zyr, et s’applique aux jarres qui servent à l’usage du
peuple;les autres, à l’usage des grandes maisons, s’appellent zela h , et il y en a de
deux espèces, dont les unes, zelah belady, se font dans le pays et sont en terre
rouge comme les zyr, et les autres se nomment zela’li moghraiy, et viennent de
Barbarie : elles sont de couleur blanche. La forme des unes et des autre? diffère
beaucoup de celle des zyr, qui se terminent inférieurement en cône et qui ont
un cou de peu de largeur, tandis que les zela’h sont d’une forme arrondie et
sans cou, et ont une large ouverture,
B o tr D E T.