des troupes, qui y ievoit les contributions: j’y restai depuis le 17 mai jusqu’au
2a juin; et ce jour même je partis de Beny-Soueyf, avec une escorte de six janissaires,
qui m’accompagnèrent jusqu’au Kaire, où j’arrivai trois jours après.
Le général en chef Kleber avoit été assassiné le t 4 juin, et le commandement
de l’année avoit passé en d’autres mains.
Je résidai au Kaire pendant cinq mois environ, attendant Je moment favo
rable de parcourir la basse Egypte. L ’inondation de cette année avoit été très
abondante, et il falloit que les terres fussent découvertes, afin de pouvoir visiter
commodément le Delta.
Enfin je partis le 10 décembre : je parcourus d’abord la province de Mc-
noufyeh, du midi au nord ; je séjournai à Tantah ; j’atteignis la branche du Nil qui
passe à Rosette vis-à-vis du poste de Rahmânyeh, d’où, en me dirigeant à l’est,
je me rendis à Semennoud, sur la branche de Damiette , en passant par Mehallet
el-Kebyr.
Je quittai Semennoud le 31 décembre, et je m’embarquai sur le canal de
Ta ’bânyeh, qui se jette dans le lac Bourlos. Après avoir traversé ce lac pendant
la nuit, j’arrivai au village de Beltym, le plus considérable de tous ceux que l'on
voit bâtis sur la langue de terre qui sépare ce lac de la mer. Nous en partîmes
le 2 janvier 1801 , et nous nous rendîmes, toujours en suivant le lac, au village
de Rous, situé sur la droite du Nil, vis-à-vis de Rosette.
Le général Zayonchek commandoit dans cette ville ; je restai près de lui
jusqu’au 9 : là', comme dans le Fayoum, il me procura avec la plus grande bienveillance
tous les moyens de faciliter mes recherches.
Je repassai le Nil à son embouchure : je suivis le bord de la mer pendant deux
journées de marche, jusqu’au boghâz de Bourlos; cest la bouche principale par
laquelle les eaux de ce lac se jettent dans la mer. Il y a encore trois journées
de là jusqu’à Damiette; nous y arrivâmes le 1 3 janvier.
C ’étoit la seconde fois que je visitois cette ville, dans laquelle,j’avois fait, deux
ans auparavant, un séjour forcé de près de deux mois. J’achevai d’y compléter
les renseignemens que j’avois commencé à y prendre sur le commerce de la
Syrie et sur les cultures propres à cette partie de l’Egypte. J’y demeurai jusqu’au
18. Je me rendis de Damiette à Menzaleh, gros village qui donne son nom
au lac par lequel la partie orientale du Delta est couverte ; je visitai ensuite les
étabiissemens de pêche de Mataryeh; et, le 23 janvier, je me mis en route pour
Mansourah, en remontant le canal d’Achmoun. Mon séjour à Mansourah se
prolongea depuis le 2y jusqu’au 27. Je me dirigeai de cette ville sur l’emplacement
de San, en descendant le canal de Moueys. De San, je me rendis à Sâlehyeh,
où j’arrivai le 30 ; j’en partis le 1 février pour Belbeys. Enfin le 4 je me retrouvai
au Kaire.
Peu de temps après mon retour, les événemens de la guerre, qui se succédèrent
rapidement, suspendirent toute excursion. Il fallut s’attacher à un corps
d’armée, et je restai dans celui que commandoit le général Belliard jusqu’à notre
embarquement, qui eut lieu à Abouqyr au commencement du mois d’août.
On voit, en parcourant 1 itinéraire qui vient dêtre,tracé , que les recherches
dont je me propose de rendre compte , se sont étendues à toutes les provinces
de IÉgypte. La persévérance et les soins que jai apportés à les recueillir,
donnent à leurs résultats le degré d’exactitude dont un pareil travail est susceptible.
Celui que javois entrepris avoit pour objet spécial, comme je l’ai dit,
de connoitre I état actuel de l’agriculture, de l’industrie et du commercé de
l’Égypte : ainsi la division s’en trouve naturellement indiquée sous chacun de
ces titres.