pièces. Le prix de cette étoffe à Damas varie, suivant les qualités, de 15 à 20
piastres Turques de 4° médins.
En outre, il vient directement de Damas quinze ou vingt mille pièces d’alâgâ,
du prix de 9 à 1 5 piastres l’une. L ’Egypte consomme à peu près mille balles de
l’espèce de toile de coton appelée atki' Châmy ; chacune de ces balles contient
cinquante-cinq pièces de vingt-quatre jyk de longueur et d’un pyk un quart de
largeur : le prix de la pièce est de 7 à 9 piastres.
Il arrive tous les ans de Damas cinq cents caisses d’abricots secs, pesant chacune
2 qantâr 7 de 100 rotl: ils se vendent de 30 à 50 piastres le qantâr de Syrie, qui
équivaut à 180 okes.
La quantité de qamar el-dyn, ou pâte d’abricots, importée de Syrie, est communément
de cinq ou six cents caisses, du poids de 150 rotl chacune. Le prix
ordinaire du rotl est de 3 parats.
On envoie aussi de Damas en Egypte une espèce d’étoffe de soie rouge et
noire, extrêmement claire, dont les femmes se font des chemises et des voiles : elle
se nomme qoraych. Il en vient par an environ vingt caisses, qui peuvent en
contenir mille pièces ; le prix de chacune est de 18 ou 20 piastres. Cet article
est ordinairement expédié de Berout pour Damiette.
Outre les différentes étoffes de soie dont nous venons de faire rémunération,
on expédie encore pour l’Egypte, par les ports de Lataky, de Berout, de Tripoli,
de Sour et de Seydeh, une certaine quantité de soie en botte. On achète cette
matière au poids dans toute la Syrie ; et l’unité de poids appelée rotl, dont
on fait usage dans le commerce de cet article, équivaut à 229 drachmes du
Kaire.
La soie de Lataky est blanche, et coûte 3 à 4 pataquès le rotl ; il en vient
annuellement deux cents ballots de 13 5 rotl chacun.
Celle de Berout est communément jaune, et se vend au prix moyen de 6 pataquès
le rotL Cette soie est, comme on voit, plus estimée que celle de
Lataky : elle est mise en oeuvre à Damiette, à Mehallet el-Kebyr et au Kaire.
On évalue à deux mille ballots de 135 rotl ce qui en est importé annuellement.
On expédie de Tripoli de Syrie pour l’Egypte de deux à quatre cents ballots
de soie, dont le poids est aussi de 135 rotl. Cette soie est encore employée
dans les villes de l’Egypte que nous venons de désigner ; elle est blanche, et de
trois qualités : la première se vend 5 pataquès le rotl; la seconde, de 4 pataquès
à 4’ pataquès f ; enfin la troisième, de 3 pataquès 4 à 4 pataquès.
Il ne vient de Sour que quarante ou cinquante ballots de soie, du poids de 120
à 125 rotl l’un ; elle se vend 4 pataquès le rotl.
On tiroit annuellement de Seydeh deux cents ou deux cent cinquante ballots de
soie blanche, du même poids que ceux qui viennent de Berout. La soie que l’on
tiroit de cette dernière ville étoit généralement un peu plus estimée que celle
de Seydeh.
Le tabac de Lataky étoit un objet d’importation considérable en Egypte : on
estime qu’il en venoit tous les ans quatre mille balles de 4 °o rotl chacune environ.
Le tabac de Lataky se vend au Kaire de 60 à 180 parats l’oke de 4do
drachmes. Il venoit aussi de Sour quatre ou cinq cents balles de tabac, de 4 qantâr
| l’une: le qantâr de ce tabac y coûte, prix d’achat, de 70 à 200 piastres.
On tiroit enfin de ce port cinq ou six cents couffes de figues sèches, de 20
à 4-0 piastres le qantâr.
Il ne venoit par terre qu’une très-petite quantité de ces diverses marchandises ;
elles étoient presque en totajjté embarquées dans les ports de Berout, de Saint-
Jean-d’A cre, de Seydeh et de Sour, sur des vaisseaux Grecs ou Turcs, ou sur des
vaisseaux Européens qui faisoient la caravane dans le Levant.
Le prix du fret étoit ordinairement de y piastres par farde de 2 qantâr f du
Kaire.
Le bénéfice des marchands sur les divers objets importés de Syrie varioit de
10 à 30 pour 100. Sous le gouvernement des Mamlouks, c’étoit le commerce
des étoffes de soie qui donnoit les plus grands bénéfices.
E X P O R T A T I O N S .
U ne partie des denrées et marchandises envoyées de Syrie en Egypte étoit
acquittée par des exportations, qui consistoient principalement en riz, en blé,
en lentilles et pois chiches, en cumin, en safranon et en lin, tous produits de
l’agriculture du pays. On exportoit encore de l’Egypte en Syrie des cuirs et du
maroquin rouge, du café, de l’indigo, des drogues de différentes sortes, du
tamar Hendy, du tchichm, de la nacre de perles, des grains de chapelet faits avec
le noyau du fruit de palmier doum, du poivre, du gingembre, des esclaves
noirs, &c.
C ’est par la ville de Damiette que se font la plupart des expéditions de ces diverses
marchandises ; il s’en fait aussi quelques-unes par Rosette.
On expédie, année commune, du seul port de Damiette, environ trente mille
ardeb de riz, du prix de 20 à 22 pataquès l’ardel.
On n’envoie du blé d’Egypte en Syrie que lorsqu’on en éprouve la disette dans
cette dernière contrée ; mais on y fait passer communément environ mille ardeb
de fèves, deux à trois mille ardeb de lentilles et cent ardeb de cumin.
Uardeb de fèves se vend de 14o à 160 parats ; et celui de lentilles, 180 : l'ardeb
de cumin vaut ordinairement y pataquès.
L ’exportation du safranon pour la Syrie montoit annuellement à y00 qantâr,
dont le prix varioit, suivant les circonstances, de 8 à 20 pataquès le qantâr.
Celle du séné monte au plus à cent balles, de 180 pataquès l’une.
On exportoit environ deux milliers de cuirs, du prix de 3 à 6 pataquès
suivant les espèces et les qualités.
La Syrie tiroit annuellement d’Egypte environ 1000 qantâr de sucre, dont
100 qantâr seulement étoient destinés à la consommation de Damas, cette ville
recevant de I Inde par Bagdad le reste de son approvisionnement. Le sucre