nement de Venise. Les capitulations de cette république avec la Porte Ottomane
étoient à peu près les mêmes que les capitulations de la Porte avec la France.
Quant au prix du fret sur les vaisseaux de Venise qui venoient à Alexandrie,
on payoit 4 ou 5 piastres de 4 ° médins pour le transport d’une balle de drap,
et ainsi des autres marchandises, à proportion de leur poids.
La valeur du chargement étoit presque toujours convertie en lettres de change
ou en espèces métalliques, avec lesquelles on soldoit le coton, le vin et la soie
que le bâtiment alloit cherchèr en Chypre et en Syrie.
E X P O R T A T I O N S .
L e s productions de l’Egypte que l’on faisoit passer annuellement à Venise
et à Trieste, consistoient en safranon, en cuirs de boeuf et de vache, en sel
ammoniac, natron, casse, séné de différentes sortes, et en une petite quantité de
sucre. Les objets de l’intérieur de l’Afrique qui étoient expédiés dans l’Adriatique
par le port d’Alexandrie, consistoient en gomme de Dârfour et de Sennaar,
en ivoire, tamar Hendy, et plumes d’autruche.
Enfin, en productions de l’Arabie et de l’Inde, on exportoit, pour la même
destination, du café, de la gomme Arabique, de la myrrhe, de la coque du Levant,
du curcuma ou safran de l’Inde, de la gomme ou plutôt résine copal, de Y as sa
fætida, de i’aloès hépatique et de l’aloès socotorin.
On expédie annuellement pour Venise et Trieste, en productions et denrées
d’Egypte, de cent cinquante à quatre cents balles de safranon. Cette marchandise
est d’autant plus légère qu’elle est plus pure. Le safranon de première
qualité pèse 8oo roll la balle ; celui de qualité inférieure en pèse jusqu’à 900 :
le qantâr de 11 o rotl se vend de 1 y à 18 pataquès.'
Avant 1 épizootie qui se manifesta en Egypte peu d’années avant l’expédition
Française, on exportoit, année commune, jusqu’à cent vingt mille cuirs de boeuf
ou de vache, qui ne coûtoient que 60 médins chacun. On en a exporté beaucoup
moins depuis, et le prix en est doublé.
On envoie à Trieste quatre ou cinq caisses de sel ammoniac, de 5 à 600 rotl
chacune ; le qantâr de ao4 rotl se vend de 80 à 120 pataquès.
Le natron d’Egypte n’étoit expédié pour Venise et Trieste que lorsque les
soudes" de Sicile manquoient. L ’exportation ordinaire montoit, dans cette circonstance,
à cinq cent mille okes, du prix de 3 parats l’une.
L ’exportation annuelle du séné pour Venise et Trieste étoit de 300 qantâr
de 110 rotl; le prix du qantâr est de 35 à yo pataquès. Celle de la casse étoit
de vingt qafas, du poids de 4 5 ° à 500 rotl chacun ; le qantâr, qui est aussi
de 110 rotl, se vend de 10 à 20 pataquès.
Venise et Trieste ne tirent de sucre d’Egypte qu’en temps de guerre, et c’est
toujours en très-petite quantité.
Il faut ajouter à ces diverses marchandises d’Egypte une vingtaine de balles de
grosses toiles appelées dimittes, fabriquées à Rosette et dans l’intérieur du Delta.
En objets de l’intérieur de l’Afrique, il s’exportoit de l’Egypte pour Venise et
Trieste,
Cinquante qafas de gomme Arabique de Dârfour et de Sennaar, employée
spécialement dans la préparation du satin et autres étoffes de soie ( le qafas est
du poids de 9 à io qantâr ; et le qantâr, du prix de 2 y fondouklis);
Dix balles de tatnar Hendy, qui se partageoient à peu près également entre
Venise et Trieste (chaque balle de tamar Hendy pèse 9 à 10 qantâr, dix prix de 16
à 20 pataquès l’un : le tamar Hendy de Dârfour est le plus estimé ) ;
Deux caisses de plumes d’autruche pour Trieste : chaque caisse est du poids
de 3 à 4 ° ° r°tl, et le prix moyen du rotl est de 1 o pataquès environ ; mais
ce prix varie ’suivant la qualité et la couleur des plumes.
La première qualité de plumes blanches se vend 4o pataquès le rotl; la seconde
qualité, 30 pataquès; la troisième, 15 ; la quatrième, 8 : les plumes noires se
vendent de 90 à i4o médins le rotl.
Enfin, en marchandises de l’Arabie et de l’Inde, Venise et Trieste recevoient
par la voie d’Alexandrie ,
Deux mille balles ou quatre mille fardes de café Moka ( le poids de la farde
est, comme on sait, de 3 qantâr 4, et le prix du qantâr de café revient à 30
piastres d’Espagne : l’exportation de cette marchandise étoit autrefois beaucoup
plus considérable ; elle s’élevoit jusqu’à huit mille fardes ) ;
Vingt ou trente qafas de gomme Arabique de Geddah (chaque qafas pèse de
1000 à 1 100 rotl, dont 1 30 formoient le qantâr, du prix de 1 5 à 18 fondouklis) ;
Quarante ou cinquante qafas d’encens, du poids de 6 à 7 qantâr l’un ( le qantâr
d’encens, de même que celui de toutes les drogues qui viennent d’Arabie,
pèse 150 rotl; il se vend de 20 à 30 pataquès dahaby : les 150 rotl, après le
nettoiement et le triage de l’encens tel qu’il arrive d’Arabie, se réduisent à 100 ;
ainsi cette drogue perd par le nettoiement entre le tiers et le quart de son
poids ) ;
Cinq ou six qafas de myrrhe, pesant chacun 900 à 1000 rotl ( le qantâr
de 1 y o rotl se vend de 25 à y o pataquès de 90 médins ) ;
Douze ou quatorze balles de coque du Levant, de 900 à 1000 rotl chacune
(cette drogue passe presque en totalité de Venise et de Trieste en Angleterre);
Quatre ou cinq balles de curcuma, du poids de 900 à 9yo qantâr, du prix
de iy à 20 fondouklis (cette drogue est embarquée spécialement pour Trieste);
Environ vingt-cinq balles à’assa foetida, composées chacune de deux fardes du
poids de 3yo à 360 rotl l’une ( le qantâr de 1 yo rotl, poids brut, coûte de 20
à 30 pataquès : on n’en envoie que cinq ou six fardes à Venise ; les vingt autres
balles passent à Trieste, d’où elles sont expédiées pour l’Allemagne);
Enfin vingt fardes d’aloès, qui se partagent à peu près également entre Venise
et Trieste.
• La farde est de 2 qantâr 7 , dont chacun, de y2y rotl, se vend de 18 à 20 fondouklis.
Ê .M . T O M E I I . P p p p »