
cette route étoit de quatre cent soixante-douze milles, ou deux cent trente-six lieues
de poste Française. Voici un fait qui justifie cette évaluation.
M. Nouet, astronome, a trouvé, par une opération trigonométrique que.Soueys
étoit éloigné du Kaire de vingt-huit lieues de deux mille deux cent quatre-vingt-
deux toises, c’est-à-dire, soixante-trois mille huit cent quatre-vingt-seize toises. Nous
avons fait cette route deux fois avec la meme caravane,'et chaque fois nous avons
employé trente-deux heures (à quelques minutes près en plus ou en moins) ; ce qui
nous donne, d ’a p r è s 1 évaluation ci-dessus, soixante-quatre mille toises, ou tiente-
deux lieues de deux mille toises : d’où l’on voit qu’il n’y a qu’une différence de cent
quatre torses entre les deux résultats. ,*
ROUTE, DU KAIRE PAR S O U E Y S ,
À l ’ e x t r é m i t é d e l a p r e s q u ’ î l e D E S I N A Ï ,
avec l ’indication des lieu x où l ’on trouve de l ’eau.
NOMBRE
de
JOURS
de marche.
i i .e et i
0
¡¡¡I
' 16,e
2 3-c
M-c
z 5-e
2 6 .°
N O M S D E S L I E U X E T S T A T IO N S . '
Du Kaire dans ie disert.........
Idem......................... ................
A Ageroud...............................
A Byr-Soueys..........................
A Soueys.........................
A u x fontaines de Moïse.. . .
A'yn .................
Abou-Soueyrah....................
Baie de Corondèi...................
Houseyt...................................
Mabra........................................
Pharan. .............................
Ouâdy-Gah.............................
T o r . . . . . ................................
a7* a8.c
2 9.c, 3o.cet3 i.e
Dans les montagnes.......................... .................... .............
Charm • - ............................................................
et tribu des Mczeyn ............................. - .........
Vallée d’el-Nasb............................................... .. • • •
Ouâdy-Mandâr.........................................................
Ouâdy-Eiked. ............................................. ■
Dans les montagnes.............. .. ........................ * • • : ■
Au couvent de Sainte-Catherine........................'........
Dans les montagnes de Sinaï et de Sainte-Catherine.
Plaine des Israélites et retour au couvent......................
Ouàdy Cheykh Sâieh.......................................................
Ouâdy-Pharan.........................................................
Dans une vallée étroite................ m • . • • •
Ouâdy-Khameyleh............... • ■
Ouâdy el-Nasb....................................................................
Ouàdy-A’sal..........................................................................
Houseyt.................................................................................
Kourfarq • •
Ouâdy-Halazé.......................................................................
Fontaines de Moïse....................... .....................................
Au Kaire........................................................ .......................
47a.
? Q U A L I T É S D E S E A U X .
12. Sans eau.
ao. Idenu^ <h>
24. . Idem.
6. " Eau saumâtre.
4- Sans eau.
6. ' Sulfureuse et gypseuse.
5- Sans eau.
*S‘ Gypseuse.
20. Sans eau.
4- Gypseuse.
?4- Gypseuse.
14- Sans eau.
2 6.'- Bonne.
2. Bonne.
32. Sans eau.
6. Bonne.
, Sans,eau.
*°* Y Bonne.
18. k lionne.
¡fa Sans eau.
t 6 . Bonne.
12. Bonne.
8. ~ .
' Bonne (elle manque dans I’cté).
4. Bonne.
6. Sans eau. ’
fer. Idem.
10. Bonne.
16. Jt Sans eau.
8.
10. , Sélcniteuse.
« 6. Sans eau.
4-
72.
L’É T A T ANC IEN E T MO D E R N E
d e s p r o v i n c e s o r i e n t a l e s
DE LA BASSE É G Y P T E ;
P a r f e u M. M A L U S .
T o u s les ouvrages anciens qui traitent de la géographie de l’Égypte, rapportent
que le Nil déchargeoit ses eaux dans la mer par sept embouchures. Les
géographes et les voyageurs modernes ne connoissoient plus que deux branches
de ce fleuve, celle de Rosette et celle de Damiette, parce que c’étoient les seules
dans lesquelles on pouvoit pénétrer, les provinces où ces branches sont situées
ayant conservé une ombre de civilisation par l’influence du commerce.
Le géographe d’Anville, malgré ses critiques savantes, a cherché en vain les traces
des sept bouches du Nil. La carte qu’il en a dressée après des recherches nombreuses,
est pleine d’inexactitudes. Ses erreurs ne doivent point étonner, puis-
qu’Hérodote lui-même, qui a parcouru une partie de ce pays, s’est trompé sur la
position de quelques-unes de ces branches, et des villes qui leur donnoient leurs
noms. A l’époque où cet historien voyageoit, l’Égypte sortoit d’une longue guerre,
et les circonstances étoient peu favorables à des observations géographiques.
Chargé, pendant les premiers mois de l’expédition, conjointement avec M. Févre,
de la reconnoissance du Delta et des provinces orientales de la basse Égypte, j’ai
eu occasion de parcourir ce pays avec des forces suffisantes pour protéger mes
recherches. Je me bornerai ici à parler de la branche Tanitique ( i), que j’ai retrouvée
et parcourue dans toute son étendue, et qui est la plus orientale de celles
qui se sont conservées jusqu’à ce jour.
Entre cette branche et l’isthme de Soueys, existoit aussi la branche Pélusiaque,
qui étoit encore navigable du temps d’Alexandre, et par laquelle sa flottille pénétra
en Egypte : aujourd’hui elle est presque totalement comblée par les sables du désert.
Son embouchure dans la mer existe encore, et elle est quatre fois plus éloignée de
( l) T an itiqu e ou Sa ïtiq u e . S t ra b . Geo°raph. lib . X V I I , p a g . 5 52.
A ü . T O M E I I . < ¡1