Le cinquième,’dit de Ttüat, va au village de ce nom.
Le sixième passe au village de SenBâtch.
Le septième s’appelle Bahr-Dcsyeh: il porte les eaux sur les territoires de Desych,
Garadoû, Toubâr et Menâchy.
Le huitième arrose les terres de Moutoud, Ouerid et Abou-Dalaché.
Enfin le neuvième, qui prend son origine sous une arche du pont de la mosquée
de Hâggy-Hasan, fertilise le petit village de Zâouyeh.
Il y a, vers l’extrémité Est de la ville, d’autres canâiix qui, comme les précc-
dens, reçoivent les eaux par des ponts-deversoirs. Celui qui est le plus près de la
porte Noueyreh, après avoir contourné une partie des ruines d’Arsinoé, se rend
au village de Terseh el-Aksâs.
Le second est le Bahr-Sennoures, qui passe aux villages de Ka’âby; Bayhamou,
Khonfecheh, Aboueyt, Mechyd et A ’bd-Alateh.
Le troisième enfin est le Bahr-Ma’sarah, qui arrose les villages de Zerby, Foroseh ,
Kafr-emyr, Sersené et Antartares.
Le canal qui porte les eaux d’Haouâràh àMédine, et qui, dans toute cette longueur,
conserve le nom de Bahr-Yousef, est, comme je 1 ai deja fait observer, plus elevc
que le sol de la province ; et, ce qui est remarquable, son lit est à nu sur le roc
dans toute l’épaisseur des montagnes à travers lesquelles il a été pratiqué.
A environ huit mille mètres du pont d’Haouârah el-Kebyr, on trouve, sur la rive
droite, le village d’Haouârah el-Soghayr, auprès duquel a été construit avec beaucoup
d’art un mur de soutènement formant-déversoir, qui présente une chute d environ
sept mètres de hauteur. Lorsque les eaux s élèvent dans le Bahr-Yousef au-dessus
de ce déversoir, elles tombent dans un large ravin, qui les conduit à Tâmyeh, et
de là dans le Birket-Qeroun : il paroît même que ce déversoir n’a pas toujours
suffi pour absorber la surabondance des eaux ; car on voit, à trois mille mètres plus
loin, un autre déversoir qui rejette aussi les eaux dans le premier ravin par un
rameau qui les y conduit.,
Les détails de cette rive droite du Bahr-Yousef, depuis el-Lâhoun jusqu’à ce second
déversoir, présentent un grand intérêt. Auprès du village d’el-Lâhoun, se trouve
une première pyramide dont le noyau est en pierres calcaires, et le surplus en
briques séchées au soleil. Huit mille mètres plus loin, on voit une seconde pyramide
aussi en briques de même nature, et au pied de laquelle passe un ruisseau
qui prend son origine au Bahr-Yousef, un peu avant le premier déversoir dont j ai
parlé, et se rend à Tâmyeh par une direction parallèle à celle du grand ravin, qui,
ne recevant que le superflu des eaux d e là province, reste presque tous les ans a
s e c , et porte par ce motif le nom de Bahr-belâ-mâ [Fleuve sans eau].
Autour de cette seconde pyramide, le sol est couvert de monticules de pierres
calcaires et de débris de monumens, qui indiquent évidemment le lieu où fut ce
fameux labyrinthe des douze rois, que tous les anciens historiens s’accordent a
placer peu au-dessus du lac de Mceris, et non loin de Crocodilàpolis : on y voit
encore un reste de chambre, mais totalement enfoui ; des tronçons de colonnes en
granit syénite, taillées, comme celles des temples de la haute Egypte, en faisceau
D E B Ç N Y - S OU E Y F ET DU F AYOUM. 2 0 7
J e plantes bulbeuses; d’énormes chapiteaux Égyptiens", aussi en granit. Pline assure
q u e le labyrinthe étoit le seul monument de la haute Égypte où l’on efit placé des
colonnes de cette matière.
Je me suis transporté sur cet emplacement le 10 nivôse an 9 [ 31 décembre
1 8 0 0 ], et j’ai lié par quelques opérations trigonométriques la pyramide d’el-Lâhoun
avçc cette seconde pyramide, que j’ai appelée pyramide du labyrinthe, et avec le
minaret de la mosquée de Rouby, qui est la plus occidentale de celles de Médine.
Au moyen de ces opérations, j’ai déduit la latitude et la longitude de cette ville ,
qui n’ont pas été prises par M. Nouet, et je lui ai trouvé 29° 28' 48" de latitude
nord, sur 28° 4* 9” de longitude orientale , comptée de l’observatoire de
Paris.;-
La ligne qui unit les deux pyramides, s’est trouvée de 8116 mètres 57 centimètres
de longueur, faisant avec le méridien magnétique un angle vers l’ouest de
4? , i d f r , v
La pyramide du labyrinthe est carrée dans son plan sur 1 1 o mètres de côté ;
mais il paroît qu’elle avoit un revêtement dont on ne peut plus assigner l’épaisseur.
Un peu en avant de l’angle à l’est, on voit un vaste trou rond,dans le fond duquel
commence un souterrain en maçonnerie, qui se dirige vers la partie inférieure de
la pyramide. Je descendis par ce trou pour pénétrer dans le souterrain; mais
j’y fus bientôt arrêté par un amas de décombres dont il est rempli. Le fond du trou
contient de l’eau, que j’ai reconnue très-fortement salée.
. En descendant vers le milieu du ravin, vis-à-vis la pyramide du labyrinthe , on
trouve les restes d’un long mur en pierres de taille, que je présume avoir çté
une digue destinée à retenir les eaux qui s’échappoient par le dessus des déversoirs
appliqués au grand canal.
Larive gauche du Bahr-Yousef ne présente pas le même intérêt que la rive droite.
Les mamelons de roche dont elle est parsemée, et qui sont des appendices de la
montagne, attestent que: cette rive n’a jamais été cultivée : on y trouve cependant
le village de Demechqyn; mais les intérêts et le territoire de ses habitans se lient
avec ceux d’Haouârali el-Kebyr, dont ils sont voisins. On ne pourroit même pas
parcourir cette rive gauche pour se rendre au village d’el-Hazeb, que l’on trouve
après avoir un peu dépassé le second déversoir de la rive droite dont j ai parlé.
C’est auprès de ce village d’el-Hazeb, à l’est et à l’ouest, que se fait, par deux
canaux, le déversement des eaux du Bahr - Y ousef sur cette partie du grand pian
incliné au sud, pour l’arrqsement des villages disséminés entre le bahr et le lac de
Garâh.
Il paroît que ce plan, outre sa pente au sud, en présente une considérable à
l’ouest, vers la pointe du Birket-Qeroun, sur lequel se dirige un large ravin qui
porte le nom de Bahr - Ouâdy. Pour s’opposer à l’écoulement des eaux sur cette
pente, on a construit une grande et magnifique digue, bien différente des ouvrages
de cette nature que l’on voit dans la vallée de l’Égypte : celle-ci est en maçonnerie
de pierres de taille et de briques cuites, soutenue par d’épais et nombreux contre-
forts, et construite avec toute la solidité que donne l’observation des règles de