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Cependant, si l’on considère que ces derniers frais auroient eu lieu lors même
que l’on n’eût point fabriqué de monnoie d’o r, faute de matière, on peut I
estimer les frais de monnoyage particuliers à l’or, traitemens non compris, àI
environ 0,003 , ce qui donneroit pour 1000 sequins valant
180 000 médins :
en frais de fabrication....................................................... y4o.
déchets, comme d’autre part................................................... i 100.
T o t a l ( i ) ................................... t 64omM" I
La différence entre la valeur nominale et la valeur intrinsèque
des 1 000 sequins, étant d e ....................' . ......................................... 10 ^5jmidin,.I
si l’on en déduit les frais et déchets évalués ci-dessus à ............... 1 640,
ilrestera, pourle bénéfice de la monnoie, sur 180 000 médins.. 8 6i2mM"‘ |
ce qui donne 4 ,7;J ; . ou un peu plus de 4 t P- °/°-
Mais, comme, d’un autre côté, l’or étoit moins cher en Égypte (2) qu'en I
France, à peu près dans le même rapport, on voit que les sequins zer-mahlmh\
du Kaire étoient une très-bonne monnoie. Aussi ceux qui en ont rapporté en!
France n’auroient-ils rien perdu, si-, au lieu de subir la défaveur du change, ils!
avoient eu soin de les faire fondre en lingots et essayer dans les monnoies de
France, et de les y vendre au prix du tarif.
D ’après l’usage établi à la monnoie et l’espèce de traité ou de convention!
passée avec l'effendy chargé de la fabrication, 1000 piastres,
p e san t......................................................................................................... , 8 yyQ*»'1"»«!
sur lesquelles on ajoutoit d’alliage.......................... 13 750,
ce qui donnoit, avant la fonte, un poids total d e ........................ 22 yoo‘talch“ s, l
devoient rendre, en médins fabriqués, à peu près 271 ,y 00 médins,
pesant, à raison de 73 drachmes le mille........................................ 19 819;
ce qui présente en moins une différence d e ................................. 2 681
ou près de 12 p. 0/0. Cet énorme déchet étoit dû principalement, i.° à la]
grande division de la matière, qui étoit cause qu’elle présentoit beaucoup de surface]
au frottement et à l’action du feu, et qu’il retournoit sans cesse à la fonte une»
quantité considérable de découpures, de feuilles et de médins brisés et déchirés;!
2.° à l’imperfection des procédés, sur-tout de celui du décapage ou blanchiment,!
lequel enlevoit, par les matières dissolvantes et le frottement, une portion no-|
table de la matière.
C’est cette imperfection des procédés qui avoit donné l’idée à M. RosettiJ
négociant Vénitien, dont parle M. de Volney dans son Voyage en Egypte, de!
conseiller à A ’iy-bey de faire fabriquer en Europe les Haons des médins.
Le général en chef Bonaparte eut la même idée, et il fut fait à la monnoie de!
Paris des essais pour fabriquer des flaons de médins alliés à j d’argent (3). Il ®l
(1) Ce qui ne fait queo,oooi i, ou moins de i p. o/o, (3) Voye^ le Tableau des monnoies à la suite de cel
pour frais et déchets. Mémoire, pièce n.° d'ordre 83.
(2) Voye% pag. 4°2» alin. 4 et suiv.
certain I
SU R LES M O N N O I E S D 'E G Y P T E .
certain que la fabrication eût été beaucoup moins coûteuse, à cause de la perfection
des arts en Europe et de l’exactitude des laminoirs dont on Se seroit
servi pour réduire la matière en feuilles. Les bénéfices qu’eût faits le Gouvernement
auroient donc été sensiblement plus considérables. Peut-être la plus grande
perfection de cette monnoie eût-elle été une cause de discrédit, parce quelle
j'auroit fait reconnoître pour avoir été fabriquée au dehors.
Les frais de fabrication devoient nécessairement en Egypte être très-considérables
à cause de la complication du travail; ils le devenoient encore beaucoup
plus par la mauvaise habitude qu’ont les Orientaux d’établir, sur toutes les branches
de revenus, un grand nombre de traitemens inutiles ou trop considérables, de
pensions, de gratifications, de redevances.
On peut évaluer ces frais multipliés à près de 8 f p. 0/0. Ainsi les déchets
et les frais de fabrication auroient réduit le bénéfice net de la monnoie à un peu
plus de 31 p. 0/0.
Quoique les déchets et les frais de fabrication pour les pièces de 4o et de 20 médins
fussent bien moins considérables, on voit qu’une pièce de
20 médins pesant........................................................................................
tandis que 20 pièces de 1 médin pesoient seulement........................ ,
(à raison de 73 drachmes le mille), les ghroucl avoient plus de valeur intrinsèque,
quoique ces pièces fussent encore bien au-dessous de leur valeur nominale,
et que le bénéfice net qu’elles présentoient étoit beaucoup moindre; c ’est ce
qui fit qu’on suspendit l’émission de cette monnoie aussitôt que les 'matières
devinrent assez rares pour pouvoir sulfire à peine à la fabrication journalière des
médins.
Quantités fabriquées.
L’or fabriqué en Égypte s’est élevé en totalité à 2 6 172 7 sequins, valant
47 110 860 médins,ou 1 658 033 francs 10 centimes, pendant trente-trois mois
que les Français ont dirigé la monnoie du Kaire ; ce qui ne donne, pour le terme
moyen de la fabrication par mois, que 750 sequins ou 4 7 5 3 francs y 5 centimes.
Le peu d activité de cette fabrication tient en partie à ce que les Mamlouks,
les négocians, ensuite les Français, recherchèrent les sequins de Venise, les fon-
douklis, les pièces anciennes, l’or en poudre et l’or en lingot à un titre élevé,
pour réaliser leurs fonds en une valeur moins embarrassante que les piastres et
plus réelle que les médins.
La quantité de medins fabriquée sous notre administration s’est élevée à
160 829 912 medins, valant y 663 02y francs 7 centimes.
On avoit pris possession de la monnoie le 8 thermidor an 6 [26 juillet 1798],
et nous lavons quittée le 18 messidor an 9 [7 juillet 1801]; ce qui fait en tout
»ois ans moins vingt jours, o u ................. ............................................. j o7 y jours.
A déduire le temps qui s’est écoulé du 30 pluviôse au 24 floréal an 8
t . M. TOM E II. r f r