et la BouIlaye-le-Gouz ( i ) , qui l’ont aussi traversée, l’un en 163 1 , accompagné
de Fauvel, de Delaunay et de Stochove, et l’autre en 1650. Je ne dois point surtout
oublier dans cette énumération le savant auteur de la Pyramidographie, Jean
Grcaves (2), le Lyonnais Moneonys (3), Corneille le Bruyn (4) , Chazelles (y),
ni 1 infatigable Melchisedec Thevenôt (6 ), qui a parcouru à diverses reprises
toutes les contrées de 1 Orient, ni le P. Vansleb (7), qui a résidé en Égypte pendant
les deux années 1672 et 1673 : ma's ces voyageurs ne font de même mention
d aucune inscription Koufique, Karmatique, ou Arabe ; et ils se sont presque
tous bornés à décrire en partie, et souvent d’une manière superficielle ou inexacte,
les moeurs du pays, à y faire quelques observations d’histoire naturelle, et à en
tracer du mieux <ju iis pouvoient la topographie.
Ce reproche d inexactitude ne s applique cependant point à Vansleb, que
nous avons, au contraire, eu occasion de reconnoître pour être un des plus
exacts parmi les voyageurs qui ont parcouru l’Égypte.
Vansleb d’ailleurs pouvoit d’autant moins être induit en erreur dans ses observations
, qu il possedoit 1 idiome du pays qu’il décrivoit, ainsi que les autres
langues Orientales. Nous avons même de lui des travaux précieux sur la langue
Éthiopienne, dont l’étude est si importante pour la recherche de l’idiome que
parloient les anciens Égyptiens ; et la littérature Orientale lui doit sur-tout la
publication du Dictionnaire et de la Grammaire de cette langue composés par
le savant Ludolf (8), dont il a donné la première édition, et qu'il se proposoit
( i ) Les voyages èt observations du sieur de la BouIIaye-
Ie-Gouz, gentilhomme Angevin, où sont décrites les
religions, goùuememens et situations des estats et
royaumes d’Italie, Grèce, Natolie, Syrie, Palestine,
Karamenie, Kaldée, Assyrie, Grand-Mogol, Bijapour,
Indes Orientales des Portugais, Arabie, Égypte, & c .,
isles et autres lieux d’Europe, Asie et Affrique, où il
a séjourné. Pans, et 1657. .
(2) Pyramidographia, by John Creaves. Thevenot a
traduit cet ouvrage, qui se trouve dans sa Collection
de voyages.
(3) Voyage de Moneonys en 1647.
(4) Voyage au Levant, c’est-à-dire, dans les principaux
endroits de l’Asie mineure, dans les îles de Chio,
Rhodes, Chypre, &c. de même que dans les plus considérables
villes d’Égypte, Syrie et Terre-sainte, enrichi
d’un grand nombre de figures en taille douce, où sont
représentées les plus célèbres villes, pays, bourgs, et
autres choses dignes de remarque, le tout dessiné d’après
nature; par Corneille le Bruyn. Paris, tyz^.
(5) L’ingénieur hydrographe Chazelles avoit été envoyé
dans le Levant pour reconnoître la position des principaux
ports de la mer Méditerranée. II remonta d’Alexandrie
au Kaire en 1694, et y mesura les pyramides. Voye^ les
Mémoires de l’académie des sciences, année tyoz.
Jean-Matthieu de Chazelles naquit à Lyon le 24 juillet
1657, et mourut à Marseille le 6 janvier 1710.
(6) Relation d’un voyage fait au Levant, dans laquelle
il est curieusement traité des états sujets au Grand-
Seigneur, et des singularitez particulières de l’Archipel,
Constantinople , Terre - sainte, Égypte, . pyramides,
mumies, déserts d’Arabie, la Meque, &c. par M. de
Thevenot. Paris, i 66j .
Suite du Voyage du Levant, contenant des remarqués
singulières sur des particularitez de l’Égypte, de la Syrie,
de la Mésopotamie, de I’Euphrate et du Tygre, par
M. de Thevenot. Paris, 1674.
(7) Nouvelle^ Relation, en forme de journal, d’un
voyage fait en Egypte en 1672 et 1673; par le P. Vansleb,
R. D . Paris, i6yy.
(8) u h m : : o ° i n n •. p a ï :
U d T h t : M i : | | | | | g : U h Ì F Ì i ? : she Jobi
Ludolfi, J. C. Lexicon Æthiopico-Latinum, ex omnibus
libris impressis nonnullisque manuscriptis collect um, nunc
primùm in lucem editum studio et curà Johannis M i chaelis
Wanslebii. Londini, 1661.
HàP’f) : /LÇAÇ : ; ¿)f¡} j “¿(¡'Il ■
H fD -M : -, A r t i : , £ : ; f *
Jobi Ludolfi, J. C. Grammatica Æthiopica, nunc primùm
edita studio et cura Johannis Michaelis Wanslebii.
Londini, 1661.
A cette édition est joint l’opuscule suivant :
Confessio fidei Claudii regis Æthiopice, cutn not is et versione
Latina Jobi Ludolfi, J. C. antehac Sereniss. E lectori
Palatino dedicata, nunc vero edita cura et studio Johannis
Michaelis Wanslebii, qui liturgiam S. Dioscori,
patriarches Alexandrini, æthiopice et latini addìdit. Lon-
dini, 1661.
La seconde édition de la Grammaire et du Dictionnaire
de Ludolf a paru à Francfort sur le Mein, en
1699 et 1702.
(ÍC
Je faire réimprimer de nouveau, avec des changemens considérables. Je possède
le manuscrit autographe de Vansleb, contenant les corrections et additions nombreuses
qu’il avoit rédigées pour cette seconde édition, aux préparatifs de laquelle
il s’étoit livré dans son humble retraite, pendant les dernières années de sa vie,'
et que sa mort l’a empêché de faire paroître ( i ).
Les orientalistes n’ont pas moins d’obligation à Savary de Brèves dont je viens
de parler. Comme directeur de l’Imprimerie impériale, et comme membre de la
Commission d’Égypte, je me fais un véritable devoir de consacrer à sa mémoire
quelques lignes tracées rapidement, et qui ne seront peut-être pas déplacées dans
un ouvrage qui lui doit une partie de la perfection de son exécution typographique.
En effet, c’est par ses soins et à ses frais qu’ont été gravés, avec une munificence
vraiment royale, les magnifiques caractères Arabes (2) qui forment une
des principales richesses de l’ancien fonds de poinçons Orientaux que possède
l’Imprimerie impériale, et qui s’est considérablement augmenté depuis par la
réunion de la typographie de la Propagande,et nouvellement encore par celle de
Florence (3), dont elle doit l’acquisition à l’auguste bienveillance de sa Majesté
l’Empereur et Roi.
Quoique gravés dès le commencement du siècle de Louis XIII, les caractères
Arabes de Savary de Brèves présentent dans leur exécution une élégance, une
proportion et une légéreté qui égalent et surpassent peut-être les modèles que
peut nous offrir la calligraphie des plus beaux manuscrits de l’Orient. La perfection
avec laquelle, de l’aveu même du plus célèbre graveur typographique de notre
siècle (4), les poinçons du plus gros corps sur-tout sont taillés, malgré la complication
et la finesse des traits qui les composent, les rend véritablement un chef-
d’oeuvre de gravure d’autant plus remarquable, qu’actuellement même on auroit
peine a inciser l’acier avec autant de vivacité, de netteté et de hardiesse.
(t) Vansleb, de retour de ses voyages, se retira à la & j j l__JL_» ^ .............................. L. xff
paroisse de Saint-Sévère de Bourron, dans le diocèse de Evangelium sancturn Domini nostri lesu Christi, conscrip-
ens, à laquelle il demeura attaché en qualité de vicaire, tum à quatuor evangelistissanctis, idest, Matthoeo, Mart
i ou il mourut, le 13 juin 1679, suivant son extrait co, Luca, et lohanne. Romae, in typographia Medicea.
mortuaire, dont 1 original est annexé, avec d’autres pièces 2.« Les caractères Arabes de l’édition purement Arabe
autographes qui le concernent, à son manuscrit que j’ai d’Euclide, imprimée à Rome en 1504, SoUs le titre de
entre les mains. \ - y j __ j ^ y .
(2) Ces caractères sont au nombre de trois corps: le - , J0J| ^ ^ . . ‘ ».
gros Arabe, qui se trouve employé ci-après dans ce . 0 r , . , „ ‘ ^ *
ji/r ' - » a t . 3* Les caractères Mémoire; le moyen Arabe, qui sert aux mots insérés w Arabe. s, d un c«o«rPp*s ppl«u»s ppeettiitt , aivvpecr
j » » lesquels a ete donnée I édition, aussi en arabe seulement dans le texte de cet ouvrage ; et e petit Arabe, oui a été a>a • ‘ • . , . „ seulement, placé dans les noies. ^ ' ¿Av.cenne, .mprnnee a Rome en ,593, sous le ti.re
r> fâ suivante
(3) Ces magnifiques types Orientaux sont ceux que .A*lt U .V “ j j i -, .j~»i 1 ,
les Médicis avoient fai, graver avec ran, de soi,, pour j & W M f * * J » 7
l’imprimerie célèbre qu’ils avoient créée à Rome à la fin f - r JW Î fc t t ï *** £•
du x v i .c siècle, et qui porta leur nom : leur collection . . des caractères Moghrebins, Syriaques, Jacocomprend,
bites et Maronites, Stranghelo,TaIyqs, Qobtes, &c. Ces
l.» Les beau* caractères Arabes qui ont servi aux deux dernieB caraf té™s*dont quelques-uns n’ont jamais servi,
éditions des quatre Évangiles sorties de leur typographie ** Mémoire,
en 15 90 et , 591, l’une en arabe avec une traduction ( ) .ldot» dont Ie rare ,aIent «< générale-
Latine interlinéaire, l’autre en arabe seulement sous le ” îen.t et Çu î» aPrès avoir été attaché à I’Imprititre
suivant: merie impériale en qualité de graveur de caractères, dea
teU V I « j l ^ O j x a i U J . - o i t l U VI 8° : :’ ? OCC"pe maime“ am la P'»« d’employé
. C- W - spécial chef de la fonderie.
E . T O M E I I .