Mais, soit qu’on ait cru devoir chercher un autre terme de comparaison, le rapport
de la drachme au mitqâl étant changé ; soit que le grain de blé ait paru plus
commode que le grain d’orge, dont il falloit retrancher une partie; soit enfin qu’on
ait trouvé plus facile ou plus uniforme de subdiviser le karat par 4 (i)> comme
on l’avoit fu t pour la drachme; on a trouvé dans les grains de blé, dont quatre
choisis d’une moyenne grosseur équivalent au grain de caroubier, un nouveau
terme de comparaison qui est généralement adopté (2).
D ’après cela, le mitqâl vaut 96 grains de blé, et la drachme, 64 (3).
Nous avons eu la curiosité de voir quelles pouvoient être les limites d exactitude
d’un rapport qui paraît fondé sur des notions aussi incertaines. Nous avons obtenu
les résultats s'uivans :
16 karats ou grains de caroubier,qui doivent équivaloir à une drachme, pris au hasard, ^
ont pesé, en poids de marc , • • . . - ............................................. . . . . . . 5 3»75°*
16 grains de caroubier, pris parmi les^plus sains et les mieux formés, et choisis par un
serrâf Juif, passant pour très-distingué dans sa profession. • * • • • ...................... ......... . • • • 59>875-
16 autres grains choisis parmi ceux qui nous ont paru les plus égaux et les mieux
fermés..................... v y? • 55>»75°:
T o t a l .............................;......................... 2 2.8,000.
Terme moyen. ........................ 57,000.
grains
64 grains de blé, devant équivaloir à une drachme, ont pesé , i . ° .................................. . r ; 54,500.
V - • ..............• . • • • • . • 54,875.
3 ° .....................................• ' % / . ; 5.5>°00-
Choisis par le serrâf Juif, pleins et sans altération.............................. f : • • • .............. •• ? ^61,750.
Idem, choisis par nous ..... ^ . . . . . . • • • • • • • • 60,500.
Choisis d’une grosseur moyenne.................................. • • • • • • • 4jT 57,87^,
T o t a l .................... ...................... . . 3 44,500.
Terme moyen.. . î • • • 57>4|7*
Terme moyen des deux résultats. . . 57,208.
Quoique le mitqâl, avec ses subdivisions, forme en quelque sorte un système
de poids séparé, nous le comprendrons cependant dans le tableau que nous
allons donner des divisions des poids du commerce, afin de ne pas trop multiplier
les tableaux, et pour que l’on puisse facilement saisir d’un coup-d’oeil le
( 0 Eo)ï£page23 7 , alin. 5 et 8. noies de Maqryzy).Cette assertion noos parait mon«.
(2) Le mithkal de Syrie se divisoit, à ce qu’il parait, en S’il s’agit du mitqâl, dont 7 équivalent à 10 drachme!,
24 kirats dont chacun valoit 4 habbas. Le kirat (du unedrachme ne vaut que 16 Utaraubah et ^ . Si lemitqll
poids de Syrie) estde4 habbas.( Kqyeq note 34 et page 17 vaut une drachme i , la drachme ne vaut que 16khamde
la traduction du Traité dis monnaies de Maqryzy.) f ah. Pour que la drachme valût 18 grains de caroubier,
(3) Djélaleddin Abouifadh! Alsoyouti, dans son Traité le mitqâl en valant 24, il faudrait que le mitqâl valut
de l’Égypte, dit qu’Ebn-Fadhlallah, dans son Livre intitulé une drachme j ; ce qui ne paraît pas avoir jamais eu h«.
Almtsalik, parlant du commerce de l’Égypte, s’exprime Enfin c’est probablement au grain d’orge, et non a*
ainsi : «Le dirhem est de 18 grains de caroubier ou kharou- grain de blé, que l’auteur ci-dessus aurait dû, conlot-
„ 'bas; le grain de caroubier, de 3 grains de blé; et le mément à toutes les traditions, comparer le grain t
„mithkal, de 24 kharoubas»( Extrait du Traité dis mon- caroubier.
A N C I E N S E T M O D E R N E S .
rapport entre eux de tous les poids usités ; nous en ferons autant à l’égard du rot!
zyâty. I
D I V I S IO N DES P O ID S D U C O M M E R C E .
Rotl
(2‘ NTiR’ z y A t ï .
Rotl
qabâny.
OUQYAH.
* L’astérisque indique les poids qui ne font pas partie du système ordinaire des poids du commerce.
La forme des poids du commerce varie beaucoup ; elle est tantôt cylindrique,
tantôg cubique ; souvent c’est un polyèdre résultant du cube dont on a tronqué les
angles,rmaïs, en général, le rotl,le double rotl, le demi-rotl, l’ouqyah, ont la forme
d’un anneau imitant un croissànt. Cet anneau n’est pas entièrement fermé, en
sorte qu on peut 1 enfiler dans une corde sans fin , en écartant les branches du
croissant, ou plutôt en comprimant la corde entre les deux pointes du croissant.
Les poids, en général „sont en cuivre, métal qui est préférable au fer, parce
que ce dernier s’oxide trop facilement, et que les ouvriers du pays ne sont pas
dans l’usage de le fondre et de le modeler. Ces poids se fabriquent en cuivre
jaune, ou cuivre rouge allié de bismuth, qui est moins recherché en Egypte que
le cuivre rôùgè.' '
Les petits débitans et marchands de diverses denrées, pour qui l’achat de poids
de cuivre serait trop dispendieux, se servent souvent.jd’un simple morceau de fer
informe, ou d’un caillou qui a le poids convenable.
Chez un peuple aussi peu éclairé et dont la police est si peu perfectionnée,
on'napas établi, comme en Europe,^l’usage et la nécessité d’avoir des poids
d une même forme, qui. par cela même sont très-connus, et sur la valeur desquels
personne ne peut être trompé ; de faire vérifier et marquer ces poids je t de prohiber
l’usage de tous ceux qui ne sont pas ainsi marqués, ce qui contribue à rendre
la fraude môins facile et plus rare.
On supplée à ces précautions par une surveillance journalière, et des peines
extrêmement rigoureusesxontre ceux, qui ont des balances ou des poids faux (1).
(>) L’aghâ chargé de la police parcourt la ville à et escortépar un grand nombre d’esclaves ou domestiques
cheval, précédé d’un esclave qui porte devant lui des armés de longs bâtons.
poids et une grande balance; il est suivi de ses bourreaux, Dans les marchés, les places publiques, les bazars et