et celle de T’armée Ottomane par Sinân-p jG h â , l ame des armées Turques ; les deux
suj tetiis' éoncliiisoien t lé centre.-Avant dé, commencer l’attaque, Qansoufit mcl'trc scs
officiers en grande tenue, et aussitôt dés décharges suivies’ d'artillerie annoncèrent
l’engagement. Après quelques minutes d’une fusillade' bien ûourrie, les Egyptiens
slélancèrent à l’arme blanche sur la gauche dés Ottomans, qui.commençoit à plier,
quand Sinân accourut pour lui faire reprendre favantage. Le'-combat recommença
aussitôt' avec plus de fureur. Les boulets, Ja mitraille, la poudre enflammée, la
pointe des lances et la lame des sabres jonchèrent la plaine dé'cadavres; L e ’Combat
demeura incertain ; et il n’auroit peut-être fini que par l'extinction desdeux armées,
•tant l'acharnement étoit grand de part et d’autre, si Kheyr-beik et Ghazâly-n’eussent
passé à l’ennemi avec les corps qu’ils commandoient! Cette trahison perdit l’armée
Egyptienne, qui, accablée par le nombre, fut mise en déroute. Qansou chercha néanmoins
à la rallier; mais, n’ayant pu y réussir, il sortit des rangs, gagna le tombeau de
Dâoud, qui se trouvoit dans le voisinage, et fit étendre à terre un tapis de prière.
A pe ine s’étoit-il prosterné pour implorer l’assistance du ciel, vis-à-vis Je tombeau
du saint, que.ses Mamlouks, pressés par les ennemis, lüi passèrent sur le corps, et
l’écrasèrent sous les pieds de leurs chevaux. D ’autres disent que ce malheur lui
arriva/étant tombdcTe cheval. Cette dévotion hors de saison causa sa perte. Si
sa conduite fut celle de Constance contre Magennce à la bataille de Miirsa, le
résultats en sont cependant bien différens. Il ne fut heureux, ni dans ses expéditions
de mer, ni dans ses expéditions de terre. Une des mosquées et,un des quartiers
du Kaire portent son nom.
Ibn-Ishâq s’exprime ainsi au sujet de Qansou el-Ghoury : «Ce fut,dit cet historien,
»„un prince fin, adroit, méchant, et qui aimoit beaucoup à bâtir. Il employa la, ruse
» et l’adresse pour se défaire de ceux qui l’avoient mis à leur tête. Il acheta des Mara
» louks dont il s’entoura, et sur les désordres et les rapines desquels il ferma le
» yeux. Pour assouvir son avidité, il porta, sous les moindres prétextes vrais ou faux,
» les mains sur les biens des plus riches particuliers, dont il réduisit un grand nombre
» à la mendicité. Parmi les nombreux édifices que l’ostentation lui fit ériger, on
» compte la mosquée du Meqyâs et les bâtimens qui en dépendent. » La conduite
privée d’cl-Ghoury auroit-elle été un jeu qu’il mit en oeuvre pour parvenir au trône!
A u reste* les auteurs parlent diversement de ce prince.
Après la bataille de Merg-Dâbeq, qui se donna le 26 de la lune de regeb 922, le
sultan Selym fit chercher son cadavre, qu’il savoit gisant parmi les morts, et lui rendit
des honneurs funèbres dignes d’un souverain. L ’officier qu’il avoit envoyé à sa recherche,
ayant eu la barbarie de lui couper la tête, Selym alloit lui faire trancher 11
sienne, si l’on n’eût intercédé en sa faveur. La journée de Merg-Dâbeq ayant
décidé du sort de la Syrie, la présence du vainqueur, pour me servir de l’expression
du cheykh Hoseyn que je viens de citer, fut pour cette province le premiet
jour de la lune qui annonce la fin du jeûne, c’est-à-dire, un astre dé joie et de bonheur.
Il se fixa au palais d’Ablaq, près de Damas, et laissa ses troupes se rafraîchir,
Les débris de l’armée Égyptienne, commandée par les émyrs, s’étant réunis ait
Kaire , on procéda aussitôt à l’élection d’un nouveau sultan. Tomânbây, neveu de I
D E S , M A M L O U I C S D ’ E G Y P T E . 1 6 3
Qansou, reconnu Malefq el-Achraf, recruta de suite une armée, et se tint sur Ja dé7
fensive, peisuade que les -Ottomans ne se hasarderoient pas dans les déserts que Gen-
gij-khan et Tamerlan avôient respecteS.,Se croyant hors de toute atteinte, il fut bien
étonné, de? recevoir de Jérusalem une lettre du-sultan Ottoman, dont voici l’esprit:
- S e l y m , Sultan des deux terres et des deux mers, & c . & c . à T om Xn b 'Xy , ¿Te.
' \ Dieu soit loué ! Notre' désir impérial est satisfait ; nous' avons anéanti fes armées de l’hérésiarque
Jsiiîa’jtl-châh, et puni l'impie Qansou, qui osa entraver le saint pèlerinage. II nous reste encore à nous
débarrasser de nos mauvais’. voisihs ; car, dit le Prophète, la colère du ciel tombe sur les mauvais voisins.
Nous espérons que Dieu iio,us aidera à te châtier toi-méme, si tu ne préviens notre colère. Sache donc ,
Si tu veux mériter les bienfaits de notre clémence impériale, qu’il te faut venir en personne jurer h nos’
pieds hommage et fidélité, faire prier en notre nom dans les mosquées, et battre tnonnoie à notre coin;
sinon, notre bras va frapper.
Tomânbây, assuré, par la lecture de ce manifeste, qu’il seroit inévitablement attaqué,
donna ordre à Ganbardy, à qui il avoit confié les avant-postes Égyptiens à
Gaza, de se tenir prêt à tout événement, fit augmenter les fortifications d’A ’dlyeh,
ville forte dans le voisinage de Damiette, et vint asseoir son camp à Sâlehyeh
sur le bord du désert.
Le printemps ayant ramené la belle saison, Selym vint attaquer Gaza,,et força
Ganbardy d’abandonner ses positions et de battre en retrahei’sur el-A’rych, où il
-fut bientôt atteint par lés Ottomans, qui, suivis d’une quantité innombrable de
bêtes de somme chargées d’eau, de munitions de bouche et de guerre,,!’/assié- '
gèrent, et leTortèrent a abandonner la place. Le sultan y fit un g'rand d’ombre de
prisonniers, auxquels il -donna la liberté, afin de se concilier d’avance, par cet acte
de générosité, 1 esprit des Égyptiens leurs compatriotes.
Après quelques jours de repos à el-A’rych, Selym se prépara à franchir le reste
des sables qui le séparaient de l’Égypte; il se mit en route sur Qatyeh. Ganbardy
n’eut pas plutôt appris sa.marche, qu’il lui abandonnais palmiers qui ombragent
cette aride station, et se reploya sur le gros de l’armée. Selym y fit faire halte à
ses troupes, poussant des reconnoissances jusqua une journée dans les sables.
On lui rapporta que Tomânbây i’attendoit sur le bord du désert. A u lieu de l’y
aller attaquer, il 1 évita. Après une marche pénible, l’armée Ottomane vint déboucher
par la montagne d’el-Moqatam, et prit, sur les derrières de l’armée Égyptienne,
a deux.journées de distance environ, position à ei-Khânqâh, village éloigné du
Kaire de douze à treize heures de chemin. Durant sa marche contre Tomânbây,
Selym eut la fortune de Moïse fuyant Pharaon ; de grands nuages protégèrent
son armée. m ^ 0
D ei-Khânqâh il fit un mouvement sur Rydânyeh; il étoit déjà arrivé au milieu des
p aines de ce village, quand on lui annonça que Tomânbây, que sa manoeuvre
avoit forcé à un mouvement rétrograde!, s’approchoit. Il l’attendit en ordre de
atadle ; et bientôt fut donné le signal de cette journée qui décida du sort de
Egypte. Ce fut le 29 de la lune de zou-l-haggeh que Selym et Tomânbây en vinrent
aux mains. Ce dernier, se fiant sur un paix d’artillerie de quatre-vingts pièces de
canon , attaqua le premier. Ganbardy tint tête à Sinân-pâchâ, qui fut tué d’une
E . M . T O M E II. „X
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