
 
        
         
		SECONDE  PARTIE. 
 É ta t  actuel  des  Monuoies  en  Egypte.  —   Procédés  de  
 fabrication.— Administration. 
 SECTION  I.re 
 Etat  actuel  des  Alonnoies. 
 CHAPITRE  \$ 
 Système  monétaire  actuel. 
 L es  seules  monnoies  usuelles  d’Égypte  étoient,  avant  l’arrivée  des  Français,  
 et  ont  continué  d’ê tre,  depuis  lors  : 
 i.°  Monnoies  d ’Or. 
 L e   sequin  ztr-mahboub,  allié  avec  argent,  au  titre  de  16  karatsi^i  ou  un  
 peu  moins  de  6 9 8 ,  pesant  odnlch,r“,8 4 2 [  92 ] ,   valant  180 médins 
 j’gfrmcs,,cmnmi3gQ  en  monnoie  de  France],  portant  le  chiffre  du  sultan  et  les  
 légendes  Arabes,  telles  que les présente  la  pièce  que  nous  avons  fait  graver  sous  
 le  n.°  13  (1)  ; 
 L e   demi-sequin,  ou  nousfyeh, d’un module  un  peu moins  grand, moitié poids  
 du  zer-mahboub,  même  titre, moitié  valeur,  même  chiffre  et  même  légende; 
 Le  quart  de  sequin,  ou  roubtiycli,  module  moins  grand  que  celui  du  demi-  
 sequin,  moitié  de  son  poids,  moitié  de  sa  valeur,  même  titre,  portant  d’un  
 côté  le chiffre  du  sultan,  et  de  l’autre  une partie  seulement  des mêmes  légendes  
 que les demi-sequins.  Voyez  celui  qui  est  gravé,  planche  ci-jointe,  sous  le n.°  15. 
 2.°  Monnoies  d'Argent  ou plutôt  de Billon. 
 Les  médins,  très-petite  monnoie,  dont  mille  pèsent  73  drachmes  [ou 
 224e"mmcs,y6],  au  titre  de  350  millièmes  de  fin,  valant,  en  argent  de  France,  
 3 5 francs  21  centimes, portant  d’un côté le  chiffre seulement ou paraphe du sultan  
 de  Constantinople;  et de l’autre,  Frappé à Masr  [le' Kaire],  L’an  (de  l’avénement  
 du sultan).  Voyez la figure  du médin gravé  sous  le  n.°  24  de  la  planche  ci-jointe. 
 Quant  aux  pièces  de  4°   et  de  20  médins,  ou  ghrouch,   il  n’en  a  été  frappé  
 qu’une  quantité  peu  considérable  (2)  sous  le  commandement  du  général  Français  
 Bonaparte  :  on  peut  considérer  ces  pièces  comme  ne faisant  plus  partie  du  
 système  monétaire  actuel  de  l’Egypte ;  on  en  verra  la  forme  et  le  type  sous  les  
 n.os  17  et  19  de  la planche  jointe  à  ce  Mémoire. 
 (0   f||p§ la  planche jointe  à  ce Mémoire.  (2)  Voyc^  pag.  410,  alin.  i.er 
 Pour  tout  ce  qui  concerne  les  monnoies  actuelles,  on  peut  consulter  ce  que  
 nous  avons  dit  aux divers  chapitres  et  articles  dont  le  sommaire  est  à  la  suite de  
 ce Mémoire. 
 CHAPITRE  II. 
 Change  des  Matières  d ’O r  et  d ’Argent.' 
 §.  I." 
 Moyens  d’approvisionnement  de  la  Monnoie  du  Kaire  en  matières  d ’Or 
 et  d ’Argent. 
 L e   principal  approvisionnement  de  la  monnoie  en  matières  d’or  et  d’argent  
 se  fàisoit,  de  temps  immémorial,  par  une  compagnie  de  Juifs  ( i )   qui  avoient  
 un marché  passé  avec  la monnoie. 
 En  Égypte,  comme  dans  presque  toutes  es  contrées  de  l’univers,  les  Juifs  
 sadonnent  de  preference  au  commerce  des  métaux  et  des  pierres  précieuses.  Ils  
 achètent  les  bijoux  et  les  pièces  d orfèvrerie,  les  monnoies  d’or  et  d’argent  de  
 divers  pays,  les médaillés,  la  poudre  d’or  des  caravanes,  &c.;  c’est  à  eux  qu’un  
 antiquaire  devrait  s’adresser  pour  se  procurer  des  médailles  d’or  et  d’argent,  et  
 il suffirait  de Jeux  en donner  un  prix  un  peu  au-dessus  de  leur  valeur  intrinsèque. 
 Les  Juifs  portent  dans  le  commerce  cette  patience,  cette  économie,  cette  
 ténacité,  ce  soin  à ne  pas négliger  le  gain  le  plus modique,  qui  les  caractérisent  
 et qui n appartiennent  qua  eux :  la,  comme  par-tout  ailleurs,  ils  sont  rebutés  et  
 vexes par  les  autres  classes  du peuple  et  opprimés  par  le  Gouvernement.  C ’est  
 un  préjugé  assez  general,  que  le  commerce  des  métaux  précieux  est  très-lucratif, 
   dans  le  fond,  il  lest  tres-peu,  et  bien  moindre  que  celui  des  métaux  les  
 plus abondans  et  les moins  chers.  C est  a  la  main-d oeuvre  et  au  prix  fictif  que  
 le luxe  et  les  arts  donnent  a  1 or  et  a  1 argent,  que  les  orfèvres  et  les  joailliers  
 d Europe  doivent  leurs  profits;  ils  n’en  font  presque  point  sur  les  matières  
 elles-mêmes. 
 Les Juifs  chargés  de  la  fourniture  à  la monnoie  ont  au  Kaire  plusieurs  serrâf  
 ou  changeurs,  e t,  dans  les  principales  villes  d Egypte,  des  correspondans  qui  
 achètent  pour  eux. 
 Au  Kaire,  ceux  qui  ne veulent  pas se  servir  de  1 entremise  des serrâf\  viennent  
 vendre  a  1 oukel  (2)  ou  magasin  des  Juifs,  qui  estiment  la  valeur  des  métaux  à  
 lessai,  sil  sagit  dune  quantité  un  peu  considérable  de  matières  de  même  aloi,  
 ou  a  la  pierre  de  touche  et  meme  a  la  simple  vue,  pour  les  diverses  pièces  
 de  monnoie  ou  d’orfévrerie. 
 Ils  font  faire  leurs  essais  d or  et  d’argent  à  leur  magasin  par  les  essayeurs  de  
 la monnoie ;  mais  ils  estiment  eux-mêmes  à  la  pierre  de  touche  toutes  les  
 pièces  d’or  qu’ils  achètent. 
 (0  En arabe,  el-Yhoudy [ j j j f c l l  ].  (2) En arabe, oukâlel, [ J Ç ] ;  au pluriel, 01/%/[ J ^ ] .