
 
        
         
		sur  la  première  plate-forme  au  bord  du  fleuve,  y  puisent  l’eau,  laquelle,  portée  
 dans  le  réservoir  au  moyen  des  rigoles,  y  est  puisée  à  son  tour  par  les  quatre  
 hommes  placés  sur  la  seconde  plate-forme,  d’où  elle  est élevée  sur  la  troisième  
 et  ainsi  de  suite,  jusqu’à  ce  qu’elle  soit  parvenue  à  la  hauteur  des  canaux  d’irrigation. 
 Ce  moyen  d’élever  l’eau,  fort  simple  en  lui-même,  est  commode  dans  J   
 pays  où  l’on  emploie  beaucoup  d’hommes  pour  un  foible  salaire.  Il  est  combiné  
 de manière  à répartir  le  travail  assez  également  entre  eux,  et  à  exiger  de  chacW  
 la  même  activité.  Ce  travail  est  accompagné  et  comme  réglé  par  le  chant  qj  
 marque  la  mesure. 
 Sur  le  haut  de  la  rive,  à  la  gauche  du  tableau,  se  tient  le  chef  de  l’atelier.  
 On  voit  sur  le  premier  plan  une  barque  remontant  le  Nil  à  l’aide  d’une  voila  
 latine.  Le  patron*de  la  barque  est  représenté  assis  et  fumant  sur  l’avant. 
 Fig.  2.  Plan  de  l’atelier  du  châdoùf. 
 Fig.  3.  Coupe  de  l’atelier  du  châdouf sur  la  longueur. 
 F ig .  4-  On  a  représenté  dans  ce  dessin  une  autre  manière  assez  usitée en  
 Egypte  d’élever  l’eau  jusqu’aux  rigoles  d’irrigation,  lorsque  le  niveau  du  Nilnq  
 se  trouve qu’à  un  demi-mètre  environ  au-dessous  de  ces  rigoles.  Cette  manière  
 d’arroser  s’appelle  mental. 
 On  pratique  sur  la  rive  du  fleuve  une  petite  tranchée  formant  une  espèce del  
 réservoir.  Deux  hommes  nus  se  placent  en  face  l’un  de  l’autre  sur  les  deuil  
 bords  de  cette  tranchée.  Ils sont  à  demi  assis  sur  des  buttes  en  terre,  pratiquées!  
 à  cet  effet.  Us  tiennent  de  chaque main  une corde ;  aux  extrémités  de ces quatre!  
 cordes  est  attachée  une  couffe  ou  seau  fait  en  feuilles  de  palmier  et  recouvert*  
 d’un  cuir  noir :  ils  lancent  le  seau  dans  le  fleuve,  où  il  s’emplit;  puis,  se  jetanl  
 chacun  en  arrière,  ils  l’élèvent  jusqu’à  la  hauteur  de  la  rigole  et  y  versent  l’eau*  
 La  tête  de  cette  rigole  est  garnie  de  nattes  pour  contenir  la  terre,  que  la  chuta  
 de  l’eau  finiroit  par  délayer. 
 C é c i l e . 
 P L A N C H E   V U ■ 
 VUE,  PLANS  ET  COUPES   DU  MOULIN  A  SUCRE. 
 Fig  i  "Vu E  perspective  d’un moulin  pour  pressurer  la  canne  à  sucre,  mis  en 
 mouvement  par  un  boeuf.  T  _ 
 Ce moulin  a été  dessiné  à el-Bayâdyeh,  village  Chrétien  au-dessus  de Minyeh, 
 dans i’Égypte moyenne.  .  - -  "  _  -  '  . 
 Au-dessus d’une fosse  circulaire  de 70 centimètres  environ  de profondeur, est  
 placé un  beffroi,  qui  porte  deux cylindres avec leurs axes, posés horizontalement  
 l’un sur l’autre  :  deux roues  d’engrenage verticales  sont adaptées  a  ces  cylindres ;  
 elles  Sont d’un  diamètre  différent,  parce  que  l’une  est  fixée  au  cylindre du bas  
 et l’autre  à  celui de  dessus. Ces deux roues sont disposées  de manière  à  engrener  
 avec une  roue  dont l’axe  est  un  arbre  vertical  auquel  on a  conservé une branche  
 pour servir de  point  d’appui  au  levier  auquel  le  boeuf est attelé. 
 Dans  la  fosse  au-dessous  des  cylindres  est  une  grande  jarre  en  terre  dans  
 laquelle  tombe  le  jus de  la canne  à  sucre.  Un  homme  debout dans  la  fosse prend  
 les  cannes  deux  par  deux  sur  un  tas  placé  à  sa  droite,  et  les  fait  passer  entre  les  
 cylindres  :  un  autre  homme  puise  dans  la  jarre  le  jus  de  la  canne,  et  1 emporte  
 dans un  vase  fait  en  forme  de  sébile ;  il  le  verse  dans  de  petites  gouttières  par  
 lesquelles  ce  jus  coule  dans  des  réservoirs  placés  dans  une  pièce  voisine. 
 Ce  moulin,  quel qu’imparfait  qu’il  soit,  et  quelque  grossière  que  soit  son  
 exécution,  est  cependant  une  preuve  de  l’intelligence  des Égyptiens.  Malgré  leur  
 ignorance  des  principes  de  la  mécanique,  et  de  l’art  de  calculer  les  effets  des  
 machines,  ils  ont  néanmoins  senti  quêtant  obligés  d’avoir  deux  roues  d un  diamètre  
 différent,  et  par  conséquent  d’une  vitesse  différente,  ils  devoient  donner  
 également  à  leurs  cylindres  un  diamètre  différent  :  on  voit,  en  effet,  que  celui  
 qui  est  attaché  à  la  grande  roue,  est  plus  gros  que  1 autre. 
 Fig.  2.  Plan  général  de  la sucrerie. 
 A , B,  deux pièces  ayant chacune  un moulin  à  sucre. 
 A  est le  plan» de  la  partie  basse  du  moulin  où  se  trouve  la  jarre  qui  reçoit  le  
 jus de  la canne  à sucre;  B  est  le  plan  au-dessus,  avec  les  rouages d engrenage. 
 a.  Pièce où  le  jus  de  la  canne  est  réduit  en  sirop. 
 b, b.  Gouttières  où  l’on verse le  jus de  la  canne, et par  lesquelles  il coule dans 
 les  vases  que  contient  la  pièce  voisine. 
 C, c.  Jarres  en  terre  cuite,  servant  de réservoirs, et  placées  sous  les  gouttières  
 pour recevoir  le  jus  de  la  canne,  qu’on  porte  ensuite  dans  la  chaudière.