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tradition : « Le qirât est de trois grains d’orge; le dynâr est donc de 72 grains
» d’orge, choisis d’une grosseur moyenne. »
Ici nous apercevons que les Arabes ont senti la nécessité d’indiquer le rapport
des mesures adoptées à quelque quantité prise dans la nature, ou d’assigner
un terme -de comparaison qui fût constant, ou le moins variable qu’on pût trouver,
pour y rapporter l’unité de mesure convenue.
Par exemple, l’idée la plus naturelle et qui a dû venir la première à presque
tous les hommes, a été de comparer les mesures de longueur aux dimensions
mêmes de leur corps, comme à celles des doigts , du bras, du pied , ou à la
grandeur de leur pas, ou de leurs bras étendus : de là, les dénominations de migt,
pouce, coudée, pied, pas, brasse, &c.
Il y avoit loin de ces idées grossières à celles de chercher une unité de longueur
fixe dans la mesure exacte du pendule à une latitude donnée, bu d’un méridien
de la terre,,et de déduire ensuite de cette première donnée et du poids
de l’eau pure qui, à la même température, conserve constamment le même volume^
les mesures He poids et de capacité. On imagina donc de trouver-aussi,
pour les poids, d’autres rapports ou termes de comparaison dans la nature; et
comme on avoit remarqué que les graines de fruit conservoient assez constamment
la même figure, à peu près Je même volume et le même poids, on prit
pour unité de poids les graines de différentes plantes. Telje est l’origine de la dénomination
de grain qui se retrouve chez un grand nombre de peuples (1).
C e s tau poids du grain d’orge [habb,di cheyrj (2) que les Arabes ont rapporté
celui du mitqâl, ou,celui du qirât qui en est une subdivision, et ils ont trouvé
que le^qirât équivalait à 3 habbah ou grains d’orge, et le mitqâl à 72 grains.
Quel qu’imparfaites' que soient ces données," on y voit au moins là trace d’un
système suivi assez régulièrement ; et il est plus que probable que les poidssupérieurs
étoient, avant qu’on les évaluât en drachmes,des multiples exacts du mitqâl, puisque
nous avons vu ci-dessus que le qantâr avoit été évalué anciennement en dynâr
ou mitqâl.
Abou O ’beyd, dans son livre intitulé Kitâb el-Amval (3), dit que le mitqâl a
toujours é té , dès les temps les plus reculés, une mesure fixe et déterminée.
d'Ayerroès ; il mourut Pan.de l’hégire 595 [ 1198 ]. L’ouvrage
cité ici paroit être un traité de jurisprudence.
(Extrait de la note 72 de la traduction de M. de Sacy,
Traité des poids et mesures. )
(1) Habba, ou habbah, signifie grain; les Arabes se
servent très-souvent de ce mot seul, comme nous du
mo 1 grain, quand il s’agit de poids, sans désigner l’es-
pèoe de grain. Maqryzy, dans son Traité des monnoies
(traduction de M. de Sacy, pag. /o), dit que, d’après
la tradition, le premier qui a inventé l’usage des poids j
dans, les temps reculés, a commencé par former le
mitKkal, qu’il composa de 60 habbas,chaque habba étant
égala 100 grains de sénevé sauvage d’une moyenne grosseur;
qu’il fabriqua d’abord un poids égal à ces 100 grains
de sénevé, puis successivement d’autres poids légaux à
5 habbas ou à -¿7 de mithkal, à 4-, à 7 mithkai, à 1, à 5, à
10 mithkals'et au-dessus. De cette manière, le poids du
mithkal ètoit egaPa celui de 6060 grains de sénevé.
Maqryzy ne dit pas de quelle espèce de habbah il s'agit
ici; mais, comme il assure que le^ mitqâl n’a pas varié, il
falloit que ce habbah ou grain fût plus pesant que le grain
d’orge. Les serrâf d’aüjbu rd’hui comparent aussi le grain au
poids d’un certain nombre degraines de raye ou de navet.
(2) En arabe, ,grain; orge. Voyez pag. 231,
dern.alin. et pag. 233 , alin. 5 et suiv. Voyez aussi, pour
les grains au xquels on a comparé les poids.,modernes,
pag. 237, alin. 8 et suiv.
(3) M. de Sacy pense qu’au,lieu du titre ICitab alam•
val, il faut lire dans le manuscrit Kitab alamthal, c’est-
à-dire, Livre des proverbes, parce qu’Abou-Obéïd a composé
réellement un recueil de proverbes, tandis qu’on
ne connoit point de lui de livre intitulé Kitab alamval.
(Extrait de la note 113 de la traduction de M. de Sacy,
Traité des monnoies.) Voye^, pag. 246, la remarque n.° 16.
La
La drachme a été introduite plus tard.
Les auteurs Arabes.ne s’accordent pas sur l’origine de la drachme. Lés uns prétendent
que cetoit un poids connu et usité hien avant ie Prophète : d’autres soutiennent
que c’étoit le nom d’une monnoie d’argent dont il se trouvoit plusieurs
espèces dans le commerce, et qui n’avoit pas été frappée par les Musulmans ( i ) ;
qu’A’bd ël-Melek ben Merouân fit peser ensemble une des drachmes les plus fortes
et une des plus foiblés, et fit frapper une monnoie égale à la moitié de ce poids
ou au poids moyen des anciennes drachmes. La drachme devint dès-lors à-la-fois
une monnoie et un poids usuel qui servit à évaluer* les autres poids.
En supposant, d’après cela, qu’il eût^existé précédemment un poids nommé
dirhem, il,est certain que ce poids fut changé, tandis que le mitqâl resta le même. Il
fallut dix drachmes nouvelles pour faire sept mitqâl.
Enfin il est vraisemblable qu’originairement la monnoie d’argent et la monnoie
d’or étoient du même poids (2 ) ; alors le'dirhem eût été égal au dynâr,’ et tous les
deux eussent pesé un mitqâl. Le dirhem ayant été diminué^ le nom de mitqâl
resta au poids ancien du dynâr, et celui de. dirhem s’appliqua au nouveau poids
auquel la monnoie,;fut réduite, ou à.six dâneq.
Il résulte de ces çhangemens que la'draclune ne fut plus un multiple exact, ni du
karat, subdivision du mitqâl, ni du habbafr, unité de poids naturelle, à laquelle on
avoit rapporté le mitqâl.
Les auteurs Arabes sont partagés d’opinion sur la valeur de la drachm'e. Les uns
la faisoient égale à 50 habbah- ,J e dynâr ou mitqâl valant 72 grains.
Selon Abou Mohammed ben A ’tyah (3), « le habbah dont se composoit la drachme
’ » est le grain d’orge d’une grosseur moyenne, pris dans l’état naturel d'aspérité, au-
». quel on n’a point ôté sa pellicule, mais dont on a retranché, aux deux extrémités,
» la portion qui se prolonge et qui dépasse le corps- du grain.»
D autres évaluent la drachme à y 7 habbah -¿7 et un dixième de dixième [c’est-à-dire
à^57“ “ ,6 t] ; ce qui donneroit, pour le mitqâl pu le dynâr, 8 2 grains MM
Maqryzy prétend concilier les deux opinions , en disant qu’il se peut que y7—^ 6 1
■prisauhasardéquivalent en poids à ^o habdàh f choisis d’une grosseur moyenne.
On voit combien toutes ces données sont éloignées de la certitude et de la précision
rigoureuse exigées en métrologie.
La drachme étant déterminée, comme nous venons de le voir, devint la base
d un nouveau système métrique ; c’est-à-dire qu’on évalua les poids déjà existans en
(1 }II y avoit deux espèces de dirhems. Les uns portoient
une empreinte Persane : c’étpit le dirhem bagli, ou noir,
qui pesoit 8 daneks. Les autres portoient une empreinte
Grecque: c’étoiç le dirhem tabari, nommé aussi ancien;
.il pesoit 4 daneks. Leur somme donna 12 daneks, dont
Ben-Mervan prit la moitié : il fixa ainsi le dirhem à
6 daneks. II existoit aussi un dirheni djavaréki de 4 da-
nek^i. (Extrait de Maqryzy, Traité des monnoies, trad,
de M. de Sacy.)
(2) Plusieurs passages de Maqryzy changent cette conjecture
en certitude ; il dit (Traité des monnoies, traduction
de M. de Sacy, page 6 ) : « Le poids des dirhems
É. M . T Ò M E II.
»de Perse qui avoient cours avant l’islamisme, étoit égal
» à celui du mithkal d’or; au Iie'u que, dans les dirhems
» qui ont cours aujourd’hui, il s’en faut de 3 mithkals sur
» 10 dirhems. »
( II dit "aussi (pag. y ) : « Ou donnoit au mithkal lé
» nom de d irh em on lui donnoit aussi celui 'de dinar; »
et (pag. j i ) , « Haroun AIraschid remit .les types moné-
» taires à Alsindi, qui fit frapper des dirhems égaux aux
» dinars.».
(3) Abdalhakk ben-Athia est auteur d’un Commentaire
sur l’AIcoran. (Extrait de la note 57 de la traduction
de M. de Sacy , Traité des poids et mesures. )
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