
peut-être un peu d’acide muriatique oxigène, qui décape parfaitement la surface
de l’or en dissolvant l’oxide déposé à sa surface.
Il est aussi probable qu’une, légère oxidation de l’or lui donne une couleur
plus vive, d’un jaune plus intense et plus approchant de la couleur de l’or pur.
En soumettant l’or d’un titre élevé à l’action de ces sels, on lui donne souvent
une nuance de rouge-pourpre.
Le déchet accordé pour le décapage s’élevoit à o, 003y, ou à 3 millièmes j;
ce qui est trop considérable.
S- XII.
Empreinte.
L es sequins se frappoient ensuite à un fort balancier qui ne servoit -que pour
les pièces d’o r, et qui présentoit les mêmes défauts que ceux destinés à frapper
les médins (1).
Le maître-ouvrier posoit les pièces sous le co in , et deux forts ouvriers suffi-
soient pour faire jouer le balancier.
CHAPITRE IV.
Gravure des Coins.
L ’a r t de la gravure sur métaux est presque' inconnu en Orient, où le dessin j
et la sculpture des figures sont proscrits par la religion. Cet art se borne à la
Ciselure des pièces d’orfévrerie et à la gravure des cachets en métal et en pierres
dures.
Dans chaque monnoie, un employé est spécialement chargé de la gravure des
coins. Il seroit difficile de trouver ailleurs un artiste qui pût le suppléer; et
Maqryzy rapporte (2) « qu’A ‘bd-Allah el-Mâmoun, ayant réuni tout 1 empire
j> des khalyfes sous son obéissance, ne trouva aucun artiste pour graver un coin
» pour les dirhem. On le grava, en conséquence, avec le touret, comme on grave
» les cachets. »
A la monnoie du Kaire, c’étoit un des fils de Xeffendy qui étoit chargé de
graver les coins pour la fabrication des diverses monnoies (3).
Le coin (4 ), ou morceau d’acier, destiné à recevoir le type, est préparé par le
serrurier-mécanicien, en arabe sâ’âty (5).
Le graveur le détrempe, y grave au poinçon et au burin les lettres et les
omemens adoptés pour chaque espèce de pièce, et le retrempe ensuite.
En France, le graveur attaché à la monnoie de Paris, ou quelquefois les plus
habiles graveurs, appelés à un concours, composent et gravent le modèle qui
(1) Voyri pag. 425, alin. 2. (3) Kqyej pag. 441, alin. 3.
(2) Page 33 du Traité des monnoies Musulmanes, trad. (4) Voye^ pag. 328, not. 7.
de M. de Sacy. Voye^ aussi ci-dessus, pag. 360, alin. 3. (5) Voyez pag. 441 > a^n* 2 et not- 2-
doit etre adopté non-seulement pour la monnoie de Paris, mais pour toutes,
celles du royaume. Lorsque le type qui a paru présenter le plus de perfection,
a été choisi et approuvé, on forme des coins-matrices qui .servent à reproduire
indéfiniment le type adopté, avec la plus scrupuleuse exactitude.
En Orient, au contraire, chaque fois qu’un coin est usé ou altéré, le graveur
en fait un autre ordinairement avec le même morceau d’acier (i); et, quoiqu’il
suive à peu près la forme adoptée, chaque coin varie toujours' et diffère des
autres par la forme des lettres, la ponctuation, les omemens, &c.; ce qui donnerait
une extrême facilité aux contrefacteurs, et rendrait presque impossible de
distinguer la fausse monnoie.
Il est bien dusage de conserver quelques-uns des coins des différens règnes
pour servir de guide et, de modèle par la suite ; mais, comme aucune prévoyance,
aucun ordre et aucune constance ne président ordinairement aux établissëmens
publics des Orientaux, pn n’a pas songé, comme en France, à former une série
non interrompue de tous les coins gravés sous chaque règne ; ce qui compose
une collection très-intéressante, non-seulement pour l’histoire des progrès de l’art,
mais encore pour la chronologie historique de la monarchie Française. Nous
navons trouve a la monnoie du Kaire quun tres-petit nombre de coins anciens;
on avait employé les autres, en les reforgeant, à former des coins nouveaux.
Malgrc le peu d habileté des graveurs, il est cependant facile de distinguer,
comme nous lavons dit (2), quelques époques où la perfection de l’écriture
indique une main plus habile et plus exercée à manier le burin, des progrès dans
les arts et un soin plus particulier dans la fabrication des monnoies.
Les coins, comme les pièces de monnoie, sont ronds, et ont depuis très-
longtemps cette forme; cependant plusieurs anciennes pièces, chez les Arabes
comme chez beaucoup de peuples d’Europe, offrent, quoique rondes, une empreinte
canee, ou bien un carre dans I empreinte, formé par des lignes ou par
la disposition de l’écriture. C ’est à cette forme des anciens types qu’est du le
nom de carré qu’on donnoit autrefois au coin, et qui s’est conservé jusqu’à nos
jours dans le langage monétaire.
Lorsque le-graveur trace un point, au centre du coin, pour y appuyer son
compas, ce point, quil ne se donne pas la peine d’effacer, subsiste‘ souvent
sur la piece, comme on peut le voir sur plusieurs des monnoies gravées (3).
Quelquefois meme le graveur a eu I idée de faire de ce point une espèce d’ornement,
soit en le rendant plus apparent, soit en le changeant en un fleuron
ou en une petite rosace. Nous nen aurions point fait mention, si Maqryzy
navoit pas cité ce point comme une chose remarquable.
Voyez, pour ce qui concerne le type, &c., ci-dessus, pag. 349 et suiv.
(0 Une tradition religieuse défend de briser le coin règlement, dans différons pays , ont porté contre cette
musulman, à moins qu'on ne soit réduit au désespoir, action ou délit des peines plus ou moins graves.
Par ce mot corn [si/Jiat; Voyez pag. 328, not.7]on doit (2) Voyez pag. 3 7 6 ,alin. 1 et 2.
attendre les dynâr et dirhem monnoyés. Le but de cette (3) l 'oyez la pianebe à l.t suite de ce Mémoire , pièces
tradition ou dé ce précepte est d'empêcher qu’on n’altère n.°‘ 2 ,3 .6 , 10.