cinquante pièces de velours, de soixante à soixante-dixpyk de longueur chacune
au prix de 240 médins le pyk.
L ’importation du papier à écrire, dit à trois lunes, montoit à vingt mille
rames, qui se consommoient, partie en Egypte, partie en Arabie et dans l’intérieur
de l’Afrique ; le prix de la rame étoit de 360 à 4oo parais.
L importation du papier gris pour enveloppes étoit d’environ quinze mille
rames, du prix de i4o à 1 50 médins l’une.
Les verroteries de Venise étoient envoyées en baril : il en venoit environ quatre
cents barils de deux qualités, l’une appelée conteria ferraria, et l’autre, contenu
mczza-libra ; celle-ci formoit les deux tiers de la quantité totale qu’on en faisoit
passer en Egypte. C ’étoient, comme on sait, des grains de verre émaillés de différentes
couleurs. Il en venoit une troisième qualité à l’usage des caravanes de
Dârfour et d’Abyssinie; on la nommoit conteria transparente : celle-ci étoit composée
de grains de verre transparent verts et jaunes. Il en venoit une vingtaine
de barils, du poids de 10 à 11 qantâr de 102 rot/ l’un.
Le qantâr de la seconde espèce, dite mezza-libra, valoit de 50 à y y livres
de Venise, dont chacune équivaut à y 3 centimes, monnoie de France.
L e prix de la troisième espèce étoit un peu plus élevé.
La plus estimée des verroteries de Venise importées au Kaire est celle que
l’on nomme carniole; il en venoit trois cents caisses, qui en contenoient chacune
cent cinquante paquets. Le paquet de soixante chapelets se vendoit de 3 à y
pataquès. Il y avoit au surplus un nombre prodigieux d’espèces différentes de
verroteries de Venise. L ’importation de cette marchandise s’est élevée, dans
quelques années, jusqu’à un million et demi de francs.
Ajoutant aux objets qui viennent d’être indiqués, environ deux cents glaces,
du prix de 20 à 1000 pataquès, lesquelles n’étoient expédiées que sur les demandes
qu’on en faisoit, on aura l’état approximatif des importations provenant des manufactures
de Venise.
Voici les objets provenant des fabriques d’Allemagne, qui étoient expédiés, de
ce port ou de celui de Trieste :
Trente barils de laiton en feuille ou en fil de diverses grosseurs, pesant
chacun 6 'qantâr (le qantâr de io y rotl est du prix de yo fondouklis);
Trois cents caisses d’acier, pesant chacune y à 6 qantâr, du prix de 60 pataquès
dahaby, de 60 médins l’une ;
Environ mille paquets de feuilles de cuivre et d’étain.( le paquet, du prix de 90
à i 00 médins ) ;
Quatre ou cinq cents caisses de petits miroirs d’Allemagne, que l’on montoit
en Egypte suivant le goût du pays ( chaque caisse étoit du prix de 36 à
4o pataquès) ;
Quatre cents barils de clous (le baril pèse de quarante à soixante okes : les plus
petits clous se vendent 6y parats, et les plus grands, de 4 ° à 60 parats l’oke) ;
Dix caisses contenant chacune de six cents à mille paquets de limes (le
paquet de quatre limes se vend yo médins) ;
Environ
■Environ quatre mille echeveaux de fil de cuivre doré ou argenté .( le premier
se vend 1 yo parats l’écheveau, et le second, de 9y à 1 iq : ce fil de. cuivre est
employé en Egypte pour orner les tuyaux de pipe, qui, comme on sait, sont
recouverts dune espèce de fourreau d’étoffe de soie);
Cent barils de quincaillerie, consistant en couteaux de Styrie, ciseaux, rasoirs,
aiguilles, hameçons, &c. ( cet article pouvoit s’élever, année commune,
à- 2 y ou 30,000 piastres) ;
Dix à quinze petits barils de mercure à letat métallique, pesant 190 rotl
l’un (le qantâr de 100 rotl se vend 70 piastres d’Espagne : il venoit aussi environ
mille okes de cinabre, du prix de y pataquès à y pataquès 7 l’oke);
Vingt ou trente barils de minium, du poids de 6 à 700 rotl (le qantâr de
tyo rotl se vendoit de 8 à 10 fondouklis);
Quinze ou vingt barils d’arsenic ;
Vingt-cinq ou trente balles de drap de Leipsick , contenant chacune douze
ou quinze pièces de trente pyh de longueur ( le pyk de ce drap se vendoit de
3 pataquès à 3 pataquès 7 ) ;
Quatre cents barils de spica celtica (nous avons déjà dit que cette plante séchée
vient de Trieste, et qu’elle est achetée en Egypte par Jes caravanes de Dârfour
et de Sennaar, ou bien expédiée pour Geddah) ;
Quatre ou cinq petits chargemens de racine de réglisse, qui étoit tirée des
îles Vénitiennes, de Xante, de Cephalonie, de Corfou : le prix du chargement,
y compris le ffet, revenoit à 2yoo ou 3000 piastres Turques de 4o médins.
Outre ces diverses marchandises, on chargeoit encore à Venise pour l’Egypte
environ dix mille planches de bois de sapin assorties, de différentes dimensions ;
elles se vendoient au prix moyen de yo médins chacune.
On chargeoit aussi à Trieste des poutres et des solives de ce même bois :
la valeur de ces articles ne s’élevoit guère qu’à 10,000 pataquès.
Le plus grand bénéfice sur les marchandises importées de Venise se faisoit sur
le papier blanc et le papier gris, sur les soies, l’acier, le fer et la quincaillerie.
Il étoit de cinquante pour cent sur les papiers, de trente pour cent sur les
soies, de vingt a vingt-cinq pour cent sur les autres articles.
Il abordoit, année commune, à Alexandrie, six ou sept vaisseaux Vénitiens,
du port de quatre ou cinq cents tonneaux ; c’étoient les plus grands de ceux qui
abordoient a Alexandrie : ceux qui venoient de Trieste ne portoient que deux
cents tonneaux environ. Le commerce direct de l’Egypte avec cette dernière
ville n a commence à s établir qu’en 178 y , époque à laquelle quelques maisons
Levantines allèrent s’y fixer.
Les cargaisons expediees de Venise et de Trieste étoient adressées à quatre
maisons Vénitiennes et à quatre maisons Juives qui résidoient à Alexandrie et au
Kaire.
Les negocians Vénitiens etoient sous la protection, et la police immédiates du
consul gênerai de leur nation, qui demeuroit au Kaire ; il y avoit de plus un vice-
consul a Alexandrie : 1 un et 1 autre recevoient des appointemens fixes du GouverÊ.
M. TOME II. pP
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