produits de l'agriculture. Il nous suffira de dire ici que, ces petites, cultures exigeant
le travail continuel des arrosemens, les terres qui y sont destinées sont divisées
en carreaux par de petites digues sur le sommet desquellés on pratique
les rigoles qui conduisent l’eau dans chacun de ces espaces.
Un-feddân de bâmyeh rapporte en argent, dans les environs de Qené, de 90 à
120 médius par jour, pendant trois mois. Quand le mcloukhych est parvenu a sa
maturité, les coupes qu’on en fait dans le même champ se prolongent et se
renouvellent pendant un mois et demi. Le produit journalier dun feddân, pendant
cet intervalle, peut monter à 90 ou 100 médins.
Les champs cultivés en plantes potagères sont ordinairement bordés par des
lisières de chanvre, de carthame, ou par de petites palissades de tiges de dourtih
séchées.
Un feddân ainsi aménagé paye 5 ou 6 pataquès d’impôt annuel.
s. V III.
Culture du Trèfle, — du Fenugrec, — de la Gesse, — et du Pois des champs.
L e trèfle [ Trifolium alcxandrimim] est le fourrage le plus estime et généralement
le plus cultivé en Égypte, où, comme on sait, il n’y a pas de prairies
naturelles. Cette culture, à laquelle une grande partie du territoire du Delta est
consacrée, ne remonte guère, dans le Sa’yd, au-delà de Farchout, parce que les
terres inondées par le Nil y sont desséchées trop promptement quand les eaux
se retirent, et que les arrosemens artificiels, au moyen desquels il faudroit entretenir
la végétation de cette plante, y seroient trop dispendieux.
L e trèfle est toujours semé, sans aucun labour préalable, dans les terres inondées
naturellement. Cet ensemencement, qui a lieu lorsque les tesres sont encore à
l’état boueux, exige à’ardeb de graine par feddân. Cette graine est recouverte
à l’ordinaire par un tronc d’arbre que trament des boeufs ou des hommes. .
On fait une première coupe du trèfle quarante ou quarante-cinq jours après
les semailles, et un peu plutôt à Girgeh et à Farchout, parce que la végétation
y est plus rapide : cette première coupe de trèfle se vend communément 8 pataquès
le feddân dans les provinces de Syout et de Minyeh.
Trente jours après, on en fait une seconde coupe, qui se vend 4 ou y pataquès.
Lorsque l’on veut récolter la graine de trèfle, on ne fait qu’une seule coupe
de ce fourrage pour être consommée en vert. On laisse sécher la seconde sur
pied. Celle-ci est portée sur une aire, où on la fait fouler aux pieds des boeufs.
Cette récolte et ce battage reviennent à 75 médins le feddân; on en retire, ordinairement
deux ardcb de graine, dont le prix varie de 200 à 360 médins.
Les arrosemens artificiels étant plus faciles dans le Fayoum que dans le reste
de l’Égypte, les champs de dourah, un mois avant la récolte de ce grain, y sont
ensemencés en trèfle. On n’en sème que j d ardcb par jedaân; ce qui n exige qu une
demi-journée de travail de l’un des ouvriers employés aux arrosemens. La vegctation
du trèfle est si prompte, qu’on en fait la première coupe immédiatement
après que le dograh a été scié : s’il est consommé sur pied par le bétail, un feddân
de trefle peut nourrir deux boeufs pendant un mois.
Après sa première coupe, et dans un intervalle de vingt à vingt-cinq jours, on
arrose le trefle a deux reprises différentes. C e temps suffit pour arriver à l’époque
dune seconde coupe, qui est toujours un peu moins productive que la première.
Quelquefois on retire la graine de la troisième; alors Je produit d’un feddân
s’élève jusqu’à 2 ardeb 7 ou 3 ardeb de graine : mais, quand l’inondation a été
favorable, on consomme en vert la troisième coupe de trèfle, et la graine est
retirée de la quatrième, qui ne fournit plus pai feddân qu’un ardeb
Le cultivateur vend sur pied le trèfle dont sa terre est couverte, quand il ne
le fait pas consommer par son propre bétail. Le prix du qirât, ou de la 24.' partie
d’un feddân, varie de 30 à 35 médins.
La culture du trèfle est très-répandue dans la province de Gyzeh, aux environs
du Kaire . la préparation de la terre n y présente aucune particularité remarquable;
mais la quantité de graine ensemencée sur unè-superficie déterminée y est beaucoup
plus grande que dans le Sayd et le Fayoum, puisqu’on en sème un ardeb
pas feddân. Le prix de l’ardeb est de 6 pataquès.
On fait la première coupe du trèfle soixante jours après les semailles ; la seconde
coupe, trente jours après la première; enfin la troisième, quarante jours
après la seconde : ainsi les produits du trefle sont récoltés dans l’intervalle d’environ
quatre mois et demi. Les deux premières coupes d’un feddân vert se vendent
24 pataquès.
Quand 1 inondation a été foible, on né coupe le trèfle que deux fois; la seconde
coupe est réservée pour la graine. On retire ordinairement 4 ardeb de graine d’un
feddân, soit en faisant passer la plante desséchée sous le noreg, soit en la frappant
avec de longs bâtons.
Comme il se fait au Kaire une grande consommation de ce fourrage pour
la nourriture des chevaux et des ânes , la plus grande partie de celui qui est
cultive dans les environs y est apportée en vert à dos de chameau, et consommée
journellement pendant, la saison. On fait aussi quelquefois sécher les trois coupes
successives d un champ de trefle, et on les met en réserve pour être consommées
en cet état pendant l’été.
Dans le Delta, ou le trefle est particulièrement destiné à la nourriture des boeufs
et des^ buffles, on le fait manger sur pied. Le bétail est mis pour la première
fois dans le champ soixante jours après les semailles. Un feddân de ce pâturage est
loué a raison de 5 ou 6 pataquès ; le premier regain peut être mis en pâture
trente ou quarante jours après. Dans 1 intervalle de la première à la seconde
coupe, les champs de trèfle sont arrosés par ceux qui y placent leurs bestiaux. On
estime, dans la province de Menoufyeh, que deux boeufs peuvent manger par jour
la vingt-quatrième partie dun feddân.
ici, la quantité de semence est moindre qu’ailleurs ; elle n’est que de ~ Üardel
par feddân. Quand on veut recueillir la graine de ce fourrage, on ne fait paître le