Enfin l’on évalue à 3 ou 400,000 piastres d’Espagne et de thalaris, et à 1 3,000
sequins de Venise, le numéraire métallique qui étoit annuellement versé en
Egypte pour achever de solder le prix des marchandises qui en étoient exportées
pour Livourne.
E X P O R T A T I O N S .
O n expédie d’Alexandrie à Livourne, en productions et marchandises d’E gypte,
du blé, du riz , des rêves, du safranon, du lin, du coton filé, du sel
ammoniac, du salpêtre, des toiles de coton et de lin, du séné, de la casse, des
cuirs de boeuf, de buffle, de mouton et de chameau ;
En productions et marchandises de l’intérieur de l’Afrique et de l’Asie , de
l’ivoire , du tamar Hendy, de la gomme de Sennaar, des plumes d’autruche, du
café, de la gomme de Geddah e td ’Yanbo’ , de l’encens, du curcuma, de l’aloès,
de la myrrhe , de la coque du Levant, de la gomme élémi, de la gomme copal,
de l assa foetida.
C ’est lorsqu’il y a disette de grains en Europe, que Livourne en tire de
l’Egypte une certaine quantité : ainsi, pendant les deux années qui précédèrent
notre expédition, on en avoit tiré de Damiette et d’Alexandrie environ vingt
chargemens, qui consistoient en blé, riz et fèves. Autrefois l’exportation du
riz étoit beaucoup plus considérable ; elle s’élevoit seule à plus de trois mille
ardeb.
On évalue à mille qafas la quantité de safranon qui s’exporte annuellement
pour Livourne. Ces qafas, ou grands paniers prismatiques, contiennent 8 qantâr
de 112 rotl chacun, et du prix de 9 à 10 pataquès.
On évalue à deux mille ou deux mille cinq cents balles de lin ce qui en est
exporté pour Livourne. Le prix de chaque balle, du poids de deux cents okes,
varie entre 25 et 30 pataquès, suivant les qualités.
Le fil de coton expédié en Toscane provenoit du Kaire et des environs ; il
en partoit tous les ans deux ou trois cents balles du poids de 7 qantâr de 123 rotl
chacun. Le prix du rotl de coton filé varie de 23 à 4° parats.
L ’exportation annuelle du sel ammoniac ne s’élève guère au-dessus de dix
qafas du poids de 3 qantâr chacun. Le qantâr de 204 rotl se vend de 90 à
140 pataquès.
Depuis la guerre de la révolution , la Toscane a tiré un peu de salpêtre
d’Égypte ; cette exportation s’est élevée annuellement à 4 ou 5 mille qantâr,
valant chacun de 3 à 3 pataquès.
Les toiles de coton d’Égypte envoyées à Livourne se nommoient dimittes : elles
étoient généralement fabriquées à Rosette, d’où l’on en envoyoit par an trente
ou quarante balles, contenant chacune de deux cents à quatre cents pièces de
8 jyk de longueur chacune, et du prix de 60 à 120 médins.
On exportoit encore vingt balles de toiles de lin, de celles qui étoient appelées
Menoujÿeh, parce qu’elles se fabriquoient dans la province de Menouf. La
balle contenoit cent cinquante pièces de vingt-cinq qyk, valant chacune de 80
à 1 10 parats.
Il falioit comprendre autrefois dans cette exportation de toiles de lin d’Égypte
une partie assez considérable de celles qui étoient appelées asyouty ; mais il ne
s’en fait, plus d’envois depuis plus de vingt ans.
Livourne tire annuellement d’Êgypte 300 qantâr environ de séné (le qantâr
de 110 rotl se vend de 30 à 4o pataquès) ;
De plus, vingt qafas de casse, de 4 à 5 qantâr chacun ( le prix du qantâr est
de 12 à 13 pataquès)-.
Depuis l’épizootie qui eut lieu en 1790, il n’a plus été possible d’envoyer
des cuirs à Livourne. On en expédioit avant cette époque vingt ou
trente mille par an, valant chacun de 45 parats à-4 pataquès, suivant leurs
qualités.
Quant aux objets apportés en Égypte par les caravanes de Dârfour et de
Sennaar, Livourne tire d’Alexandrie environ 300 qantâr d’ivoire, dont l’un se
vend de 60 à 80 fondouklis ;
Vingt ou trente qafas de tamar Hendy, de 3 qantâr chacun ( le qantâr de
i 10 rotl se vend 30 pataquès) ;
Deux cents qafas de gomme Arabique de Sennaar ( le qafas, de 1 o à 11 qantâr
de 120 à 123 rotl: quand elle a été nettoyée, cette gomme se vend de 20 à
22 fondouklis de i46 parats);
Vingt caisses de plumes d’autruche, pesant chacune de 30 à 200 rotl: le
rotl des plus belles plumes blanches se vend 4o pataquès, et quelquefois jusqu’à
100 zer-mahboub : les plumes ordinaires blanches ne se vendent que 13 pataquès ;
et les noires, que 2 pataquès.
En marchandises tirées de l’Arabie, on expédioit annuellement à Livourne
cent vingt fardes de café Moka, de 3 qantâr à 3 qantâr -L l’un (le prix du qantâr
est de 30 pataquès);
Cent qafas de gomme Arabique de Geddah et d’Yanho’ ; chacun de ces
qafas en contient 10 à 11 qantâr. Le qantâr de gomme Arabique pèse, après
avoir été nettoyé, 120 rotl, et se vend 18 fondouklis quand la gomme vient de
Geddah, et ¡4 fondouklis seulement quand la gomme vient d’Yanbo’.
Lorsque la guerre entre la Porte et la Russie ne permet point aux Russes de
tirer l’encens de Constantinople, il s’en expédie d’Alexandrie à Livourne une
quantité assez considérable, qui va quelquefois jusqu’à trois cents qafas, de 8
à 9 qantâr, du poids de 130 rotl, et du prix de 13 à 23 pataquès dahaby.
On expédioit annuellement dix balles de curcuma, pesant chacune 7 qantâr:
le qantâr de 1 30 rotl coûte 20 fondouklis.
On envoie annuellement à Livourne cinq qafas au plus de myrrhe , de 6
à 7 qantâr l’un (le prix du qantâr de 130 rotl varie de 30 à 30 pataquès);
Cent balles de coque du Levant, pesant chacune 6 à 7 qantâr de 130 rotl
chacune ( le qantâr se vend 1 3 fondouklis) ;
De dix à vingt qafas de gomme copal, pesant chacun 6 à 7 qantâr de 1 30 rotl;