
La même notation paraît en général avoir été suivie sous le règne d’A ‘ld-el
Hamyd, et notamment à Constantinople, pour les fondouklis, comme 011 peut
le voir sur les pièces gravées dans l’ouvrage de M. Bonneville; savoir, le grand
fondoukli sous le n.° 20, planche 3, et la piastre sous le>n.° 3, planche 4,
monnoies de Turquie.
' ■Ces deux piècesfeont de la première année du règne d’A ’bd-el-Hamyd : |a
piastre n." 7 est de la dixième année; et celle n.” 4 > tic la onzième. Le demi-
fondoukli sous le n.° 2 3 , planche 3, frappé à Isïâmboül, est de la quinzième anncc,
et, par conséquent, de 1201 ou 1202 ! 1787 °u 1788 de notre ere]. Enfin le
fondoukli sous le n." 22, qui est aussi à’Islamboul, a été frappé, comme le
nombre 16 l’indique, la seizième année ou la dernière du règne A 'A ’bd-el-Hamyd,
c’est à-dire en i 202 [ 1788 de notre ère], ou dans les commencemens de 1203 de
l’hégire, année à laquelle répondroit alors, en même temps, la première du !
règne de Sclym III, ou celle de son avenement ] 1 ), qui a eu lieu le 7 avi il 1789. i
Mais il est fort remarquable que, sous le règne même A’A'bd-el-Hamyd, on
n’ait pas suivi toujours la même notation, comme nous le verrons bientôt (2),et
comme nous aurons aussi occasion de le remarquer pour le règne de Sclym (3).
M. Tychsen, page 182 de son Introduction à la Numismatique des Musulmans,
observe, i.° que, parmi les monnoies qui présentent d’un côté le seul paraphe
du sultan, il n’y a que celles du plus grand module sur lesquelles, outre le millésime,
on remarque un chiffre place au-dessus de la lettre b du premier mot de]
la légende; 2.° que les monnoies du plus petit module ne portent point le]
mot drob (4) en tête de la pièce; 3.0 que les chiffres, autres que ceux de l’èrej
ou millésime, sont en quelque sorte particuliers aux seules monnoies -de grand]
module du règne de Moustafa III, frappées à Constantinople, et qu’ils sont
remplacés sur celles de petit module par un fleuron ou un astérisque ; 4 ° que]
les chiffres qu’on remarque sur les susdites monnoies du règne de Moustafa,
représentent les nombres 2, 3, 4. 6, 8, 9, 83, 87, 86, 87, mais quii ignore]
absolument ce que signifient ces chiffres; qu’ils ne peuvent désigner l’année du
règne de M ousttfà, puisqu’il n’a régné que dix-sept ans, et non quatre-
vingt et quelques ' années ; y.° que parmi les monnoies'de Moustafa, outre
celles qui portent un seul chiffre, il n’en a remarqué aucune, sofrà paraphe ou
toughrâ, soit sans paraphe, qui offrît d’autres nombres que 80 et quelques : 6." enfin
il conjecture que lorsqu’il y a deux chiffres, en les additionnant on a l’année
du règne dans laquelle la monnoie a été frappée; qu’ainsi 87 indiquerait la quinzième
année du règne.
i.° Nous observerons que les chiffres dont il s’agit de trouver le sens existent
non-seulement sur des monnoies de grand module, mais encore sur celles de]
petit module. La pièce de cuivre que nous avons fait graver sous le n.° 20 (5).
(1) Voyei, pag. 373, alin. 5 , des exemples de pièces (3) Voye^ pag. 373 , alin. 5.
frappées la première année da règne de Selyin, et qui (4) Voyez pag. 362, not. 13.
portent le chiffre i . (s) f ’çye^pag. 37a, alin. 3*
(2) Y o y e ç y ag. 3 7 2 , a lin . d ern .
en offre un exemple, et nous en donnerons plusieurs que Fournissent les sequins
¡tr-mahboub pour le meme règne (1) : or on ne peut considérer ces pièces
comme étant du plus grand module.
2.° Il est certain que la plus petite piece d argent frappée à Constantinople,
que M. Tychsen a gravee planche 4 , sous le n.° 4 7 , et qui est d’une valeur
moindre d un para, ne présente pas le mot drob. Nous avons rapporté d’Égypte
de peti|es pièces semblables , du même règne, et frappées également à Islâmboid.
Mais est sans doute à cause de la petitesse de la surface qu’on a cru devoir se
dispenser d’y mettre ce mot : il existe sur toutes les autres monnoies du Kaire
et de Constantinople, même celles du plus petit module. Nous avons un demi-
fondoukli frappé à lslâmboul, avènement de n 1 y , relaté dans le Tableau des monnoies
à la suite de ce Mémoire, n.° d’ordre 7 , sur lequel on lit le mot drob,
comme sur les pièces du plus grand module.
3.° Les chiffres particuliers dont il est question se remarquent, comme nous
le verrons, sur des pièces d’un autre règne que celui de Moustafa; les iriort-
noies du règne de Selym en offrent plusieurs exemples (2). Nous avons déjà fait
voir qu’ils n’existent pas seulement sur les pièces de grand module : nous ne
croyons pas non plus que ce soit seulement sur des pièces de petit module
qu’on voit les chiffres dont il est question remplacés par des fleurons ou des
astérisques; au moins le sont-ils quelquefois par des lettres distinctives sur les
monnoies de petit module du*règne de Moustafa (3), comme le prouve le
medin que nous avons fait graver sous le n.° 20 (4)» et sur des monnoies de
grand module frappées sous d’autres règnes, comme on peut le voir par les
trois grands fondouklis publiés dans l’ouvrage de M. Bonneville, planche i .re des
monnoies de Turquie (y).
4.° Voici maintenant la signification de ces chiffres : ce sont les derniers de
lannee de la fabrication, ou, si 1 on veut, une abréviation du millésime de cette
année.
Si, depuis l’avénement du sultan, il n’y a que le dernier chiffre de l’année de
cet avènement de changé, la pièce ne porte qu’un chiffre. Ainsi les monnoies
citées par M. Tychsen, frappées sous M ousufà, qui commença à régner en 1171
[1777 de notre è re], portent les chiffres 2, 3, 4 , 6, 8, 9, parce qu’elles ont
été fabriquées en 117-2, 1 17-3, 117-4, 117-6, 117-8, 117-9 de l’hégire (6):
Le sequin du Kaire que nous avons fait graver sous le n.° 1 1 , présente, aire B,
le chiffre 6 (7 ) , qui indique que ce sequin, fabriqué sous le règne de Moustafa,
acte frappe en 1 17-6 de 1ère Musulmane [ 1762 ou 1763 de notre ère]. Nous
ne doutons pas que les deux sequins, l’un d’étrennes, l’autre ordinaire, du même
règne, et frappés aussi au Kaire, publiés par M. Bonneville sous les n.°s 17 et r4
(0 Voyez le dern. alin. de cette page, et p. 372,alin. 2. page 361, alin. 4 et not. 6.
(2) Voyez pag. 373, alin. 2. Voyez aussi le Tableau des (6) 1738, 1759, 1760 ou 1761, 1762OU 1763, 1764
monnoies, règne de Selyin, avènement de 1203. ou 1765, 1765 ou 1766 de l’ère Chrétienne.
(3) V°ytZ, pour lesensdeces lettres, pag. 360 et suiv. (7) Ce chiffre (1) se trouve placé, surlemêrae sequin,
(4) Voyez page 363 , alin. t.cr à côté des lettres distinctives rnrf[o-«]. Voyeç pag. 362,
(i) Voyc^ ce que nous avons dit de ces fondouklis, alin. 2 et 3 et not. 5.
É. M . T O M E II. A - - .