
je pourrais faire fur la dénomination & Tordre
des temps ; on peiit voir le fyftême que j’adopte
iiir cette matière y article T emps. Je me conten-
; Indéfini.
O n peut difpofer de mêmtf les prétérits & les
futurs , au fabjonétif comme à l ’indicatif, à la voix
patlîve comme à la voix aétive. I l y a feulement
à obferver qu’une pareille difpofition occupant trop
de largeur pour une page zzz-ft0-, on peut prendre
l e parti de mettre far la page verfo, qui efl à
.gauche , les dénominations générales ides temps
ditpofées comme on le voit ici ; & fur la page recio,
qui ell a droite , le pur Paradigme du verbe fur
le s deux colonnes parallèles du fingulier & du
pluriel.
Dans, les temps coinpofés , i l y a toujours'quelques
mots qui font communs à toutes les perfonries :
i l fera utile, de ne les écrire qu’une fois à côté du-
temps , fur une ligne couchée verticalement. i° .
Cette difpofition fera mieux fentir ce qu’i l y a de
commun & de propre à chaque perfonne : z ° . comme
l ’expédient eft également de mife en latin. & en
françois, i l fërvira à diminuer la largeur du P a ra
d igm e , qui , fans c e la , occuperait fouvent plus
d ’efpace que n’en comporte la p a ge , & forcerait
à mettre une feule perfonne en deux lignes. V o ic i
fous cette forme 1 e fu tu r défini antérieur du même
mode.
Singulier.
~ Ê; eram , je devois j».
‘3 2 e ra s , tu devois ou vous deviez §"
erat * i l ou elle devoit
0
P lu r ie l.
$ ^
eramus , nous devions ».
S eratis , vous deviez 3
J'- erant , ils ou elles dévoient . ï*
O n diftingue communément quatre conjugaifons
régulières des verbes latins , différenciées principalement
par la v o y elle qui précède, le re. final du
préfent de l ’infinitif!; c’eft un à long -dans les verbes
de la première conjugaifon, amure ( aimer ) ; c’eft
ferai donc de préfenter quelque temps du verbe amo *
fous la forme que je crois la plus convenable pour
affeéler l ’imagination d’une manière utile.
I n d i c a t i f .
Pluriel.
A m am u s , nous aimons.
A m a t i s , vous aimez.
A m a n t , ils ou elles aiment
Am a b am u s , nous aimions.
Am a b a t is , vous aimiez.
Am a b a n t, ils ou elles aimoient.
Amabimus , nous aimerons.
Am a b itis , vous aimerez.
Am a b un i, ils ou elles aimeront».
un è long dans ceux delà fécondé , monè're (avertir) ;
c’eft un é bref pour la troifième , légère ( lire ) ;
& c’eft un 1 lon g pour la quatrième , audire
( entendre').' On a coutume de donner trois P a r a digmes
à chacune de ces conjugaifons ; l’un pour
les verbes de terminaifon aétive , foit abfolus foit
relatifs ; le fécond pour les verbes de la voix
paffive ; & le troifième pour les -verbes déponents.
C e la eft très-bien : mais i l me femble qu i l ferôit
mieux encore de partager en deux efpeces les
verbes de. la troifième conjugaifon ; & de mettre ,
dans l ’une,ceux qui ont une confonne avant 0 au
préfent indéfini de l ’indicatif, comme le g o y &
dans l ’autre y ceux qui ont au même temps un i
avant o , comme capio : dans ce c a s ,-i l faudroit
trois Paradigmes pour les verbes de la première
e fp è c e , par exemple, lego , leg o r , & jfequor y i l
en faudroit pareillement trais pour ceux de la
fécondé, par exemple , capio , capior, & aggre-
dior : il. me femble que ce n’eft pas allez , pour les
Commençants, d’une fimple remarque te lle que celle
du Rudiment de Port-Royal , page 46.
On a coutume de mettre, à la faite des conju-
gaifons régulières, les Paradigmes des verbes ano-?
maux ou irréguliers, & l’on fait bien ; mais je voudrais
qu’on le f ît avec plus, d’ordre , & que l’on
faivît celui des conjugaifons mêmes. L e Rudiment
de Port-Royal débute par e o , qui eft de la quatriè-'
me co.njugaifon ; viennent enfuite v o lo , moto , nolo
& f e r o , qui font de la troifième : puis pojfum &
profum , qui tiennent au verbe fubftanîif; & enfin
edo & çomedo, qui font encore de la troifièrhe :
c’eft un vrai défordre , & d’ailleurs la lifte des ânb-
maux n’eft pas complette.
Comme le verbe fum eft un auxiliaire néceffaire
dans les conjugaifons régulières , on doit en trouver
le P aradigme dès le commencement : dfoq je
conclus que les irréguliers pojfum & profum do fa
vent être conjugués les premiers de tous,, les ano-*
maux. Comme il n’y -en a point à fa première
co n ju g a ifo n . i l faut conjuguer enfuite audeo:l dqnt
le prétérit eft aujus fum ou f i ù y & i l fervira de
P résents. <
Définis.
Singulier. ■
Ç Am o , j’aime.
< Am a s , tu aimes ou vous aimez.
V.Amat , i l ou elle aime.
r . , . çAm a b am , j’aimois.
t P r e n e u r . ! jim a b a s , tu aimois ou vous amiez.
f Am a b a t , i l . ou e lle aimoit.
C Amabo , j’aimerai.
^Poftérieur.< Am ab is ,tn aimeras ou vous aimerez.
l^Am abit, i l ou elle aimera.
Paradigme à gaudeo , gavifus fum ou fu i, à foleo j Jolitus fum ou fui) &c. 11 y a un verbe'
de la troifième conjugaifon qui fuit 1a même anomalie
; ceftfido, Jtfus fum ou fui.y i l faut auffi
l e conjuguer pour fèrvir de Paradigme à fes corn-
pofés confido , dijjrido : fio, qui tient lieu de
paffif à facio dans fes préfents, & qui n’a d’autres
prétérits ni d’autres futurs que ceux qu’i l emprunte
du paffif de ce verbe , doit auffi être conjugué : on
peut mettre enfuite fa conjugaifon a clive & paffive
de fero, qui fervira de P aradigme à tous fes com-
pofés, dont i l eft bon de détailler les temps primitifs
, à caufe des métamorphofas de fa particule
radigme compofante : puis le verbe de -comedo volo,malo & ex edo edo , qui fera le Pa-, ; enfin viendront
les trois verbes , & nolo. L e verbe, eo,
étant de la quatrième conjugaifon , ne peut être
placé qu’ici ; & i l fera memini fuivi immédiatement de la
dcoignmjuegaifon du défeélif de. îiovi, coepi , odi.
, qui fera le Para
Je n’ajouterai plus qu’un mot, qui eft général.
C eft i° . qu’au deffous de chaque Paradigme i l
eft bon de donner une lifte alphabé.ique de piufieurs
mots fournis à la même an a lo g ie , afin de fournir
aduigxm Ceommençants de quoi s’exercer far le Para
, & en même temps pour leur aprendre
autant de mots latins , noms, adjeélifs, ou verbes.
2. . I l me femble que la règle particulière fera
placée plus convenablement après le P aradigme
qu avant : elle ne peut être bien entendue qu’en ce
lie u ; & c’eft d’ailleurs l ’ordre naturel, les règles
analogiques n’étant que les réful-tats de l ’ufage.
S i i y a donc des règles communes, à toutes les
declinaifons des noms ou des' adjeélifs , ou à toutes
(le s conjugaifons des verbes , i l en faut réferver
1 expofition pour la fin : ce font comme les corollaires
de tout le détail qui précède.
I l eft aifé d’appliquer , aux Paradigmes de quelque
langue que ce foit', ce que je viens de dire
de ceux de la langue latin e, en obfervant ce que
l e génie propre de chaque langue exige de particulier
, foit en p lus foit en moins. {M. B e a u z é e .)
( N . ) P A R A D O X I S M E , f. m. Figure de
penfée par combinaifon , qui confifte à réunir , fur
le même fujet, des attributs qui , au premier coup
d oe i l , paroiffent inconciliables & contradiéloires.
gCe’aef td aei nJfie sq uee nMne. mTihsomas dit de Su lly : Il fe venetcafion
de leurf aire d, u cbaiern .il ne perdit aucune Boileau dit de même,
qu’un Noble ruiné qui fe méfallie , redevenu riche
par un mariage in é g a l,
Rétablit fon honneur à force d’infamie.
Dans fa Mercuriale fur la grandeur d’âme,
M. d’Agueffeau fe .fort d’un Paradoxifme femblable
à celui de Boileau , mais plus férieux , puifque
cêetrleu ig rdaun pdo èqtuee nd’ee ftl eq up’airroonîitqruee y. : n. Aêtirme efre nmjiibeluex ,
n i à l a f a u j f e g l o i r e d e s ’ é l e v e r au d e j f u s de
l a p l u s r e d o u ta b l e p u i j f a n c e , n i à l a f a u f i é h o n t e
d e - p a r o î t r e f u c c o m b e r à f o n c r é d it y & J e c h a r g e r
v o lo n t a i r em e n t d e s a p p a r e n c e s d e V i n i q u i t é , p o u r
J e r v i r l a j u j l i c e a u p r i x d e t o u t e J a r é p u t a t i o n
par une confiante & glorieufa infamie : c ’ e j l c e q u i
n e j l r é f e r v é q u ’ à u n p e t i t n om b r e d ’ â m e s g èn e - -
r e u f e s , q u e l e u r v e r t u é lè v e a u d e j f u s d e l e u r g lo i r e
m êm e .
P a r a d o x i fm e , Imitation du Paradoxe, comme
H é b r a ï fm e fignifie Imitation de l ’hébreu-. C ’eft un
terme que j’ai ôfé faire par an a lo g ie , pour une
figure très-réelle qui avoit Befoin dans notre langue
d’un nom diftinélif & coove’nable.
On la défignoit quelquefois, i l eft vrai , par le
nom d' O p p o j i t i o n , & c’eft ainfi qu’e lle a été dé-
fignée. dans la première Encyclopédie ; mais ce
terme a déjà, dans notre langue, le fens général qu’on
lui connoit, & par là même i l annonce peut-être
plus que cette figure ne comporte en effet.
Les grecs! l ’appellent Oltfaapo» ( Folie .f in e ) ;
mot. compofé de h ( a ig u , d é lié , f i n ) 3 & de
(icapia ( J olie ) dérivé de /xajs ( fo u ) y & cette
figure en effet dégliife l a raifon Tous un air d’ab-
furdité. L a raifon n’en devient que plus piquante :
le tour réveille , étonne d’abord, & plaît enfin ;
parce qu’ i l donne , à l ’aïnour propre- de celui qui
li t ou qui entend , la fatisfaâiion d’avoir vaincu
une petite difficulté, ce lle de concilier des idées qui
paroiffent incompatibles. Mais le plaifir de former
cette difficulté ingénieufe ne doit point féduire l ’écrivain
ou l ’orateur jufqu’à Texçès.
Qu’i l évite i ° . l ’ufage trop fréquent de cette
figure : Taffeétalion déshonore, parce qu’elle annonce
la difette.
Qu’i l évite 2,0. les tours trop énigmatiques ; on
n’aime que l ’exercice , on fuit la peiné. S’i l fe
préfente donc un tour de penfée de ce genre , qui
puiffe révolter par un air d’exagération ou-choquer
par une apparence trop forte d’abfuidité; on peut
le rifquer fans doute , mais en y joignant fur le
champ une explication fimple. C ’eft un exemple-
donné par Cicéron même, lorfqu’i l expofe les avantages
deTamitié pour ceux qui s’aiment :
E t abfentes a d fun t, Malgré leur abfence , ils
& egentes abundant, font préfents ;; malgré leur
& imbecilles v a le n t , pauvreté, ils font dans l ’abon-
6 , quod d ijfic iliu s dance ; malgré leur foibleffe,
diclu e j l , mortui v i - ils ont de la vigueur ; & , ce
vunt : tantus eos ho- qui eft plus embarraffant à
nos , mémoria , défi- dire, après] eur mort ils vivent
derium profequitur encore : tant eft v i f le refpeél,
amicoruml (Deamie, le fouvenir, le regret de leurs
vij. 13 . ) amis !
L ’orateur fembloit d’abord exagérer jufqu’à l ’ab-
furdité les avantages de l ’amitié ; mais auffi tôt i l
donne une explication fimple du dernier membre