de l ’attique , au lieu du commun «m 5
ïllïb e ra lïs , illecebrae , c o llig o , au lieu de i/z/i—
be ralis, inlecebroe , conligo : pareillement lilium
vient de As/pm , par le changement de p en l ; &
au contraire varius vient de BaAio's , par le changement
de A-en r.
X eft chez, les anciens une lettre numérale qui
lignifie, cinquante ., conformément à ce vers latin :
Quinquies L denos numéro dejignathab endos.
L a lign e horifontale au deffus lui donne une
valeur m ille fois plus grande ; L vaut jo o ô o .
' L a monnoye fabriquée à Bayonne porte la
lettre L .
O n trouve fouvent dans les auteurs L LS' avec
une expreflîon numérique ; c’eft un ligne abrégé
qui lignifie fe ftertiu s ( le petit fefterce ) , ou fefter-
tium ( le grand fefterce ). Celui-ci! valoit deux fois
& une demi-fois le poids de métal que les romains
appeloient libra ( balance ) ou p o n d o , comme
on le prétend communément, quoiqu’ i l y ait lieu
de croire que c’étoit plus tôt pondus ou pondum , i ,
( pefée ) ; c’eft pour cela qu’on le repréfentoit par
L L , pour marquer les deux Vibra, 8c par S pour
déligner la moitié, fenpis. C ette lib rd , que nous
traduifons liv r e, valoit cent deniers ( denarius ) ; &
l e denier valoit 10 a s , ou 10 f. L e petit fefterce
valoit le quart du denier, & conféquemment deux
a s & un demi-ûj ; en forte que le fe ftertiu s étoit
à Vas , comme le fefterdum au pondus. C ’ eft
l ’origine «fe la différence des genres : as fe jiertius ,
fyncopé de femifterdus , & pondus feftertium
pour femiftenium ; parce que le troifîème a s ou
le troilîème pondus y eft pris à moitié. A u refte,
quoique le même ligne L L S défignât également
le grand & le petit fefterce , i l n’y avoit jamais
d’équivoque ; les circonftances fixoient le choix entre
deux fbmmes, dont l ’üne n’étoit que la millième
partie de l ’autre: ( M . B e A U Z É E . )
• L A B IA L , E , adj. Gram. , qui appartient aux
lèvres. Ce mot vient du latin labia ( les lèvres ).
I l y a trois claues générales d’articulations,
comme i l y a dans l ’organe trois parties mobiles,
dont le mouvement procure l ’explofion à la voix ;
favoir, les labiales , le slin gu a le s , & les gutturales.
V o y e \ H , & L et tre s .
Le s articulations labiales font celles qui font
produites par les divers mouvements des lèvres ; &
le s confonnes labiales font les lettrés qui repré-
fentent ces articulations. Nous avons cinq lettres
labiale s , v , f , b , p , m , que la facilité de l ’épellation
doit faire nommer v e , f e , b e , p e , me.
. L e s deqx premières , v & ƒ , exigent que là lèvre
inférieure s’approche dés, dents fupérieures -, &. s’y
appuyé comme pour retenir la voix : quand elle s’ en
élo ign e enfuite , la voix en. reçoit un degré d’explo-
fion plus ou moins fo r t , félon que la lèvre inférieure
appuyoit plus ou moins fort contre les dents
Supérieures ; & c ’eft ce qui fait la différence des
deux articulations v 8c f , dont l ’ une eft foib le , 8c.
l ’autre forte.
Les trois dernières b ,p ,8c m , exigent que les
deux lèvres fe rapprochent l ’une de l ’autre : s’i l ne
fe fait point d’autre mouvement lorfqu’elles fe réparent
, la voix part avec une explolion plus ou
moins for te , félon le degré de force que les lèvres
réunies ont oppofé à fon émiflion ; & c’eft en cela
que confifte la différence des deux articulations b
8c p , dont l ’une eft foible , & .l ’autre forte : mais
fi , pendant la réunion des lèvres, on fait paffer par
le nez une partie de l ’air qui eft la matière de la
v o ix , l ’explofion devient alors m; & c’eft pour cela
que cette cinquième labiale eft juftement regardée
comme nafale. M. l ’abbé de Dangeau ( O puf. p . )
obfervantla prononciation d’un homme fort enrhumé,
remarqua qu’i l étoit fi enchifrené qu’i l ne pour
voit faire paffer par le nez la matière de la voix , 8c
qu’en conféquence par-tout ou i l croyoit prononcer
des m , i l ne prononçoit en effet que des b , & difoit
bànger du bouton , pour manger du mouton i
ce qui prouve b ien , pour employer les termes
mêmes de cet habile académicien, que Ym eft un
b paffé par le nez.
L ’affinité de Ces cinq lettres labiales fait q u e ,
dans la compofition & dans la dérivation des mots,
elles fe prennent les unes pour les -autres avec
d’autant plus de fa c ilité , que le degré d’affinité eft
plus confidérable. Ce principe.eft important dans l ’art
étymologique , & l ’ufage en eft très-fréquent, foit
dans une même lan gu e , foit dans les divers dialectes
de la même langue, foit enfin dans le pafé
fage d’une langue a une autre. C ’eft àinfi que du
grec B/w & Biorn, les latins ont fait vivo & vita ; que
au latin fcribo , ou p lus tôt du latin du moyen âge ,
fcribanus, nous avons fait écrivain ; que le b de
fcribo fe change en p au prétérit fcripji 8c au
lupin fcriptum , à caufe des confonnes fortes f 8c t qui fuivent ; que le grec /Spa/SXov, changé d’abord
en bravium , comme on le trouve dans faint Paul
-félon la vulgate , eft encore plus altéré dans prae-
mium ; que marmor a produit marbre ; que yp«<pa
& ypd(A.fj.a. ne font point étrangers l ’un à l ’autre 8c
ont entre eux un rapport analogique que l ’affinité de <p
& de y* ne fait que confirmer ; &c. ( M. B e a u ZÉkÎ)
( N ) L Â C H E , P O L T R O N , Syru
L e hache recule ; le Poltron i\ ofe avancer. L e
premier ne fe défend p a s , i l manque de valeur.
L e fécond n’attaque p o in t , i l pèche par le
courage.
IlN ne faut pas compter fur la réfiftance d’un
L â ch e , ni fur le fecours d’un P o l t r o n ( L ’a b b é ,
Gi r a r d . ) *
L a Lâcheté eft. un v ice, & la Poltronnerie n’eft
qu’une foibleffe, caufée par la furprifé du danger
& par l ’amour que tout individu a pour fa corn
fervation. ( A n o n y m e . ) ■
L A C O N I Q U E ; C O N C I S , aJ|. Syn. |
L ’idée commune attachée à ces deux mots eft
celle de brièveté. V o ic i les nuances qui les dif-
tlnguent.
Laconique fe dit des chofes & des perfonnes ;
Concis ne f e dit guère que des chofes, & principalement
^es ouvrages & du f ty le , au lieu qüe
Laconique fe dit principalement de la couver-
fation ou de ce qui y a rapport. O n d i t , un
homme tre s -la con iq u e , une réponfe laconiqu e,
une lettre laconique ; un ouvrage concis , un
ftyle concis.
Laconique fuppofe néceffairement peu de par
o le s ; Concis ne fuppofe que les paroles necei-
faires : un ouvrage peut être lon g & concis ,
lorfqu’i l embraffe un grand fujet ; une réponfe ,
une lettre , ne peuvent être à la fois longues &
l a c o n i q u e s _ .
Laconique fuppofe une forte d aftettation & une
efpèoe de 'défaut ; Concis emporté'pour l'ordinaire
une idée de perfection : V o ilà un compliment
K m laconique -. V o ilà un difeours bien
concis & bien énergiquei^M.. D’ÂI.EMBERT.Wc ï
L A C O N ISM E , f. m. Littéral. C ’eft à dire,
en François , langage b r e f, anime , & lentcncreux j
mais ce- mot défîgne proprement l ’expreflion éner-
crique des anciens lacédémoniens, qui avoient une
manière de s’énoncer fuccinéte , ferrée, animee, &
touchante.
L e ftyle des modernes , qui habitent la Laconie ,
ne s’ en éloigne gu ère encore aujourdhui; mais ce
ftyle vigoureux & hardi ne fied plus a de miférables
efclaves , & répond mal au caractère de l ’ancien
Laconifmè.
' En effet,\ les fpartiates confervoient un air de
randeur & d’autorité dans leurs manières de dire
eaucoup en peu dç paroles. L e partage de celui
qui commande eft de trancher en deux mots. Les
turcs ont allez humilié les grecs de Mifitra, pour
avoir droit de leur tenir le propos qu’Épaminondas
tint autrefois aux gens du pays : « En vous ôtant
l ’empire , nous vous avons ôté. le ftyle. d’autorité
C e talent de s’énoncer en peu de mots , étoit
particulier aux anciens lacédémoniens , & rien 11’eft
fi rare que les deux lettres qu’ ils écrivirent a Philippe
, père d’Alexandre. Après que ce prince les
eut vaincus & réduit leur Etat â une grande extrémité
, i l leur v envoya demander en termes impérieux
, s’ils né vo.uloient pas le recevoir dans
leur v ille ; ils lu i écrivirent tout uniment , non ;
en leur lan gu e , leur réponfe étoit encore plus
courte , oux. /
Comme ce roi de Macédoine infultoit à leurs
malheurs , dans le temps que Denys venoit d’être
dépouillé du pouvoir fouverain & réduit à être
maître d’école dans Corinthe; ils attaquèrent indirectement
la conduite de Philippe par une
lettré dé trois paroles , qui le menaçoient ae la
deftinée du tyran de Syracufe : àmv<no(ïy Kopivâ’/w,
D en y s eft à Corinthe.
j e fais que notre politeffe trouvera ces deux
lettres fi laconiques „des lacédémoniens extrêmement
groflîères ; eh bien , voici d’autres exemples
de Laconifmè dé la part du même-peuple ^ que
nous propoferons pour modèles. Les lacédémoniens,
après la journée de Platée., dont le récit pouvoit
fouffrir quelque éloge de la valeur de leurs troupes ,
puifqu’i l s’agiffoit de la plus glorieufe de leurs
v id o ire s , fe contentèrent d’écrire à Sparte : L e s
perfans viennent\ d ’être humilies ; 8c lorfqu apres
de fi fanglantes guerres , ils fe furent rendus maîtres
d’Athènes , ils mandèrent fimplement à Lacede-
mone : L a ville d ’A thènes eft p r ife .
Leur prière publique & particulière tenoit d un
Laconifmè plein de féns. Ils prioient ^feulement
les dieux dé leur accorder les chofes belles 8c
bonnes; ; ret xa.Aà e-Trt à^aâjoîî <Tt<Toy<x/. V o ila toute
la teneur de leurs oraifons.
N ’efpérons pas de pouvoir tranfporter dans le
françois l ’énergie de la langue grèque. Efchine,
dans fon plaidoyer contre Ctéfiphon dit aux athéniens
: « Nous fommes nés pour, la p a ra d o xo -
logie ; » tout le monde favoit que ce feul mot figni-
fioit « pour tranfmettre par notre conduite aux races
futures une hiftoire incroyable de paradoxes » ; mais i l
n’y' a que le grec qui ait trouve 1 art d atteindre
à une brièveté fi nerveufé & fi forte. ( Le chevalier
DE J A U CO U R T . )
* L A M E N T A T IO N , P L A IN T E . Synonimes.
( ^ Ce font également des expreflîons de la
fenfibilité de l ’ame; c ’eft en cela que confifte l ’idée
commune. ) ( M . B e a u z é e . ) .. , *v
L a Lamentation eft une P la in te forte & continuée.
L a P la in te s’exprime par le s" difeours ;
les gémifTements accompagnent la Lamentation
On fe lamente dans la douleur ; on fe p la in t
du malheur. _
L ’homme qui-fe p la in t , demande juftice ;. celui
qui fe lamenté, demande la pitié. ( L e chevalier
DE J A U C O U R T . )
L A N G A G E , f. m. ( A r t s , B a ifon n . P h ilo f .
Métaph. ) ' Mod us & ufus loquendi ; manière
dont les homme^fe communiquent leurs penfées,
par une fuite de paroles, de geftes , 8c d’expreffions
adaptées à leur génie , à leurs moeurs , & à leurs.
• climats. . ■ ■ A
Dès que l ’homme fe fentit entraîné par g o û t ,
par befôin , 8c par plaifir, a 1 union de fés . fém—
blables, i l lui étoit nèceffaire de dèveloper fon
ame à un- autre , & de lui,en communiquer les fi-,
tuations. Après avoir effayé toutes fortes d ex-
preffions , i l s’en tint â la plus naturelle, la
plus, u t ile , & la plus étendue , celle de l ’organe,
de la voix. I l étoit aifé d’en faire ufage en toute
occafion, à chaque inftant, 8c fans autre peine qu^