
fa ir , on y accouryt en foule. C e font donc les Hifi
trions d’Étrurie qui donnèrent lieu à l ’origine des
pièces de théâtre de Rome y elles* fortirenc des
choeurs de danfeurs étrufques. ( L e Chevalier DE
J A U C O U R T f )
H O j interjeâ. Gram. C ’eft une voix admira-
tive. H o , quel homme ! quel coup ! quel ouvrage !
E l le eil quelquefois aulli d’improbation , d’aver-
tiflement, d’étonnement, ou de menace : H o , ho ,
c ’ efi ainfi que vous en ufe\ avec moi ! H o , i l n’ en
ira p a s comme cela ƒ II y a des cas où e lle app
e lle : H o la , ho , ici quelqu’un ! [A n o n y m e .)
H OM É R IS T E S , f. m. p i. Les grecs donnoientce
nom â des chanteurs qui refoicnt métier de chanter
dans les maifons, dans les rues , & dans les places
publiques, les vers d’Homère. H o y . R hapsode.
( M. de C ahusac ).
H O M O ÎO T E L E U T O N , f. m. Be lle s -L e ttr.
Figure de Rhétorique, par laque lle les différents
membres qui compofent une période fè terminent
de la même manière j comme, ut v ivis invid iosè,
delinquis in v id iosè, loqueris odiosè. E lle n’avoit
lieu que dans la Profe chez les anciens, & elle
y formoit un agrément. Le s modernes l ’ont bannie
de la leur comme un défaut ; &^au contraire, ils
l ’ont introduite dans leur Poéfîe *: qp moins quelques
critiques penfent-ils trouver des traces de la
Rime dans i ’Homo'ioceleuton des grecs & des latins,
qui n’étoit autre chofe qu’une confonnance de
phrafe.
L e mot efl formé du grec lp»t, p a r e il, & du
verbe ts'aêm , d e fin io , je termine : terminaifon pareille.
[ L ’a b béM alle t. )
H O M O N YM E , a d j.Gramm.* pon pts, de même
nom y racines , s/w'f, femblable , & ovu^a , nom.
C e terme, grec d’o rig in e, étoit rendu en latin par
le s mots univocus ou oequivocus, que j’emplpye-
rois volontiers â diftinguer deux efpèces' différentes
à’Homonymes , qu’i l efl à propos de ne pas confondre,
ü l ’on veut prendre de ce terme une idée
jufle & précife.
J’appeilerois donc Homonyme univ.oque tout
mot q u i , fans aucun changement dans le matériel,
efl defliné par l ’ufàge a diverfes fîgnifîcations propres
, & dont par çonféquent le fens aftuel dépend
toujours des circonflances où i l efl employé.
T e l efl en latin le nom Taurus , qui'*quelquefois
fîgnifie Y animal domefiique que nous appelons
tau reau , & d’autres fois une grande chaîne
de montagnes ficuée en Afie. T e l efl aufli en fran-
çois le mot Ç oin; qui fîgnifie une forte de fruit ,
malum cydonium y un angle , angulus y un instrument
à fendre le bois, cuneus y la matrice ou
l ’inflrument avec quoi l ’on marque la monnoie ou
les médailles , typus.
J ’ai dit diverfes lig n ifica tio n s propr es, parce
que l ’on ne doit pas regarder un mot comme fio-
morryme , quoiqu’i l fîgnifie une chofe dans le fens
propre, & une autre dans le fens figuré. A in f î,. le
mot V o i x n’efl point homonyme , quoiqu’i l ait
diverfes lignifications dans le fens propre & dans
le fens figuré : dans le fens propre, i l fîgnifie le
fan qui fo r t de la bouche : dans le figuré, i l
fîgnifie quelquefois un fentiment intérieur, une
forte d ’in jp ira tion , comme quand on dit la v o ix
de la confidence y & d’autres rois un fuffra ge , un
a v i s , comme quand on d i t , qu’z7 vaudrait mieux
pefier les v o ix que de les compter.
J’appellerois Homonymes équivoques, des mots
qui n ont entr’eux quemes différences très-légères,
'ou dans la prononciation, ou dans l ’orthographe-,
ou même dans l ’une & l ’autre ; quoiqu’ils ayent
•des «fîgnifîcations totalement différentes. Par exemp
le , les mo'ts voler, latroc ina ri, 8c voler, volare ,
ne diffèrent entre eux que par la prononciation ; la
fyllabe vo efl longue dans le premier , & brève
dans le fécond ; v o le r , voler. Les mots. C e in t ,
c in c lu sy Sain, Janus y Sa in t,fan c tu s y Sein, f i nus,
& S e in g , chirographum, ne diffèrent entre eux que
par l ’orthographe. Enfin les mots T â ch e, penfium,
8c Tache, macula, diffèrent entre eux, & par la p rononciation
& par l ’orthographe.
L ’idée commune à ces deux efpèces S Homonymes
, efl donc la pluralité des fens avec de la
reffemblance dans le matériel : leurs caraclères fpé—
cifiques fe tirent de cette reffemblance même. Si
e lle efl totale & identique , les mots homonymes
font alors indifcernables quant à leur matériel :
c’efl un même 8c unique mot > un a v o x ; & c’ell
pour cela que je les diflingue des autres par la
dénomination d’univoques. Si la reffemblance n eft
que partielle & approchée , i l n’y a plus unité
dans le matériel des homonymes ; chacun a fon
mot propre , mais ces mots ont entre eux une relation
de pa rité, aequae voces y & de là la dénomination
S équivoques , pour diilinguer cette fécondé
efpèce.
Dans le premier cas , un mot efl homonyme
abfolument & indépendamment de toute eompà-
raifon avec d’autres mots , parce que c’ efl identii*
quement le même matériel qui défigne des fens
différents : dans le fécond cas, les mots ne font homonymes
que relativement, parce que les fens différents
font défignés par des mots qui , malgré
leur reffemblance , ont pourtant entre eux des différences
, légères à la vérité, mais réelles.
L ’ufage des homonymes de la première efpèce
exige q u e , dans la fuite d’un raifonnement , on attache
coi.-ftammejit au même njot le même fens
qu’on lui a d’abord fuppofé ; parce qu’à coup sûr.,
ce qui convient à l ’un des fens ne convient pas à
l ’autre , par la raifon même, de'-leur différence, &
que dans l ’une des deux acceptions , on^avanceroit
une propofition fau ffe, qui deviendroit peut-être;
enfuite la fource d’une infinité d’erreurs.
L ’ufage des h om on ym es de la fécondé efpèce
e x ig e
e i ic e de l ’cxaftitiide dans la prononciation & dans
l'orthographe, afin qu'on ne préfente pas par roal-
adreiïe un fens louche ou meme ridicule, en fai-
fane entendre ou voir un mot pour un autre qui^ en
approche. C ’efl furtoUt dans cette diflinélion délicate
de fons approchés , que confifle la grande
difficulté de la prononciation de la langue chinoife
pour les étrangers. Walt o n , d’après Alvarès Sein
edo , nous apprend ' que les chinois n ont que
$z6 mots , tous monofyllabes ; qu’ils ont cinq tons
différents, félon lefquels un même mot fîgnifie
cinq chofes différentès, ce qui multiplie les mots
pofhbles de leur langue jufqu’ a cinq fois 3 16 , ou
16^0,8c que cependant i l n’y en a dufi.es que izz2>.
O n peut demander ici comment i l efl poffible
de concilier ce petit nombre de mots avec ia quantité
prodigieufe dés caractères chinois, que Io n fait
monter jufqu’à 80,000. L a reponfe eil facile. O n
fait que l ’écriture chinoife efl hiéroglyphique 3 que
les caractères y repréfentent les idées, & non pas
les éléments de la v o ix , & qu’en conséquence elle
efl commune à plufîeurs nations voifînes de la
Chine , quoiqu’elles parlent des langues différentes.
Hoye-{ É c r i t u r e c h in o i s e . O r quand on dit que
les chinois n’ont que iz z8 _ mots fignificâtifs, on
ne parle que de l ’idée individuelle qui caraderife
chacun d’eux , 8c non pas de 1 idee fpecifi^ue ou de
l ’ idée accidentelle qui peut y être ajoutée : toutes
ces idées font attachées à l ’ordre de la conflruélion
ufùelle \ & le, même mot. materiel efl nom , ad-
je d i f , Verbe , &c. félon la place qu’i l occupe dans
l ’enfembie de la phrafe. Rhétorique du P , L am y ,
liv . I , ch. x . Mais l ’écriture devant offrir aux yeux
toutes les idées comprifes dans la fîgnifîcation totale
d’un mot , l ’ idée individuelle & 1 idee fpéci-
fique, l ’idée fondamentale & l ’ idee accidentelle ,
l ’idée principale & l ’idée acceffoire 3 chaq&e- mot
primitif fuppofe néceffairement plufîeurs caradères,
qui fervent à en préfenter l ’ idée individuelle fous
tous les afpeds exigés par les vues de l ’énonciation.
-
Quoi qu’i l en f o i t o n fent à merveille que la
diverfîté des cinq tons qui varient un même fon , doit
mettre dans cette langue une difficulté très-grande
pour les étrangers qui ne font point accoutumés
à une modulation fi délicate , & que leur oreille
doit y fentir une forte de monotonie rebutante,
dont les naturels ne s’appereoivent point-, fi même
ils n’y trouvent pas quelque beauté. N e trouvons-
nous pas nous - mêmes de la grâce à rapprocher
quelquefois des. Homonymes équivoques, dont le
choc oecafionne un jen de mots que les rhéteurs
ont mis au rang des figures , fous le nom de P aro-
iiomafie. Les latins en féfoient encore plus d’ufage
que nous, amantes fiant ameutes. V o y e \ P a r o -
h o m a s e . « O n doit éviter les jeux qui font vides
» de fens , dit M. du Marfais { des Tropes ,
» p a n . I I I , art. 7 ) ; mais quand le fens fubfîfle
» indépendamment des jeux de mots, ils ne perdent
» rien de leur mérite ».
Gkamm. et Littérat. Tome IL
I l n'en eft pas ainfi de ceux qui fervent de fon-
dement à ccs pitoyables rébus dont on charge ordinairement
les écrans, 8c qui ne font quun abus
puéril des H o m o n y m e s . C ’efl connoître bien peu
le prix du temps, que d’en perdre la moindre portion.
à compoter ou à deviner des chofes fî mife—
râbles; & j’ai peine à pardonner au P. Jouvency,
d’avoir avancé dans un très-bon ouvragé, D e r a -
t i o n e d i f i c e n d i & d o c e n d i , que les rebus expriment
leur objet n o n f i n e a l i q u o fia l e , & de les
avoir indiqués comme pouvant fervir aux exercices
de la Jeuneffe : cette rriéprife, à mon gré , neft pas
affez réparée par un jugement plus fage qu’i l en
porte prefque auffitôt en'ces termes : H o c genus
fa c ile in puériles ineptias excidit.
Q u i l me foit permis , à l’occafion des Homonymes
, de mettre i c i . en remarque un principe
qui trouvera ailleurs fon application. C ’eft qu i l
ne faut pas s’ en raporter uniquement au materiel
d’un mot, pour juger de quelle efpèce i l efl. O n
trouve en effet des Homonymes qui font tan:oc
d’une efpèce, 8c tantôt d’une autre, félon les différentes
fignifications dont ils fe revêtent dans les
diverfes occurrences. Par exemple , f i efl conjonction
quand on d i t , f i vous voulez y i l efl adverbe
quapi on dit , vous parle\ f i bien y i l efl nom ,
lorfqu’en termes de Mufîque , on dit un f i cadencé.
E n efl quelquefois prépofî.ion, parler en maître;
d’autres fois i l efl adverbe , nous en arrivons.
Tout efl nom dans cette phrafe , le Tout e fl p lu s
grand que fia partie y i l efl adjeélif dans c e lle - c i,
tout homme efl menteur', i l eft adverbe dans cette
troifième, j e f u i s tout fiurpris. .
C ’eft donc furtout dans leur fîgnifîcation qu’i l
faut examiner les mots pour en bien juger; & l ’on
ne doit en fixer les efpèces; que par les différences
{pacifiques qui en déterminent les fervices réels. Si
Io n do it, dans ce cas , quelque attention au matériel
des mots , c’eft pour en obferver les différentes meta-,
morphofes , qui ne font toutes que la nature fous diverfes
formes ; car plus un objet montre de faces
différentes , plus i l eft acceffible à nos lumières. ( M. B e au zé e . )
. (N.) H O N N Ê T E , C IV IL , P O L I , G R A C IE U X ,
A F F A B L E . Synonymes.
Nous fommes honnêtes par i ’obfervation des
bienféances 8c des ufages de la fociété. Nous fommes
civ ils par les honneurs que nous rendons à
Ceux qui fe trouvent à notre rencontre. Nous fommes
p o lis par les façons flacteufes que nous avons,
dans la eonverfa:ion_ & dans la conduire , pour les
perfonnes avec qui nous vivons. Nous fommes gracieu
x par des airs prévenants pour ceux qui s adre£
fent à nous. Nous fommes a fiable s par un abord
doux & facile à nos inférieurs qui ont a nous
parler. „
Les manières honnêtès font une marque d atten -
tion. Les civiles font un témoignage de relpedl.
Les p o lie s font une démonftration ,d eftin e. L e i
K k