
y C L A N
folxante - dixième, mavumu,
quatre - vingtième , nivumu.
quatre - vingt - dixième,, payumu.
centième , jintamu.
deux - centième, . cojintamu.
.trois-centième, dejintamu.
quatre-centième , gajîntamu.
millième , . milamu.
millionième , rnilomu.
( M . F A l GU E T , tréfçrier de France.)
( ^ ) I l ne s’agiffoit point i c i , pour propofer
une Langue univerfelle dpnt on put agréer le proje
t , de Amplifier les règles de la Grammaire,
.comme l ’auteur femble fe l ’être uniquement pro-
p.ofé : i l falloir au contraire ajouter.,'à la Grammaire
, des règles générales de formation , par
lefquelles oh pût déduire d’un petit nombre de
racines toute la nomenclature de la Langue ; car •
c ’eft la nomenclature , & fur tout les irrégularités
de la nomençlature, qui rendent longue & épineufe
l ’étude des Langue s.
J’ôferai ajouter que l’auteur n’avoit pas affez
aprôfqgdi les principes de la Grammaire générale,
pour propofer un plan digne d’être adopté. Que
lignifient des cas, qui ne font point des cas, des
terminaifons, des chutes ( c a fu s ) ? Pourquoi n’a-
t - il pas imaginé, pour avoir de vrais cas, autant
.de terminaifons qu’il peut y avoir de prépofitjons ?
car , quoi qu’en puifTe dire lé P. Lami , l’un ae
•feroit pas plus difficile à retenir que l ’autre ; & la
diverfité dès définenpes fauveroit la' Langue de la
monotonie.
Je n’entre pas dans un plus grand dé ta il, qui feroit
| trop” lon g , parce qu i l feroit critique. V ° y e\
S amskret. ) ( M . É e a u z ê e . )
( N . ) L A R R O N , F R I P O N , F I L O U , V O L
E U R . SynonymeSf Ce font gens qui prennent
/ce qui ne leur appartient pas ; avec les différences
luivantes. L e Larron prend en cachette j i l dérobe.
L e Fripon prend par frneffe ; i l trompe. L e F ilo u
prend avec adreffe & fubtilité ; i l efcamote. L e
'Vo leu r prend dé toutes manières, & même de force
& avec violence.
L e Larron craint d’être découvert le F r ip on ,
d’ être reconnu ; le F ilo u , d’être furpris; & le V o leur
, d’être pris. ( L ’ abbé G lR A R D . )
( N , ) L A S , F A T IG U É , H A R A S S É . S y n ,
C e s trois ternies dénotent également une forte d ’in-
difpofîtion , qui rend le corps inepte au mouvement
2c à l ’avion.
O n .eft la s , quand on eft affeffcé du fentiment
défagréable de cette inaptitude : & cette La jjitu de ,
fefant abftraétion de toute eaufe , peut être forcée
ou fpontanée 4 forcée , fi elle eft l ’effet & la fuite
d’un mouvement exçeffif j fpontanée , fi elle n’a
été précédée d’aucun .exercice violent que ' l ’on
puiffe en regarder comme la caufè.
p n eft f a t ig i i é ? quand, par le travail ou le
mouvement, on s’eft mis dans cet ,état d’inaptitude.
On eft h a rajfé , quand on reffent une Fatigue
exceffive.
Quand on eft la s du tra v a il, i l faut le fulpen-'
>re .ou Ranger j car ce n’eft quelquefois que 1 uniformité qui lajfe. Quand on eft fa t ig u é ., i l
faut fe repofer. Quand on eft harajfé9 i l faut fe
rétablir. ( M . B è a u z é e . )
( N* ) LA S SE R , F A T IG U E R . Synonymes»
L a continuation d’une même chofe lajfe ,* la peine
fa tig u e . On fe lajfe à fe tenir debout j on Çpfati-r
gue^ d travailler.
Etre' la s , c’e'ft ne pouvoir plus agir. Être fa t ig u é 9
c’eft avoir trop agi.
L a Lajjitude le fait quelquefois fentjr fans qu’on
ait rien fait ; elle vient alors d’une dilpofifion du
corps, & d’une lenteur de circulation dans le fapg.
L a F atigue eft toujours la fuite de l ’aétion ; e lle
fuppofe un travail rude , ou par la difficulté ou par
la longueur.
Dans l e fens figuré , un fuppliant lajfe par fil
perfévérance ; & i l fa t ig u e par les importunités.
O n le lajfe d’attendre. O n fe fa t ig u e à pour-*
fuivre.. ( L ’ abbé G lR A R D . )
( N . ) L E , L A , L E S , A rticle indicatif. V o y e |
A r t i c l e . I l y a des langues qui n’ont point admis
1 article indicatif , parce que , dans bien des cas ,
les cirçonftances du difcours défignent fuffifamment
la neceffité de l ’application aux individus, & qu’en
toute autre occurrence ces idiomes ont t rou vé,
dans leur mécanilme propre ou dans leurs ufages,
des moyens furs pour défigner cette application
fans équivoque.
Noiis difons , par exemple , une robe de femme j
& une rçbe de la fem m e , dans des fens très-diffé-
renrsj & ç’eft l ’emploi ou la fuppreffion de l ’ arti-
c l e , qui earaélèrife cette différence. Les latins
n’ont pas été fans reffource pour la marquer : tog a
mulieris répond exactement à notre fécondé phrale 5
& pour la première ils auroient dit toga m uliebris,
où l ’on voit que l ’adjeétif muliebris empêche
l ’application à tout individu femme , au contraire
de Mulieris qui fuppofe & marque cette application.
De là vient que M. Pu c los ( Rem. fu r tcg
Gramm. gén. IL v i jJ dit que de fem m e , dans le pçe-s
mier exemple, eft un qualificatif adjeftif; & que de la
femme , dans lé fécond, eft un qualificatif individuel :
djftinCtion à laquelle i l auroit été à défirer que le s
rudimentaires fiffent attention , pour ne pas décider
,que, quand i l y a de entre deux noms , i l faut en
latin mettre le fécond au génitif ; ce q u i, comme
on le voit i c i , n’eft pas toujours vrai.
D ’autres langues ont trouvé d’autres moyens, de
marquer le fens individuel (fans les noms appel-
latifs. Nous difons l ’homjr\e , le fe ig n e u r , la
femme , en mettant l ’article indicatif avant le no,m j
& les bafques défignent le même fens par une par-?-
ticulc enclitique qu’ils mettent à la fin des noms ;
g uh ° n
jfuimnüiommt ) , gui&nà ou guiypnàc ( l ’hota-
me ) ; iaun § feigneur ) , jauiia ou jaunac ( lé lei-
gheur j emaciime ( femme ) ; emacumea o u ema-
cumeàc ( la femme ). . ,,
Le s fuédois , dépourvus comme les latins de 1 art
icle indicatif, font pourtant parvenus à la ’meme
précifion qu’i l met dans nos langues modernes., au
moyen de .deux formes, différêntes que leur ufage
a donnée? aux noms appellatifs : jy fgM fg ( jeune
homme ) d yg d ( vertu ) , bock { livre ) , qumna
( femme. ).:, broed fp ain ) ; voilà des noms appel-
latifs fous la forme indéfinie, & w e e abftraction
des individus : ynglingen (’ le jeune homme ) ,
dygden ( la vertu ) , bocken ( le liv re 1» qumnan
( la femme.) broedet ( le pain ) ; voila les memes
noms appellatifs fous la forme définie , & a|-ec
application aux individus. L a maniéré fuedoiie n eft
peut-être'pas fort' différente de la manière bafque ;
quoique les grammairiens des deux langues , d’apres
lefquels je viens de parler , s’expriment bien diversement,
j ;; , f ’ „ . ,
Quoi . qu?i l en f o i t , dans notre langue & dans
plufîeurs autres , ,on a admis l ’article indicatif ,
dont on fait ufage nonobftant les circonftances qui ,
en déterminant de manière ou d’autre, les individus,
peuvent quelquefois. rèndre inutile l ’indica-
ü on marquée par l ’article. C ’efP|)eut-être de là
qu’eft venue la difficulté qu’ont eue tous les grammairiens
, de bien définir la nature.de l ’article indic
a tif , en lui attribuant des effets qui ne réfultent
que du concours des circonftancés : car i l n’indique
en effet que l ’application du nom ap pellatif
aux individus \ & s’i l le trouve alors quelque autre
détermination plus préeifè des individus, elle tient
ou à la nature de l ’attribut ou à quelque autre cir-
conftance du difcours,
•Quand on d i t , par exemple ,■l ’Komme é jl mortel ;
r a r t ic le le indique feulement que le mot homme
doit être pris avec, application aux individus mais
comme i l s’agit ic i d’une propriété de Tefpèce
entière. & qui fuit-néceffairement de la nature commune
S homme\ cette circonftance détermine l ’application
du nom ap pella tif à la totalité des individus
de Tefpèce.
Quand on d i t , les hommes fo n t méchants ;
Fàrticle les indique, tant par fa nature que parce
qu’i l eft au p lu r ie l, que le nom homme doit s’entendre
' des individus de Tefpèce humaine : mais
comme on leur attribue ici une qualification accidentelle
, qui pourroit bien ne pas convenir à quelques
uns fi l ’on en fefoit l ’examen détaillé ; i l ré—
lulté de la q u e l ’étendue du nom homme n eft pas
prife ici dans toute fa latitude , qu’ i l n’eft queftion
que de ‘ la plus ^grande partie dès individus , c’eft à
dire , de la totalité morale , & non de la totalité
phyfiqüe comme dans l ’exemple précédent.
Dans ces deux exemples , l ’article tombe fur un
nom ap p e lla tif feul : en voici d’autres où i l tombe
fur un nom ap pella tif dont la compréhension eft
^modifiée par quelque addition explicite.
' J J r a m m . e t L i t t é j r a t . J o m l l i
L ’homme éclairé qui pèche e ft p lu s coupable
qu’un autre : ici le indique que l ’idee generale
. exprimée par homme éclairé qui p è ch e , eft actuellement
appliquée aux individus en qui fe trouve
la nature énoncée. par cet enfemble ^' mais parce
que l ’attribut eft une fuite néceffaire de la nature
commune d’homme éclairé qui pèche , 1 etendue de
la fio-nifîcation de çet enfemble eft néceffaire ment
prife5dans toute fa latitude , & i l s’agit ici de la
totalité phyfiqùe des individus à qui convient cette
nature. . T [T .... | . /
Qu’on dife au p lu r ie l, les hommes éclairés fo n t
p lu s f âges que les autres : l ’article les , 8c par fa
nature & par le nombre pluriel , indique q u i l
« s’agit ic i de plufîeurs’ individus qui font hommes
éclairés ; mais comme i l eft queftion d un attribut
accidentel & qui n’admet que trop d’exceptions
dans le d é ta il, les individus ne font pris ic i que
dans leur totalié morale , & non dans leur totalité
phyficjué. ; ■ ' .
V o ic i d’autres exemples où l ’article tombe fui*
un nom ap pella tif dont la comprehenfion eft modifiée^
par quelque addition implicite.
L e s rois ont fondé, lès principales abbayes de
France • : : c’eft comme fi l ’on difoit les rois de
France ; & l ’article , tant par fa nature^ que par l e
nombre pluriel , indique plùfieurs individus rois, de
France : mais l ’attribut fait affez-connoître qu’i l
s’agit, non d e là totalité phyfiqùe des rois de France ,
niais feulement de quelques-uns qui ont concouiu a
) cette oeuvre. . -
Si nous difons en France , le roi a le titre de
fils : aîn é de l ’ÉgUfe ; on- entend implicitement
te -roi de F ra n c e , 8c dans ce cas , le fait difpa-
roître l ’abftra&iori des individus : mais 1 a ttribut,
appartenant à l ’efpèce entière & énonçant un droit
inaliénable de la couronne de France , prouve que
le défigne ici là totalité phyfiqùe des individus rois
de F ran c e , depuis le premier qui fut décoré de ce
I titré jufqu’au dernier de fes fucceffeurs.
Si l ’on dit- encore en France , le roi défire la
p a ix ; i l fe fait implicitement au ■ nom ap p e lla tif
: roi une autre addition que dans lé cas precedent ,
laque lle eft fuffifamment marquée par la circonftance
du lieu & par la nature de 1 attribut . c eft
comme fi l’on difoit , le roi qui règne acluelhment
en France déjire la p a ix , ce qui réduit 1 application
à l ’unité individuelle & au feul roi Louis X V l^
O n v o i t , par Ces deux derniers exemples, combien
cés additions implicites font dépendantes des cir-
conftances , & quelle en eft l ’ influence fur la valeur
: des éxpreffions. Le roi ., dans le p remier exemple,
indique tous les individus de l ’efpèce defignée par
l ’expreffion générale roi de F rance ; dans le fécond,
i l ne marque qu’un feul individu. C eft que le fécond
exemple tient encore des circonftancés une
autre addition implicite qui n’appartient pas au
premier , je veux dire l ’addition qui régné aclueU
; iement. _. , , I l n’ y a donc pas affea dexaftitude dans ce quç
i . . ... 1 - * ( d em i