
que nous connoiflîons, font tous de eette forme
carrée j & le P. Montfaucon allure que de tous
le s manufcrits grecs qu’i l a vus * i l n en a trouvé
que deux qui fuflenten forme de rouleau. (P a l e o g .
gra sc. lib . i , rfuip. iv , p a g . z 6 , Reimm. Idea
J y f iem . a n t iq . lit te r . p a g . 227. I tem , p a g . 14 1 .
Schwa rtz, D e o rnam . lib . D iffè r e . 1 1 .) -
Ces rouleaux ou. volumes étoient .compofés de
plufieurs feuilles attachées les unes aux autres, &
roulées autour d’un bâton qu’on nommait T Jmbili-
c u s , qui fervoit comme de centre à la colonne
ou cylindre que formoit le rouleau. L e côté extérieur
des feuilles s’appeloit F r o n s ; les extrémités
du bâton fe nommoient C o r n u a , &• étoient ordi-
n^ re.raent décorées de petits morceaux d’argent,
d iv o ire , même d’or & de pierres précieufes ; le
mot SvAAaCoj étoit écrit fur le côté extérieur.
Quand le volume ctoit d ép lo y é , i l pouvoit avoir
une verge & demie de large , fur quatre ou cinq
de long. ( y oye^ Salmuth, A a r ,P a n ciro l. p a r t . 1 ,
t ic . xlij. p a g . 1 4 3 & f u i v . \V ale, p a r e r g . a ca d .
p a .g . 72. Pitifc. L . a n t . tom . 1 1 , p a g . 48. Barlh.
A d v e r f . l ïv . XXI I . c . 28 & f u i v . U zm ,p a g . 2 51 :
auxquels on peut ajouter plufieurs autres auteurs
qui ont écrit fur la forme & le s ornements des anciens
L iv r e s t rapportés dans Fabricius,_S/<£. a n t iq . ch . xix ,
$. 7 .• p a g . 6 0 7 .)
A la forme des L iv r e s appartient auffi l ’arrangement
de leur partie intérieure, ou l ’ordre & la
difpofîtion des points ou matières, & des lettres en
lignes & en pages , ' .avec des marges & d’autres
dépendances. Ce t ordre a varié : d’abord les lettres
étoient feulement féparées en lign es; elles le furent
enfui te en mots féparés , qui furent distribués par
points & a lin e a , en périodes, fe étions , paragraphes
, chapitres & autres divifions. En quelques
pays , comme, parmi les orientaux , les lignes vont
de droite à gauche 5 parmi les peuples de l ’O c c ident
& du Nord, elles vont de gauche à droite.
D autres, comme les g rec s , du moins en certaines
occafions , écrivoient la première ligne de gauche
a droite, la fécondé de droite à gauche, & ainfi
alternativement. Dans d’autres pa ys , les lignes font
couchées de haut en bas a côté les unes des autres ,
comme chez les' chinois. Dans certains L iv r e s
le s pages font entières & uniformes ; dans d’autres
elles font divifées par colonnes ; dans quelques-
uns elles font divifées en texte & en notes, foit
marginales, foit rejetées au bas de la page. Ordinairement
elles portent au bas quelques lettres
alphabétiques qui fervent à marquer le nombre des
feuilles , pour, connoître fi le L iv r e eft entier. On
charge quelquefois les pages de fommaires ou de
notes on y ajoute aufli des ornements , des lettres
initiales , rouges, dorées, ou figurées ; des fron-
tifpices, des vignettes , . des cartes , des eftampes,
& c . A la fin de chaque L iv r e on met f i n ou
f i n i s ; anciennement on y mettoit un < ; , appelé
c o r o n i s , & toutes les feuilles du L iv r e étoient
lavées d’huile de cèdre, ou parfumées d’écorce de
citron , pouf préferver les Livres -dé la corruption»*
a n trouve auili certaines formules au commencement
ou a la fin des Livres , comme parmi les
jùifs , efio fo r c is y que l ’on trouve à la fin de
1 Exode ,■ du Lévitique , des Nombres , d’Ézéchiei ,
par lefquels on exhorte le leétèur ( difent quelques
uns) à lire les Livres fuivanls. Quelquefois
on trouvoit à la -fin des malédi£tions contre
ceux qui falfifieroient le contenu du Livre 5 &
celle de l ’Apocalypfe en fournit un exemple.
Les mahométans placent le nom de Dieu au-commencement
dé tous leurs a Livre s, afin d’attirer fur
eux la prote&ion de l ’Etre fuprême , dont ils
croient qu’il fuffit d’écrire ou de prononcer le nom
pour s’attirer du fuccès dans fes entreprifes. Par la
même raifon plufieurs lois des anciens empereurs
commençoient par cette formule , Jn nomine
D e i. { V . Bàrth. D e libr. legend. Diffère, j* ,
p a g . 106 & fu iv . Montfaucon , Paleogr. lib. 1 ,
chap. xl. Reimm. Idea fj/ lem . antiq. litte r .p . 227.
Schwartz , D e ornam. libror. Diffère. II. Reimm-
l d jy fiem . p a g . 25 1. Fabricius, B ib l. graec. I. X ;
c. v. p . 64. Revel. c. xxij. A lk o r a n , f e c t . n i ,
p . 59. Barthol. lib. cit. p . 1 17. )
A la fin de chaque Livre les juifs ajoutoient le
nombre des verfets qui y ctoient contenus, & à
la fin du Pentateuque le nombre des fe étions., afin
qu’il put être tranfmis dans fon entier à la Pof-
térité. Les maflorettes & les mahométans ont encore
fait plus : les premiers ont marqué le nombre
des mots , des lettres , des verfets , & des chapitres de
l ’ancien Tefta-ment ; & les autres enontufé de même
à l ’égard de l ’Alcoran.
Les dénominations des Livres font différentes,
félon leur ufage & leur autorité. On peut les
diftinguer en Livres humains , c’eft à dire , qui
font compofés par des hommes ; & Livres d i v i n s ,
qui ont été dictés par la Divinité même.vOn appelle
auffi cette dernière forte de Livres, Livres faérés ou
infpirés.
Les mahométans comptent cent quatre Livres
divins , dictés ou donnés par Dieu lui - même à
fes prophètes : favoir dix à Adam j cinquante à
Seth ; trente à Enoch j dix à Abraham. 5 un à
Moïfe, favoir le Pentateuque tel qu’il étok avant
que les juifs & les chrétiens Feufient corrompu;
un â Jéfus-Chrift, & c’ëft l ’Évangile ; à David un y
qui comprend les Pfeaumes ; & un à Mahomet ,
favoir l ’Alcoran : quiconque, parmi eux, rejette ces
L iv r e s , foit en tput, foit en partie , même un
verfet ou un mot, eft regardé comme infidèle. Ils
comptent pour marque de la’ divinité d’un Livre , ■
quand Dieu parle lui-même, & non quand d’autres
parlent de Dieu à la troifieme perfonne, comme
cela fe rencontre dans nos Livres de l ’ancien 8c
du nouveau Teftament, qu'ils rejettent comme des
cômpo lirions purement humaines, ou du moins fort
altérées. ( V oy e% Reland , D e R e lig . mahomet-
liv. 1 , c. iv. p a g . 21 & fu iv . Ifenu ibid. l . i l . §. i 6 ,
pag. 2,31.)
Livres f i iy l lin s ; c’ étôient' des Livres compofés
pat.de prétendues prophéteffes du paganifrae, appelées
S ib y lle s , lefquels étoient dépofés à Rome
dans le Cap itole , fous la garde des duuiiwirs. [Vo y e \
Lomcicr. D e B ib l. chap. xlij. p . 377- )
Livres canoniques ; ce font, ceux qui font reçus
par l ’É g lif e , comme fefant partie de l’Écriture feinte :
tels font les Livres de l ’ancien & du nouveau Tefta -
ment. M .
Livres apocryphes ; c e font ceux qui font exclus
du rang des canoniques, ou fauffement attribues a
certains auteurs.
Livres authentiques ; on appelle ainu ceux qui
font véritablement des auteurs Auxquels on les
attribue , ou qui font déciiifs & d’autorité : tels font,
parmi les Livres de Droit, le Code, le Digefte.( y 'oy .
Bacon, D e aug. Scient, lib. V l l l . v . iij. Works ,
tom. p a g . 257. ) • .
Livres ^auxiliaires ; font ceux qui quoique
moins éffénciëls en eux-mêmes, fervent a en com-
pofer ou à en expliquer d’autres; comme,.dans
l ’ étude des lo is , les Livres dès inftituts, les formules,
, les maximes., &c. ■ .
Livres élémentaires ; on ap pelle ainfi ceux qui
contiennent les premiers & les plus (impies principes
des feiehees j tels font les Rudiments, les
Méthodes, les Grammaires , &c : par où on les
diftiague ''des Livres d’un ordre fupérieur , qui tendent
a aider ou à éclairer ceux qui "ont des iciences
une teinture plus forte. ( V oy e \ les Mém. de Trév
ou x , ami. 17 3 4 , p . 804. ), ggfff ,
. Livre, de bibliothèque ; on nomme ainfi des L i vres
qu’ on ne lit point de fuite , mais qu’on confulte
au befoin , comme les Dictionnaires , le s Commentaires
, &c. 1
Livres exotériques ; nom que les Savants donnent
à quelques ouvrages deftinés à l ’ufage des le c teurs
ordinaires ou du peuple.
Livres aeroatiques ; ce font ceux qui traitent
de matières fublimss ou cachées, qui font feulement
à la portée des Savants, ou de ceux qui veulent
approfondir les fciences. ( y o y e \ Reimm. Idea
fy jiem . ant. litter. pag. 136 ). .
Liv r e s ' défendus ; on appelle ainfi ceux qui font
prohibés & condannés par les évêques , comme
contenant des héréfies ou des maximes contraires'
aux bonnes moeurs. ( F o y e \ Bingham , Orig. ecclef.
■ lib. XV;I , chap. xj., part. II. Pafc. D e V a r .
mod. mor. trad. chap. iij. p a g . 2.5Ö & 19 3*.
D ic lio n n . univerf.de Trév. tom. III. pa g . 1507.
Platt. In fi, hifiot. theolog. tom. II , p a g . 65.
Henman , V ia a d h i f i. tit. cap. iv. parag. 63 ,
v a g .T ï 6 z. J
Livres publics [L ibr i publici ) ; ce" font les aétes
des temps paffes & des tranfaCtions gardées par autorité
publique. ( Voye-[ le D iclon n . de Trévoux ,*
tom. I , p a g . 1509. )
Livres d’ E g life ; ce font ceux dont on fe fert
dans les offices publics de la R e lig io n , comme
font le pontifical, Tantiphopier , le graduel * le
légionnaire , le pfeaulier , le Livre ti Évangile ,
le miffel, l’ordinal, le rituel, le
le cérémonial, le bréviaire'; & dans lE g iu e g>
que, le monologue, l’euchologue , !<?. tropho-
logue , &c. Il y a auffi un Livre de paix ,
porte à baifer au clergé pendant la mefle : c eft
ordinairement le Livre des Évangiles.
Livres de"plain-cliam; font ceux q u i contiennent
les pféaumes , les antiennes, les répons , 8c
autres prières que l’on chante 8c qui font notées. Livres de Liturgie ; ce font ceux qui contiennent,
non toutes les liturgies de l ’Églife grèqne , mais
feulement les quatre qui font préfentement en ufage,
favoir les liturgies de S.Bafile , de S. Çhryfoftome ,*
celle dos Préfanôïifiés, TIpoccyicapiw , & celle dç
S. Jacqùes , qui n’a lieu que dans 1 Eglne de J -
rufalem , & feulement une fois l’annee. C Voye^
Pfaff. Introd. hïfl. theolog. lib. 1V; para*. 2 . t. LU,
pag. 2 8 7 . Diclionn. univ.de Trévoux , tom. II! ,
pag. 15 07V) . , ; ,
Les Livres d’É glife, .en Angleterre , qui ctoient
en ufage dès le milieu du dixième fiècle , etoient,
félon qu’ils font nommés dans les cations d bis rie ,
la Bible, le pfeautier , les épitres., 1 Evangile, e Livre de méfié, le Livre de plâin - chant, autrement
antiphonier , le manuel , le calendrier , e
martyrologe ', le pénitenciel, & le Livre des
leçons. ( Voye\ Johns, Lois ecclef ann. $>57*
parag. 2 1 . ) , . . .r r * 1
Les Livres d’Eglife , chez les juifs , Jont ^le Livre de la lo i , l’Hagiographe , les prophètes , àrc.
Le premier de ces Livres s’ appelle auffi le Livre de im ife , parce que ce iégjflateur l ’a compole,
& le Livre de VAlliance , parce qu il contient
l’alliance de Dieu avec les juifs. Dans un fens
plus abfolu , le Livre de la lo i fignifie l’original ou
l ’autographe qui fut trouvé dans le tréfor du temple
fous le règne de Jofias.
On peut diftinguer les Livres, félon leur defiein
ou le fujet qu’ils traitent, en hifioriques , qui
racontent les faits ou de la nature ou de 1 humanité:
& en dogmatiques, qui expofent une doctrine
ou des vérités générales. D’autres font meies_ de
docrmes & défaits : on peut les nommer hifionco-
dogmatiques. D’autres recherchent Amplement des
vérités', ou tout au plus indiquent les raifons par
lefquelles ces vérités peuvent être prouvées, comme
la Géométrie de Mallet. On peut les ranger fous
la même clafie; mais on donnera le titre de Jcien-
tifico-dogmatiques , aux ouvrages , qui non feulement
enfeignent une fcience , mais encore qui lat
démontrent, comme les Éléments d Euclide. ( Voye^
W o lf, Philof. prat. fect. I I I , chap. j. parag. 7*
p a g -T io .) ' ’ . Livres pontificaux , Libri pontificales ,
B/.8ata- j c’éioient , parmi les romains , les Livres
de Numa , qui étoient gardés par le ^rand prêtre ,
& dans lefquels étoient décrites les ceremonies des
fêtes, des feeùfifes, les prières, & tout ce <pui
P PP! »