Patro nag e c l ien t é la ir e , étoitla prote&ion
que les patrons ou grands dévoient à leurs cliens ou
protégés , & le droit que ces mêmes patrons avoient
fiir leurs cliens, en coftfidération de la proteôion
qu’ils leur accordaient.
Corbin diftingue quatre fortes de patronage ; le
premier eft celui dont on vient de parler ; le ïecond
eft celui dont on a parlé au mot Patron ; le troifieme
eft celui que les l'eigneurs le retiennent fur leurs domaines
en les donnant : il comprend dans cette clafle
tout ce qui regarde les devoirs des vaffaux & des
cenfitaires, ferfs & autres fujets envers leurfeigneur;
le quatrième eft le patronage eccléfiaffique dont on
pariera ci-après.
• Le patronage clientelaire fut établi par les lois de
Romains , fuivant lefquelles les patriciens dévoient
pour ainfi dire fervir de peres aux plébéiens, patroni
quali patres.
Chaque plébéien fe choififlîoit dans l’ordre des
patriciens un patron ou prote&eur : celui-ci. aidoit
le plébéien de fes confeils ; il lé dirigeoit dans fes affaires
, prenoit fa défenfe dans les tribunaux , & le
délivroit des charges publiques.
Les plébéiens par un jufte retour étoient obligés
de doter les filles de leurs patrons , de les aider de
fervices & d’argent lorfqu’il s’agifloit de quelque
impofition publique , ou pour obtenir quelque magil-
trature.
Ces devoirs des plébéiens envers leurs patrons , firent
donner aux premiers le nom de cliens, clientes
quajî tolentes.
Ce n’étoient pas feulement les particuliers qui
avoient des patrons ;ffes colonies , les villes alliées,
les nations vaincues, fe choififlbient pareillement
quelque patricien pour être le médiateur de leurs
différends avec le fénat.
Chaque corps de métier avoit aufli fon patron.
Plufieurs d’entre ces patrons exercèrent toujours
gratuitement leur miniftere ; leurs cliens leurs fai-
ioient pourtant quelquefois des préfens , lefquels
n’ayant d’autre fource que la libéralité & la recon-
noiffance , furent appellés honoraires.
Mais il y en eut qui rançonnèrent tellement leurs
cliens , fous prétexte des avances qu’ils avoient faites
pour e u x , que l’on fut quelquefois obligé de faire
des reglemens pour réprimer l’avidité de ces patrons.
Cet ancien patronage diminua infenfiblement à
mefure que le nombre des jurifconfultes augmenta.
On donna le nom de patrons à ces jurifconlùltes,
parce qu’à l’exemple des anciens patrons ils répon-
doient aux particuliers fur les. queftions qui leur
étoient propofées, & prenaient en main leur défenfe
; & par la même raifon, ceux qui s’adreffoient
à ces jurifconfultes, furent appellés leurs cliens.
Voye{ Aulugelle , liv. V, ch. xiij. Grégorius Tolo-
fanus, liv. X IV . ch. x. Corbin, & Yhifl. de la jurifpr.
rom. de M. Terraffon. ( A )
P a t r o n a g e , ( Peinture. ) forte de peinture faite
avec des patrons qui font découpés dans les endroits
où les figures que l’on veut peindre doivent recevoir
de la couleur. Les patrons font faits pour l’ordinaire
de papier fin qu’on imbibe de cire fondue fur le feu,
& qu’on ouvre enfuite dans les endroits néceffaires.
Les couleurs dont on fe fert peuvent être à détrempe
ou à huile, fuivant la nature de l’ouvrage.
Les cartes à jouer font peintes de cette maniéré.
On écrit les grands livres d’églife avec des patrons
de lames de laiton.
On fait aufli, par le moyen du patronage , une ef-
pece de tapifferie fur des cuirs dorés ou argentés, fur
des toiles ou fur des étoffes blanches ou teintes de
quelque couleur claire. Dictionnaire des beaux-Arts.
PATRONE, (Marine.') Voy. Gaxere-patro n e.
PATRONIDÈ, ( Géog. anc. ) ville de la Phocide, j
entre Titora & E latée, félon Plutarque in Sylla, qui
eft le leul ancien qui en fafl'e mention. Ce fut auprès
de cette ville qu’Hortenlius joignit S ylla, qui étoit
allé au-devant de lui avec Ion armée. (D . J . )
PATRONNER , en Peinture , c’e ft , par le moyen
d’un papier ou d’un carton découpé & à pièces emportées
qu’on applique fur une toile ou.autre chofe ,
imprimer fur cette chofe avec de la couleur les mêmes
figures que celles qui font découpées fur le carton
: c’eft ainli que fe font les cartes à jouer. On a
. autant de différens patrons pour patronner les figures
ou les orneniens , que l'on a de couleurs à y mettre.
P A T R O N N E U R ou D e s s i n a t e u r ,T. m.
( Rubanier. ) eft celui qui imagine les deffeins ( s’il
eft affez heureux pour lavoir defliner, ce qui manque
trop généralement à une grande quantité, qui par ce
défaut font contraints de butiner iur autrui ) , ou au-
moins qui les range fur le papier réglé de façon à
être exécutés fur le métier. Il doit connoître parfaitement
toute la méchanique de ce m étier, pour etre
en état de juger par avance de l’effet que doit produire
fon patron; fes méprifes occafionnent toujours
divers àccidens , foit par l’inexécution du deffein
par lui projetté , ou qui lui a été donne, foit par la
perte du tenis de l’ouvrier, qui après avoir employé
plulieurs jours à paffer fon patron , ne peut venir à
bout de fa perfedion, par quelque faute qui s’y fera
trouvée , &£ qui oblige de recourir à lui ; perte du
tems qui retombe toujours fur lè maître', qui fans
compter la dépenfe , manque fouvent par ce rétarde-
ment de remplir fes engagemens , ce qui lui eft ordinairement
d’un préjudice confidérable. Le patronneur
doit encore être fidele, c’eft-à-dire qu’il ne doit point
communiquer les deffeins qui lui font confiés , en
les vendant à d’autres , ou vendant à plufieurs ceux
qui viendroient de fon propre fonds ; de forte qu’un
maître qui fe croiroit Tunique poffeffeur de ce deffein
, a quelquefois vu paroître l’ouvrage dans le public
avant qu’il en eut été feulement fait un échantillon
chez lui. Il feroit à fouhaiter que chaque fabriquant
fut lui-même fon propre defîinateur, qui parla
s’éparggeroit une dépenle toujours à pure perte ,
& l’empecheroit au-moins d’être la proie de ces âmes
vénales , s’il en eft encore, qui n’ont rien de facré
que leur propre intérêt.
PATRONYMIQUE, adj. les noms patronymiques
font proprement ceux qui étant dérivés du nom
propre d’une perfonne, font attribués à tous fes def-
cendans. R. R. <srcn»p, gen. ««mpo?, contr. narplç,
pater, & owfjLo., nomen ; c’eft comme fi Ton difoit,
patrium nomen. Selon cette étymologie il fembleroit
que ce nom ne devroit être donné qu’aux defeen-
dans immédiats de la perfonne dont le nom propre
eft radical, comme quand He&or, fils de Priam, eft
appellé Priamidos, ou. Æ née, Anchijiades, &c. mais
on les applique également à toute la defcendance ;
parceque le même homme peut être réputé pere
de tous ceux qui defcendent de lui, & c’eft ainfi
qu’Adam eft le pere commun de tous les hommes.
On a étendu encore plus loin la fignification de
ce terme, & l’on appelle noms patronymiques, ceux
qui font donnés d’après celui d’un frere ou d’une
foeur, comme Phoronis, c’ eft - à - dire IJis Phoronei
foror; d’après le nom d’un prince à fes fujets, comme
Thejides, c’eft-à-dire Athenienjis, à caufe de Thé-
fée , roi d’Athènes ; d’après le nom du fondateur
d’un peuple, comme Romulides, c’eft-à-dire Rotna-
nus, du nom de Romulus, fondateur de Rome & du
peuple romain. Quelquefois même, par anticipation,
on donne à quelques perfonnes un nom patronymique
tiré de celui de quelque illuftre defcendant, qui
eft confidéré eômmele premier auteur de leur gloire,
J comme Ægida, les ancêtres d’Égée.
La Méthode gnèqne de P. R. liv. VI. chap. iv. fait
connoître la dérivation des noms patronymiques
grecs ; & la petite Grammaire latine de Voflius, edit.
Lugd. Bat. 1&44, pag- , explique celle des noms
patronymiques de la langue latine.
Il faut obferver que les noms patronymiques font
absolument du ftyle poétique , qui s’éloigne toujours
plus que la profe de la fimplicité naturelle.
( B . E. R. M. )
v PATRONIUS SO D A L IT I I , (Littéral.) c’étôit
le nom du chef de la confrérie du grand college de
Silvain de Rome. On gardoit dans ce grand college
les dieux Lares & les images des empereurs. Les
temples & les autres lieux confacres à Sylvain
étoient ordinairement dans les bois , dans les forêts.,
PATROUILLE, f. f. en terme de Guerre, c’eft une
ronde ou une marche que font la nuit les gardes ou les
gens de guet, pour obferver ce qui fe paffe dans les
rues, & veiller à: la fureté & à la tranquillité de la
ville ou du camp. Voye{ Ga rde, R onde, & c.
Une patrouille confifte généralement en un corps
de cinq .ou fix foldats détachés d’un corps de garde,
&: commandés par un fergent. Chambers. Dans les
places où il y a de la cavalerie, on fait faire des patrouilles
par des cavaliers détachés du corps de garde.
II eft important aufli, dans les quartiers, d’avoir
des patrouilles qui rodent continuellement du côté
de l’ennemi pour l’inftruire de fes démarches. Voyeq_
Q uartier. (Q )
Patrouille , (Boulang.) autrement & ordinairement
écouvillon, efpece de balai fait de vieux drapeaux
, dont l’on fe fert pour nettoyer Pâtre du four
avant d’y mettre le pain.
PA TR O U S , ( Mytholog.) furnom de Jupiter: ce
dieu avoit à Argos, dans le temple de M inerve, une
ftatue en bois, qui outre les deux yeu x , comme la
nature les a placés aux hommefc, en avoit un troi-
fieme au milieu du front, pour marquer que Jupiter
voyoit tout ce qui fe paffoit dans les trois parties du
monde, le ciel, la terre, & les enfers. Les Argiens
difoient que c’étoit le Jupiter Patrous qui etoit à
T roie, dans le palais de Priam, en un lieu découvert
, & que ce fut à fon autel que cet infortuné roi
fe réfugia après la prife de T roie, & auprès duquel
il fut tué par Pyrrhus. Dans le partage du butin , la
ftatue échut à Sténelus, fils de Capanée, qui la dé-
pofa dans le temple d’Argos. (D . J .)
P A T T A L I A , fi. m. (Zoolog. anc.) ce mot dans
Ariftote & les autres anciens naturaliftes grecs, ne
lignifie qu’un cerf de deux ans. Les interprètes d’Ariftote
ont en général traduit le mot grec par le mot latin
fubulo, c’eft-à-dire daguet ou jeune cerf, qui a les
cornes fans andouillers; mais ce terme latin eft très-
vague , au-lieu que le mot grec eft fixe, pour ne distinguer
aucun autre animal que ie cerf de deux ans.
Pline & les auteurs latins en général fe fervent à la
vérité du motfubulo pour un jeune cerf; mais ils l’emploient
encore plus fouvent pour lignifier cet animal
imaginaire, nommé la licorne. (D . J .)
PATTE D ’ARAIGNÉE, f. f. (Jardinage. ) Voye{
OEil de ch a t .
Patte de lion , (Hijl. nat. Botan.) nom vulgaire
ou genre de plante appellé filago par Tournefort ;
c’eft: cette efpece qui eft nommée filago alpina , ca-
pite foliofo. Dans C. B. 6. gnapkalium alpinum, magno
flore, capite oblongo ; en anglois, the alpine fmall cud-
weed with foliaceous heads ; cette petite plante croît
fur le fommet des Alpes ; fes feuilles font oblongues,
cotonneufes; fes tiges font {impies, hautes de quelques
pouces, garnies de feuilles, & portant au fommet
des fleurs difpofées en maniéré de rofe ; de leur
centre fortent quatre ou fix têtes noirâtres, écail-
leufes, qui renferment plulieurs fleurons, contenant
des graines menues ôi aigreîtées ; il ne faut pas con-
Tome XII.
fondre la patte-de lit>n avec le pié de lion. Voytç PiÉ
DE LIÔN, Botan. (D . J.)
PATTE d’o y e , ( B ift. nat. Botan.) chenopèdium j
genre de plante dont la fleur n’a point de pétales ;,
elle eft compofée de plufieurs étamines qui fortent
d’un calice profondément découpé. Le piltil devient
dans la fuite une femence prefque ronde, applatie & ,
renfermée dans une capfule en forme d’étoile, qui a
fervi de calice à la fleur. Tournefort, Injl. reiherb.
Voye^ Plante. En voici les caraâerës : lelon R a y ,
fon calice eft divifé en quatre ou cinq parties ,.avec
des découpures profondes. Il s’élève huit ou dix étamines
du fond ;. l’ovaire eft garni d’un long tuyau
fourchu, étendu,qui dégénéré quand il eft mûr en,
une femençe fphérique, plate, renfermée fous une
efpece d’étoile à quatre ou cinq pointes.
Selon M. de Tournefort, la fleur n’a point de pétales
, mais eft feulement compofée d’une multitude
d’étamines qui fortent du calice à plufieurs feuilles:,
le piltil devient une graine fphérique, applatie, contenue
dans une capfule faite en etoile, & qui lui a.
fervi de calice. .
Le même botanifte établit feizé efpeces de ce genre
de plante dont aucune n’a befoin de defcription
particulière ; il fuffit d’ajouter que leurs feuilles font
longues, larges, finueufes, & communément d’une
odeur forte. La patte £oye commune croît le long,
des vieilles murailles, fur les chemins, aux lieux dé-,
ferts & incultes ; comme on en, craint les effets, on
n’en fait point ufage en Médecine, non plus que des,
autres efpeces. ( D . J. )
P a t t E, ( Architecl. ) petit morceau de fer p lat,
droit ou courbé, fendu ou pointu par un bout, & à
queue d’aronde par l’autre, qui fert à retenir les. placards
& chambranles des, portes, les chaflis dormans
des croifées, & le s lambris de menuiferie.
Patte en plâtre, c’eft une patte dont la queue ^eft
refendue en crochet. (D . J:) - •
Pattes d’une an cr e , font les extrémités de la
croifée ou de la partie courbe, faites en forme de
triangles, Voye{ Ancre & C roisée.
Patte de LIEVRE, en terme de Batteur d'or, eft en
effet une patte de cet animal, dont ils fe fervent pour
ramaffer les petites parcelles,d’or éparfes. dans leur
peau, fur leur pierre, ou qui excédent les livrets de
papier dans lefquels on met l’or battu poui* le con-»
lerver.
Patte', terme de Boucher , ce mot lignifie chez les
étaliers-bouchers, de petits crochets à queue d’iron-
de, qu’ils clouent en plufieurs endroits de leur boutiques,
pour y attacher avec des alonges, la viande
à mefure qu’ils la dépècent.
Ils nomment aufli pattes , des chevilles de bois de
cinq ou fix pouces de long, avec un mantonnet au
bout qu’ils ficellent en plâtre, & qu’ils* emploient au
même ufage.
Pa t t e » e.n terme de Bourjier, eft une partie d’étui
qui fert à le fermer, en s’ouvrant environ vers le
milieu de l’étui où elle s’agraffe ou fe boutonne.
Patte d’o ie , ( Charpenterie. ) c’eft une enrayure
formée de l’affemblage des demi-tirans, qui retiennent
les chevets d’une vieille églife; tel eft l’affem-
- bla^e du chevet des églifes des peres Chartreux, des
. Cordeliers, &c. à Paris.
On fie fert aufli du terme de,patte d’oie, pour exprimer
la maniéré de marquer par trois hochets, les
pièces de bois,avec le traceret.-
Patte d’oie de jardin, divifion de trois ou plufieurs
allées qui viennent aboutir à un même endroit, &
qu’on enfile d’un point de vue quand on eft: au cen-
! tre ; il n’y a rien de plus agréable & de plus utile
que cette décoration dans une grande roret. ^
Patte d’oie de pavé, c’eft l’extrémité d’une chauffée
de pavé, qui s’ étend en glacis rond, pour fe raccor-
A a ij