lettes, on le tranfporte facilement, Sc jufqu’à la fin
de la piece.
Plombs , terme de T ondeitr. Les Tondeurs de draps
Sc autres étoffes de laine, appellent plombs, certaines
maffes de plomb, ordinairement du poids de cinq,
dix Sc vingt livres , dont ils fe fervent pour charger
plus ou moins les forces dont ils tondent les étoffes.
Plus la force eft chargée de ces plombs, Sc plus elle
tond de près. (D . J .)
Plomb de vitres , ( Vitrerie. ) Plomb fondu par
petits lingots ou bandes dans une lingotiere, Sc en-
fuite étire par verges à deux rainures dans un tire-
plomb, pour fervir à entretenir Sc former les panneaux
des vitres ; ou à une rainure pour les grands
carreaux ; mais on ne s’en fert prefque plus , parce
qu'il ne défend pas du vent coulis.
La meilleure maniéré d’employer le plomb, eft:
d’arrêter ces carreaux avec une efpece de maftic qui
s'endurcit à l’air, & qui couvre la vitre de deux ou
trois lignes au circuit, comme on le pratique dans
la plupart des grands hôtels , ou bien avec des pointes
Sc des bandes de papier.
Un tire-plomb eft la machine avec laquelle les Vitriers
forment le plomb qu’ils emploient pouraffem-
bler les vitres enfemble. Cette machine eft compofée
des pièces qui fuivent ; favoir, de deux jumelles de
fe r , A B C D , de deux arbres Ou axes , E F à un
bout de chacun de fes pignons I K , Sc à l’autre bout
de l’arbre de deffous, de la manivelle N, qui fert à
faire tourner ledit arbre, lequel fait mouvoir celui
de deffus par le moyen de l’engrenement des deux
pignons, de deux étoquiaux L M , ayant vis à écroux
à chaque bout, fervent à affembler lefdites deux jumelles
de deux couffinets d’acier O P : entre lefdits
couffinets font les deux roues R Q , qui fervent à former
les fentes Sc coeur du plomb, elles font montées
fur lefdits arbres E F.
PLOMBAGINE, f. f. ( Hifi. nat Min. ) plumbago
fcriptoria. C ’eft le nom que l’on donne à une fubftance
minérale, plus connue fous le nom de crayon ou de
mine de plomb} on s’en fert pour deffiner. La plus
pure eft celle qui vient d’Angleterre; celle d’Allemagne
, eft beaucoup plus groffiere, Sc paroît mêlée
de fubftances étrangères , Sc même de foufre, ce qui
empêche que l’on ne puiffe la tailler avec la même
facilité que celle d’Angleterre qui eft très-luifante,
très-tendre, quoique d’un tiffuficompacte, que l’on
ne peut diftinguer les parties dont elle eft compofée.
Voye[ Carticle CRAYON.
Cette fubftance qui réfifte à l’aélion du feu , paroît
une combinaifon de fe r , de foufre Sc de zinc ,
de la nature de celle qui conftitue la blende. Voye?
Blende. (—)
PLOMBATEUR, f. m. ( Jurifpmd. ) eft un officier
de la chancellerie romaine ainfi appellé, parce qu’il
fcelle les bulles en plomb. Voye£ Bulles.
PLOMBÉ, participe ,voyeçPlomber & Plomb.
PLOMBÉ , marqué avec un plomb, ( Comm.) on appelle
étoffe, marchandife, balle plombée, celles fur lef-
quelles il a été appofé un plomb ou marque particulière.
Voye^ Pl o m b .
Les réglemens des manufactures de France veulent
que toutes les étoffes de laine qui fe fabriquent
dans le royaume foient plombées des plombs Sc marques
de fabrique , Sc des plombs de vifite ou de vue.
Les caiffes Sc balles de marchandifes qui ont été
une fois plombées dans les bureaux de douanes ou traites
, ne doivent point être ouvertes en chemin, li ce
n’eft au dernier bureau de la route oîi elles doivent
être controllées, pour connoître s’il n’y a point eu
de fraude. Diction, de comm.
PLOMBÉ, terme de Relieur ; terme en ufage chez les
marchands Libraires Sc parmi les Relieurs ; il fe dit
d’une certaine compofition faite de mine de plomb
Sc de colle détrempée Sc broyée avec de l’eau , qui
{ertkplomber Sc colorer la tranche de quelques livres
d’églife ou de prières, particulièrement de ceux def-
tinés pour les religieux Sc religieufes, ou pour les
perfonnes qui font en deuil. (D . J.)
PLOMBER , en terme de Pêche ; on dit plomber des
filets, c’eft y attacher des plombs pour les faire def*
cendre au fond de l’eau.
PLOMBER , opération de Chirurgien dentifie , qui
eonfifte à mettre du plomb en feuille dans le creux
d’une dent cariée , pour la conferver.
Pour plomber une dent, il faut nettoyer le creux
que la carie a fait : on fe fert à cet effet d’un infiniment
d’acier convenable. Enfuite on introduit à différentes
reprifes un petit bouton de coton proportionné
à l’ouverture , afin d’emporter les ordures,
les débris d’alimens qui pourroient s’y être introduits.
Cela étant ainli difpofé, on porte un peu de
coton imbibé d’effence de. canelle dans le fond de la
carie, pour deffecher le nerf, qui pourroit fouffrir
fans cette précaution, de la preffion du plomb. Quand
le nerf n’eft pas douloureux, c’eft-à-dire, lorfqu’on
l ’a deffeché, ou dans les caries, qui n’ont pas encore
affez fait de progrès pour le mettre à découvert,
on procédé à l’intromifîion du plomb , qu’on ferre
dans le creux de la dent avec un efpece de fouloir ,
afin qu’il en rempliffe bien tout le vuide. Une dent
bien plombée refte ainfi fans faire de douleur jufqu’à
ce que l’a&ion des alimens contre les dents Sc l ’air ,
la fubftance mêment de plomb, oblige à replomber la
dent de nouveau. La carie eft quelquefois placée fi
défavantageufement, Sc le trou eft fi peu propre à
retenir le plomb , qu’on ne peut compter fur la con-
fervation de la dent par ce moyen. Le plus court
alors eft d’en faire faire l’extrad/on. (K )
Plomber , v. ad. (Commerce.') mettre, appliquer1
ou appofer un plomb , une marque à une piece d’étoffe
, à une balle de marchandife. Voye^ Plom b .
Les marchands, manufaduriers, ouvriers font obligés
de faire plomber ou marquer leurs étoffes dans
les bureaux, halles, foires, ôc lieux où doit s’en faire
la vifite.
A Amiens au lieu de dire plomber Une étoffe , on
dit la ferrer ; ailleurs on dit la marquer. Voye£ Ferrer.
Si les marchands veulent que le balles, ballots oit
caiffes de marchandifes ne foient point ouvertes ni
vifitées en chemin , il faut qu’ils les faffent acquitter
& plomber dans les bureaux des fermes du roi. Dict.
de comm.
Plom be r , ( ArchiB.) c’eft juger par un plomb de
de la fituation, foit verticale, foit inclinée, d’un ouvrage
de maçonnerie , d’un mur , par exemple.
(£ > ./ .)
Plomber , (Jardinage.) fe dit d’une terre meuble
que l’on preffe, Sc que l’on foule avec les piés pour
l’affermir.
Plomber un n a v ir e , (Marine.) c ’eft voir avec
un infiniment ou avec de l’eau fi le navire eft droit,
s’il eft fur i’arriere, ou s’il eft fur l’avant.
Plomber les écubiers, c’eft: coudre ou clouer du
plomb en table tout-au-tour des écubiers, tant pour
leitr confervation que pour la confervation des cables
qui y paffent. En clouant ce plomb il faut faire
enforte qu’il foit retourné l’un fur l’autre , Sc attaché
avec de bons clous à tête large ; ce qui empêche le
plomb de fe caffer par le grand froid ; & il faut obier
ver la même chofe dans tous les endroits où l’on
en doit coudre.
Plomber , terme £ Email Leur. Les Emailleurs di-
fent que les émaux clairs mis fur un bas or plombent
Sc deviennent louches , pour dire qu’il y a certain
noir comme une fumée qui obfcurcit la couleur de
l’émail, ôte de fa vivacité Sc labordoie ? fe rangeant
tout-autour, comme fi c’étoit du plomb noir-, Voye? '
Bordoyer, Bordement.
Plomber un a r b r e , (Jardinage.) c’eft après j
qu’un arbre eft planté d’alignement dans la terne , Sc
comblé ju lq u ^ niveau de M é * , peler du p é ’fur
la terre pour l’affermir Sc l’affufèïâ demeure, (£>.ƒ.5
Plomber , en terme de Potier de terre ; c’d t verr.il-
fer de la Vaiffellè de terre aitïtf de la mine de plomb.
Les Potiers emploient ordinairement à cet ufa^e de
1 alquifoux ou plomb minéral, du plomb en poudre,
qui fe fait en jettant du charbon pilé dans du plomb
en fufion, Sc des cendres de plomb, qui ne font autre
chofe que fon écume Sc fes feories. Voyc{ A lq
uifoux , Plomb en poudre & Potier de terre.
PLOMBERIE , f. f. ( Art méchaniquel) De la plomberie
en général. Sous le nom de plomberie on entend
l’art d’employer le plomb, de lui donner des formes
convenables aux lieux où il doit être placé. Ce mot
vient du latin plumbus p lomb, métal qui fait le principal
objet de cet art.
Ce métal eft un minéral qui fe tire en France de
quelques mines fort peu abondantes, encore n’eft-
il queftion que de celles du Liinofin ; celles de Li-
marès en Efpagne ne le font pas beaucoup davantage.
Il en vient d’Allemagne par la voie de Cham-
bourg fous la forme de navette. Les Hollandois en
tirent auffi de Pologne qu’ils envoient en différens
pays ; mais prefque tout celui que l’on voit en France
, vient d’Angleterre fous la forme de faunions
2. ) & f e tire des mines deNeucaftel, du Derby,
de Combmartin, Sc fur-tout de celles de Péak
où la pierre minérale fe trouve prefque fur la fur-
race de la terre ; ce qui fait que ces mines s’exploitent
fort facilement Sc le plus fouvent de plain-pié
o i à découvert. Le plomb que l ’on en tire , eft fans
contredit le plus pur Sc le plus fain de tous, Sc par
confeqlient le meilleur.
La mine de plomb qiiè l’on nomme auffi plomb
minerai,eû. noire, quoique cependant en la caftant
elle femble etre remplie intérieurement d’une infinité
de petits filets blancs qui reffemblent à ceux
que l’on voit dans l’antimoine. On en tire d’aflez
gros morceaux quelquefois purs , mais le plus fou-
vent mêlés de roche*
Pour iontîre cette initie oh la hiet dans un fourneau
tint exprès avec beati|oup de îett & de char-
ben par-defilis. Le plsnïb fondu coulé par un canal
pratique » c ô té , ic la terre & lès pierres retient
avec les cendres du charbon, On le purifie enfiiitïf
avant qu’ilfo it fige en éçilmant, Si eftrÿ jettant d p '
faits . graiflteou-réfines ; cettfe.éCume appdléeîiiêW*
des potiers de ter«,leur eft dé WattdettitïGtépour leî&S
ouvragés ; les montes oîi on lè reçoit o n tW o tin 'e d «
navette ou de faumons ( que i’oii :
donne aux ftiaffès de plomb qu’on en tire ‘
unes pefent environ deux cens livrés, & fêshuffes
cent vingt«olieçht%ente livrés rii'fdVend aijtfrciier
les marchands de fér depuis vihgt-cinq jüfqu’à trente
trancs le cent peftnt, & peïë ènvifon huit celïSttî-..
vtes le pie ctsbique : on- appelôït autrefois W W W 1
chands fitüdtomb Sc les plombiers navettes.
Quoique: feplOmb foit fort faqilp ifo n d r e , les fondeurs
ançlqis y emploient cependant de grands feux,
oc font tresçattén t jp à ne plaçèrléurs fourneaux que
fur des lieux elqves, & àles çxpofejgavent d’oueft,
pour en rendre, par cette expofition,. la chaleur .plus
v iv e , plus grande , explpiterfolUs de mine , Sc con-
iommer moins de bois,. D.’fjaBiKPhyficienS ont'
cru que fe "poids du pIop$. augmentoit à. M s i "
dautres onrcini qu’il pourrait,le produire dans, les
mines de/a .epuifees,. en les laiffar.t long trins .-eue-
1er, 1 expérience nous à appris depuis que les tins &
'fes autres s’étoient également trompés . & que .rien
n etoit plus-faux que leur fyftème.
, Quelques favans qui l’ont analyfé ,ont trouvé qu’ii
etoit comppfé d’un peu de; foufre & de mercure}
■ naïade beaucoup de terre bitumineufe. Les Chimifi--
: t«| iiâppellent faturpe ten général, c’eft dé tous les
métaux le plus mou & le plus facile à fondre iorf-
qu il eft purifie.
Le plomb eft d’une grande utilité, non-feulement
dans les .bâtimens pour les couvertures , terraffes
refervoirs, conduites d’eau, ainfi que pour les fipu *
rçs, ftatues Sc ornemens d’architeélure, mais encore
polir raffinage de tous les métaux , comme le cuiv
re , l’argent & l’o r , auxquels on prétend qu’il communique
fon humidité : On s’en fert encore dans les
ouvrages dé vitrerie , balaneerie * chauderonnerie *
bimbeloterie , poterie de terre Sc d’étain , ainfi qué
pour la guerre Sc la chafle , où l’on ne ne laifte pas
que d en faire une grande eonfommation.
Les anciens, tel que Pline Sc quelques-aùtres *
confondoient le plomb avec un autre minerai à-peu-
pres femblable , qu’ils ne diftinguoient que par la
couleur. Cette autre efpece eft l’étain , que l’on tiré
tics mêmes mines, mais en beaucoup plus petite
qUantitç ; raffegepour bqueljggl «ft infiniment plus
cher ; il eft plus, blatte. ,.pg^dur & plus facile à fon'-i
dre qpe le précédent. On l’emploie à fonder lé
plomb Sc tous les autres métaux ; il eft évident que
quelques modernes ne fe font pas moins trompés pôur
avoir adopté le fentiment des anciens, ou pouravoif
mal interprète le favant naturalifte j q u i, dans fon
traite des propriétés de ce minerai, rapporte qu’il eft
propre à fouder les autres métaux enfemble ,S c k
d’autres opérations chimiques, ce qui rte peut mieux
convenir qu’à l’étain.
La plomberie eft donc l’art de donner au plomb les
formes que l’on juge à-propos , félon les différentes
ccafions que l’on a de l’employer : on la divifé en
trois efpeces ; la première eft la fonte du plomb la
fécondé en eft le couler , & la troifieme eft la maniéré
de le fouder.
D e la fonte du plomb. La fonte du plomb n’èft point
merveilleüfe ; elle eft au-contraire très-fimple, lé
plomb étant de tous les métaux le plus facile à fondre
: on n’eft pas obligé pour cela d’employer une
chaleur auffi grande Sc auffi vive que pour tous les
autres métaux : tout cet art ne eonfifte qu’à mettre
■ e-plomb que l’on veut fondre dans un vaiffeau de
fer quelconque capable de le contenir, tel par exemple
qu’une Guilliere dé fer (figure g .) Sc le préfenter
enfuite au feu jufqu’à* ce qu’il devienne liquide. Si
cette quantité monte beaucoup au-deffus de vingt-
cinq ou trente livres, qil’on ne pourroit porter facilement
à la main, on eft obligé alors d’avoir recours
à une marmite (figure 4 .) ou poêle (figure S -.j de
fer- où de fonte que l’on pofe à terre, Sc au premier
endroit , dans laquelle on met le plomb : on enveloppe
enfuite lë tout d’un feu de bois ou de charbon
poiir échauffer & faire fondre plus promptement la
maffedu plomb.; Sc c’eft-là la maniéré dont les Plombiers
fe fervent le plus fouvent ] lorfqu-’ils n’eft ont
bsfoin que d’une petite quantité j furtout lorfqu’ils
travaillent en ville (a ). Si l’on a befoin pour do certains
ouvrages d’entretenir liquide cette même quantité
de plo;nb , on fe fert à d-et effet ( ce qui écono-
mife beaucoup le charbon ) d’une autre efpece de
poêle fte fer, fig . C. & y . appellée polafire ,p\us grande,,
déformé quarrée, circulaire ou ovale ^ dans laquelle
(fig, ÿ .) on met le feu & la marmite qui contient
le plomb ; ee feu ainfi.concentré contient plus
de chaleur &.GOnfommé moins, de charbon : ce po-
Ca) Qft dit communément qu’un homme travaille eh ville.
lorlquè* fon ouvrage fe lait chez le propriétaire & hors dé
l'acttlisr*.. .